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 L'histoire de mon ange Gabriel

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maieve

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Gabriel,
mais aussi de ma grande Naomie en pleine santé et de mon petit bébé espoir Amélia.
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13 semaines et 4 jours par interruption de grossesse à cause d'une mégavessie
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MessageSujet: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeLun 24 Oct - 17:28

Bonjour les mamanges,

Cela fait déjà un bon moment que mon petit ange est parti et je n’ai jamais mis son histoire dans la section ‘’Témoignages’’. J’avais écris un message à mon arrivée sur le forum, mais c’était avant le départ de Gabriel. Je me lance donc après 1 an 4 mois et 1 semaine à vous raconter l’histoire de Gabriel.

Nous sommes en couple depuis juin 2002, nous nous aimons à la folie. Nous avons décidé d’habiter ensemble l’été suivant. Nous étions tous deux aux études et désirions attendre de les avoir terminées avant de fonder une famille. Je suis tombée enceinte de ma fille probablement le 1ier septembre 2007, j’avais terminé mes études depuis le début de juin. C’était un peu plus rapide qu’on le pensait au départ, mais c’était bon. Toute la grossesse s’est bien passée, j’ai accouché à terme d’une belle grosse cocotte de 8 livres 8 onces et 21 pouces. Elle allait bien, nous étions très heureux et je dois l’admettre, pas conscients de notre chance.

Tout a toujours bien été avec Naomie, alors nous avons eu envie d’agrandir la famille. Ça ne faisait pas encore un an que j’avais repris le travail quand nous avons décidé d’arrêter la pilule en décembre. Nous pensions donc commencer les essais en janvier. En mars 2010, j’ai eu mon test positif, donc en deux cycles, ça y était! Le 15 mars, après 5 semaines d’aménorrhée, j’ai fait une fausse couche, seulement quelques jours après mon +++. J’étais bien triste, mais j’ai vite relativisé en me disant que malheureusement ça arrivait souvent et que ça pouvait m’arriver aussi. On a donc décidé de s’y remettre aussitôt et dès le mois d’avril j’ai eu droit à un autre beau +++! Naïfs qu’on était, on se disait que c’était certain que tout irait bien, comment je pourrais faire une autre fausse couche?

Étant technicienne de laboratoire, j’ai pu avoir un retrait préventif dès le début de la grossesse, tout comme à ma fille. J’en étais bien heureuse parce que je pourrais encore une fois bien profiter de cette grossesse, bien me reposer. Tout s’enlignait sur la bonne voie. Nous venions de vendre notre maison et de signer pour la nouvelle construction, nous déménagerions à l’été et serions bien prêts à accueillir cette deuxième petite merveille en décembre, le 21. Ce petit amour serait un cadeau de Noël et de fête pour moi tout comme je l’avais été 28 ans plus tôt pour ma mère puisque je suis née le 26 décembre. Nous étions heureux, tout se passait bien. Comme pour Naomie, je n’avais pas de nausées, en fait j’en ai eu une. J’avais par contre des brûlements d’estomac, mais ça se supportait bien. Il y avait la fatigue habituelle, mais c’est tout à fait normal. J’étais sur un nuage! J’ai rapidement eu mes dates pour mes échographies, la clarté nucale allait être mercredi le 9 juin 2010 en début d’après-midi.

Mon chum est enseignant au secondaire, la fin d’année scolaire approchait et il a décidé de ne pas m’accompagner à l’écho. Il ne voyait pas l’intérêt. Il se souvenait de celle de Naomie et croyait que ce serait pareil. J’avais beau lui dire que je ne voulais pas y aller seule, il refusait de prendre congé pour m’accompagner, prétextant qu’il avait promis une activité à ses élèves pour cette journée-là. J’ai donc décidé d’inviter ma mère et ma belle-mère à venir. Quand je leur ai demandé, elles en étaient bien heureuses! Le jour J était arrivé, ma mère et moi avions décidé d’aller manger au restaurant avant le rendez-vous. Ma belle-mère nous rejoindrait à l’hôpital. Avant de partir de chez moi, je suis allée aux toilettes pour un petit pipi et j’ai eu un flash, je me suis sentie mal dans mon cœur de maman. J’ai eu un deux secondes où je me suis dit ‘’Et s’il avait quelque chose de pas normal mon bébé?!’’ Puis c’est passé. Ma mère est venue me chercher, nous sommes allée manger, puis direction le CHUS. Ma belle-mère y était déjà quand nous sommes arrivées. Elle était tout sourire. Nous n’avons attendu que 15 minutes avant d’être appelées dans la salle d’échographie. J’étais à 12 sa et 2 jours, toute souriante, pas vraiment stressée, naïve quoi!

Alors la technicienne commence l’écho, je vois mon petit amour pour la première fois, son petit cœur bat, il gigote bien. Ma mère et ma belle-mère sont impressionnées de la qualité échographique autant que par leur petit-fils. Elles ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles de le regarder à l’écran. La technicienne continue, elle n’est pas très bavarde, mais ça va bien. Elle mesure la clarté nucale quelques fois. Je vois la mesure apparaître à l’écran, 3.3 mm. Je ne me souviens plus de la normale, alors je ne m’en fais pas trop, juste un peu. Elle s’attarde un peu sur l’abdomen et là, je trouve ça bizarre… il me semble que son ventre est gros et tout noir. J’ai beau essayer de retrouver cette image dans ma tête de l’écho de Naomie, mais je suis certaine qu’elle n’avait pas ça… Mais bon la tech n’en dit pas plus, alors ça va. Elle me dit ‘’T’as la vessie pas mal pleine toi, hein? Voudrais-tu aller la vider un peu, svp?’’ C’est avec grand plaisir que je me rend aux toilettes pour me soulager un peu. Je reviens, la tech n’est plus là et je m’installe à nouveau sur la table.

Peu de temps après, une dame que j’ai déjà vu souvent dans l’hôpital (mais je n’ai aucune idée de qui c’est) entre et s’installe à côté de moi. Elle se présente, Dre Constantineau. Et elle prend la sonde et inspecte mon petit amour. Retour sur la clarté nucale qu’elle remesure de nombreuses fois et retour sur l’abdomen, je commence à être nerveuse, mais je suis loin de me douter de ce qu’elle me dira dans quelques instants. Elle repointe sur le cou et me dit que la clarté nucale est à 3.3mm et que la normale est à 3mm. Son risque pour avoir une anomalie chromosomique est donc accru. Elle me dit que normalement, dans ces cas-là, on suggère fortement de faire la prise de sang pour donner un meilleur indice du risque. Je dis que bien sûr, c’était mon intention peu importe le résultat de clarté nucale. Et là, elle rajoute, en déplaçant la sonde vers l’abdomen, ‘’Par contre, ce que tu vois en noir ici (en fait tout son ventre), c’est sa vessie.’’ Elle m’explique que mon bébé a une méga-vessie très sévère, que normalement à ce stade, ce n’est pas diagnostiqué, que ça va plus vers 20sa. Que c’est son urètre qui est bouchée parce que les petites valves ne s’ouvrent pas. Donc il produit de l’urine, mais comme elle ne peut pas s’échapper, elle s’accumule dans sa vessie et cette dernière grossit et grossit. Que ça arrive majoritairement chez des bébés garçons et que ça peut être un signe de trisomie. Donc, combiné à mon résultat de clarté nucale, ce serait très possible. Et elle ajoute ‘’Dans ces conditions, ses chances de survie sont quasi nulles’’, mais d’une douceur incroyable. Et s’il se rendait à terme, ce qui relèverait du miracle, il aurait énormément de dommages. Je suis sidérée, incapable de tristesse pendant quelques minutes. Je ne suis qu’en colère. Même pas contre la vie, en colère contre mon chum. En colère comme je ne l’ai jamais été. Il a préféré faire une activité avec ses élèves plutôt que de m’accompagner! Je lui en veux à mort! Et après peut-être 3-4 minutes, avec la main de ma mère dans ma main gauche, la main de ma belle-mère sur ma jambe gauche et celle de la docteure Constantineau dans ma main droite, je craque. Maintenant, je me reconnais, je pleure de tristesse, je n’arrive pas à y croire que mon petit bébé si désiré puisse être autant mal en point. La Dre Constantineau me parle d’interruption de grossesse. Bien sûr, Etienne et moi, on s’est toujours dit que dans un cas comme celui-ci, c’est ce que nous ferions. Nous ne nous sentions pas en mesure d’assumer. Donc, je lui dis tout de suite que c’est ce que je ferai, que je n’ai pas besoin d’en parler avec mon chum. Elle me dit qu’elle fera les démarches auprès de la Clinique de Planning et qu’elle avisera mon médecin de famille également. Elle ferme l’échographe et là, en panique, je lui demande ‘’Est-ce que je peux au moins avoir une photo?’’ Elle me dit ‘’Mais bien sûr.’’ Et elle rouvre la machine et me fait 3 photos de mon petit cœur, me les donne puis me serre dans ses bras avant que l’on quitte. Je sors de la salle et je dois, bien sûr, passer devant les futures mamans heureuses comme je l’étais une heure plus tôt. Je suis dévastée, toujours en colère contre mon chum, une colère noire. Le monde de mon labo attendait des nouvelles, que je vienne leur montrer les photos de mon écho avec le sourire. Je ne peux pas, mais je vais quand même voir ma supérieure immédiate et je lui dis. Je ne sais pas comment se passeront les choses, et mon retour, je n’en ai aucune idée… Je lui demande de l’annoncer à la gang du labo. Et je pars à la maison.

Rendues là, ma mère et ma belle-mère restent avec moi jusqu’au retour d’Etienne avec Naomie. Ma mère et ma belle-mère font mes boîtes parce qu’on déménage le lundi suivant, donc dans 5 jours. Puis je reçois un appel de la Clinique de Planning, c’est là qu’aura lieu l’interruption de grossesse. Elle prend mes informations et me donne rendez-vous avec la travailleuse sociale pour le vendredi. C’est la première étape, c’est à ce moment qu’on choisira une date. Quelques minutes plus tard, je reçois un autre appel, c’est Amélia, mon médecin de famille. On parle un bon moment et elle me suggère un rendez-vous avec elle pour la semaine suivante. Elle me dit aussi de demander à ce que des analyses de génétique soient faites sur mon bébé. Je me sens bien prise en charge et je l’apprécie énormément malgré la douleur. Mon chum finit par arriver, ma mère retourne chez elle à son arrivée et ma belle-mère propose à ma fille d’aller prendre une marche et elles me laissent seul avec lui. Il arrive tout souriant, tout de bonne humeur et me demande ‘’Pis?’’ Je vois noir, le cœur me débat, on est toujours dans l’entrée de la maison. Je sors les photos d’écho et je les lui montre en disant ‘’C’est le bébé qu’on aurait dû avoir mais qu’on n’aura pas.’’ Je suis bête avec lui. Il ne comprend pas trop et je lui explique presque en criant et je lui dis que je vais devoir interrompre ma grossesse. Je lui dis que je lui en veux de ne pas avoir été là, que je suis tellement en colère après lui. Que je n’ai même pas été capable de pleurer immédiatement tellement j’étais en maudit après lui, alors que s’il avait été là, c’est la première chose que j’aurais faite. Il s’est excusé, mais ça n’a pas enlevé ma colère. Ma belle-mère est revenue avec ma fille après quelques minutes et nous a proposé de la garder pour souper et coucher, ce qu’on a accepté. Je pense qu’on avait besoin d’un moment ensemble, en tout cas, moi j’en avais besoin. Donc, mon chum a fait un sac à Naomie, elle et ma belle-mère sont parties et mon chum est allé nous acheter à souper et une bouteille de vin et louer un film. Nous avons passé la soirée comme ça, je me sentais dans un autre monde. Je pensais à mon bébé, probablement un garçon, j’étais triste, la colère se dissipait peu à peu, même si elle est restée très longtemps. J’ai fait promettre à mon chum de ne plus jamais me laisser aller seule à une écho.

Le vendredi, j’ai mon rendez-vous avec la travailleuse sociale de la Clinique, ça se passe bien. Je me sens comprise dans ma détresse. Elle le voit bien comment je me sens et elle me dit ‘’Tu es comme sur le pilote automatique, hein?’’ Oh que oui! C’est exactement ça. On dirait que je sais que tout ça est arrivé et que je comprends ce qui arrivera d’ici quelques jours, mais que tout ça, c’est comme un rêve (je devrais dire cauchemar) et que je ne fais que suivre le fil. Elle me parle de rituels, que ça peut m’aider. La rencontre dure presque une heure puis on convient de la date. Comme je déménage lundi, ça ne peut pas être ce jour-là. Puis, on choisit jeudi. J’aurai un r-v le mardi ou mercredi (je ne suis plus certaine) pour installer des ‘’tiges’’ qui prépareront mon col. Arrive au r-v, parle avec le doc et son résident qui feront l’intervention, j’ai droit à une petite écho pour être certain de la datation. Ça aura été la deuxième et dernière fois que j’aurai vu mon bébé vivant en moi. Et il me dit que finalement, comme j’ai déjà eu une grossesse rendue à terme et dilatation complète auparavant et vu le terme où j’en étais, les tiges n’étaient pas nécessaires, juste les comprimés dans le vagin feront l’affaire. Il m’a aussi dit que même si la clarté nucale est élevée, ça ne veut pas dire que nécessairement il avait un problème génétique. Il se peut que à cause de la méga-vessie si sévère, le bébé était sur le point ‘’d’avorter spontanément’’, donc que la clarté nucale élevée pouvait être due à de l’enflure aussi. Il m’a aussi rassuré sur les risques futurs dans le cas où il avait une trisomie. Il m’a expliqué la procédure. Je lui ai dit que mon médecin de famille voulait des analyses génétiques. Il m’a dit que ce serait difficile parce que à ce stade de grossesse, il n’y a pas beaucoup de liquide amniotique et que par voie vaginale, ce serait très difficile à faire. Il m’a dit qu’il verrait les possibilités avec le département de génétique et qu’il me le dirait avant l’intervention. Ça a été une rencontre malgré tout rassurante sur la suite. Je vois par la suite l’infirmière qui s’occupera de moi, avant, pendant et après l’interruption. C’est elle qui m’explique pour les comprimés et tout.

Le jeudi 17 juin 2010, mon chum travaille le matin et moi je suis seule. Nous n’avons pas de téléphone, télé et internet. Je dois aller chez mes beaux-parents faire quelque chose sur l’ordi (je ne sais plus quoi). En y arrivant, il n’y a personne. Je monte en haut et sur le bord de l’ordi, il y a un post-it de mes beaux-parents pour me dire qu’ils pensent très fort à moi en cette dure journée. Ça fait un petit baume au cœur. Je retourne chez moi après, on est toujours en avant-midi et mon r-v est en après-midi. Je repense à ce que m’avait dit la travailleuse sociale à propos des rituels à faire et je décide d’écrire à mon petit amour pour lui expliquer ce qui se passe, ce qui se passera cet après-midi, lui expliquer le pourquoi de l’interruption, lui demander de ne pas m’en vouloir et tout. La travailleuse sociale, m’avait aussi dit qu’un bon exercice serait d’écrire une lettre, mais comme si c’était mon bébé qui me l’écrivais. Je ne me souviens plus si c’est à ce moment-là que je l’ai écrite cette dernière lettre ou quelques jours après l’intervention, mais je l’ai fait et oui, ça fait du bien. Donc, quelques heures avant mon rendez-vous, je mets ces foutus comprimés dans le vagin et j’attends que mon chum arrive de l’école. C’est long, je me sens si seule… Puis il arrive et on part à la clinique. Arrivés là-bas, l’infirmière me prépare en me mettant un cathéter sur la main droite, elle me dit de me changer et qu’ensuite je peux me reposer sur tel fauteuil en attendant qu’elle revienne me chercher. Elle revient me chercher après un moment et m’amène dans la salle, la même où j’ai eu le rendez-vous avec l’écho. Le médecin m’explique qu’il a parlé avec la génétique et qu’on peut tenter d’envoyer mon bébé là-bas à ‘’l’état frais’’ et qu’ils tenteront de faire les analyses directement sur ses cellules et non sur du liquide amniotique, ensuite, il sera envoyé en pathologie et c’est là qu’il sera mis dans le formol. C’est bon, ça me va. Je monte sur la table, elle me branche un soluté avec les médocs que je recevrai pendant l’interruption, de la morphine. Je me sens dans les vapes, mais toujours consciente. C’est le résident qui va faire l’intervention, il est très bien, me parle beaucoup, me rassure. On parle de mon métier et par hasard il a fait la même formation avant de faire médecine. Ça détourne mon attention pendant qu’il se prépare et continue de me préparer. L’infirmière et le médecin sont à ma droite, mon chum est à ma gauche et il me tient la main. Puis ça commence, j’avais déjà les larmes aux yeux, mais là c’est la crise, les soubresauts et tout pendant l’aspiration de mon petit amour qui est entrain de devenir un ange. Je suis dévastée, tout simplement. Je pense même que mon chum a pleuré un peu, non pas pour mon ange, mais de me voir dans cet état. Ça n’a pas été long, peut-être une dizaine de minutes, je ne sais plus trop, mais ça a paru une éternité. Une fois terminé, on nous demande si on veut le voir tout en m’informant qu’il est en ‘’morceaux’’. Moi, j’ai l’habitude (à cause de mon travail) donc, oui, c’était certain que je voulais le voir. Mon chum qui au début ne voulait pas, a finalement regardé. La première chose que j’ai vu en regardant la petite bassine, c’est une petite main droite qui est bien ressortie du reste. J’ai l’impression que c’est mon petit ange qui veut me dire ‘’Au revoir maman!’’. Ça m’émeut beaucoup et cette image est toujours fraîche dans ma tête, même après tout ce temps. Puis, je retourne m’asseoir sur le fauteuil et j’y reste le temps de retrouver un peu mes esprits. On retourne à la maison. Ensuite, je ne me souviens plus trop de ce que j’ai fait, tout ce dont je me souviens c’est d’être restée sur le divan et de ne plus me sentir gazée que vers 20h. Le soir dans mon lit, couchée collée à mon chum, j’ai recraqué. Bien sûr, la douleur est restée très vive longtemps. Par chance, ma grande pouvait me faire sourire de temps en temps. Quelle chance de l’avoir et qu’elle ait toujours été en santé.

Après quelques jours, j’ai eu mon r-v avec mon médecin de famille. Elle m’a mise en arrêt maladie pour deux semaines en me disant qu’on allait réévaluer au prochain rendez-vous. J’ai ensuite eu un retour progressif sur trois semaines. Je ne me sentais vraiment pas d’attaque, mais heureusement, j’ai eu la chance d’avoir des patronnes compréhensives qui m’ont proposé de choisir à quel poste de travail je voulais aller. Les premiers temps, j’ai choisi un poste de travail d’entrée de données à l’ordi. Je ne me sentais pas prête à travailler avec de petits anges. Après mon retour progressif, j’ai eu deux semaines de vacances. Pendant celles-ci, j’ai reçu un appel du médecin pour me dire qu’il avait reçu les résultats de génétique. Pas de trisomie, niveau chromosomique tout était beau. Il m’a aussi dit que c’était bien un petit garçon. J’ai décidé de l’appeler Gabriel. Peu après mon retour de vacances, j’ai eu le désir de retourner du côté où je pourrais travailler avec les petits anges. Je savais aussi que bientôt, le mien n’y serait plus puisqu’on ne les garde au labo que pour deux mois. J’ai eu envie de le revoir. J’ai trouvé le pot à mon nom et j’ai décidé de me faire un souvenir. J’ai trouvé sa petite main que j’avais vue, mais aussi un de ses petits pieds. Par une technique de mon métier, j’ai pu arriver à me faire une lame de microscope avec une petite tranche de sa main et de son pied que j’ai coloré (voir mon avatar). C’est tellement un souvenir précieux. Les jours sont passés et j’ai décidé de continuer à me faire des rituels. Je me suis acheté un porte-clés avec l’initiale de mon chum sur l’endroit et à l’endos, j’ai fait graver Naomie sur la première ligne et Gabriel sur la deuxième et j’ai laissé de l’espace pour deux autres noms. Je voulais que le nom de mon fils soit immortalisé au milieu de celui de ses frères et sœurs. Je me suis acheté un petit arbre, un joli prunier. Je l’ai planté derrière chez moi pour mon petit Gabriel. À son pied, j’ai enterré des souvenirs de lui, soit les lettres que j’avais écrites, une photo d’échographie, le bloc qui m’avait servi à faire ma lame de microscope et la deuxième lame que j’avais faite, le petit mot de mes beaux-parents et la carte que mes collègues m’ont envoyé avec les fleurs. Quand j’en ressens le besoin, je vais voir mon arbre et je parle à Gabriel. C’est mon lieu de recueillement en quelque sorte. Notre endroit à lui et moi.

Mon médecin de famille a continué à me voir aux deux semaines un certain temps, puis on a espacé les rendez-vous. J’ai également eu quelques autres rendez-vous avec la travailleuse sociale de la Clinique de Planning. J’ai continué à être mal plusieurs semaines et mois, bien sûr. J’essayais d’être à nouveau enceinte et ça n’allait pas comme je le souhaitais. Avec du recul, je sais très bien que dans mon cas, c’était mon état d’esprit qui me nuisait le plus. J’ai donc consulté en acupuncture et, oui, ça m’a aidé à être enceinte, mais l’effet le plus important pour moi a été de me remettre l’esprit dans l’ordre. La peine est toujours là, il me manquera toujours mon petit ange, mon seul fils que je ne connaîtrai jamais, mais à partir du premier rendez-vous, j’ai ressenti ma peine avec une plus grande sérénité. Je suis très reconnaissante envers toutes ces femmes, Dre Constantineau pour toute l’empathie et la douceur dont elle a fait preuve lors l’échographie, Dre Amélia Roy, mon médecin de famille, pour le magnifique suivi qu’elle m’a donné et sa grande disponibilité, la travailleuse sociale dont j’ai malheureusement oublié le nom mais que je reconnaîtrais à coup sûr pour son écoute et ses merveilleux conseils et Françoise Tremblay, mon acupunctrice qui a su si bien me cerner et m’aider avec ses aiguilles. Je leur serai éternellement reconnaissante. Grâce à elles, je suis certaine que malgré tout, j’ai eu droit au meilleur pour le deuil de mon petit garçon.

Voilà, elle est longue, mais c’est pas mal tout ce qui me reste de lui, son histoire. Je voulais finir par la mettre noir sur blanc. C’est fait et j’en suis heureuse. Maintenant, j’attends sa petite sœur d’ici quelques semaines et tout comme sa grande sœur, elle saura qu’elle a un grand frère parmi les étoiles et les nuages qui veille sur elle. Et quand elles seront plus grandes, je raconterai à mes filles l’histoire complète de Gabriel. Je veux qu’elles sachent qu’il est toujours dans mon cœur, que je l’aime même s’il est là-haut quelque part. Et quand ma deuxième fille naîtra, je ferai graver son nom sur mon porte-clés, Amélia, tout juste sous celui de Gabriel. Comme ça, il sera toujours entouré de ses sœurs.
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maieve

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeLun 24 Oct - 17:32

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Dessin fait par Monsieur Sourire pour mon ange.

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La lame de microscope.

L'histoire de mon ange Gabriel Prunie10

Le prunier de Gabriel

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Son visage de face

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Le profile de Gabriel. La grosse tache noire au niveau de l'abdomen, c'est sa vessie. Elle prend toute la place et est aussi grosse que sa tête.
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eliottzoe

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeLun 24 Oct - 18:07

maieve, comme on comrpends bien tes sentiments au travers de ce récit.
Tu ressents désormais l'envie, le besoin d'ecrire l'histoire de Gabriel.
Peut être aussi parce que tu vas faire de lui un grand frêre dans quelques semaines.
Peut être pour que son histoire serve de repère à d'autres maman ayant vécu de mêmé parcours.
Une lueur d'espoir et de bonheur arrive...
Gabriel a reçu tant d'amour intra utero. Malheureusement, ce petit être ne pouvais vivre et c'est révoltant. Le bref passage de Gabriel a fait de toi quelqu'un d'encore meilleur, j'en suis sûre.
Cette petite vie que tu t'appretes à donner dans quelques temps, sera baignée de cette humanité que Gabriel t'a laissé en partant.
De gros bisoux et une belle pensée à Gabriel.
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maieve

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeLun 24 Oct - 18:42

Merci Eliottzoé de ton message. Je ne pensais pas être si émue lorsque je lirais les commentaires sur mon témoignage. Oui, tu as raison, Gabriel va m'avoir apporté beaucoup et je lui en suis reconnaissante. Sans doute que tu as aussi raison sur le pourquoi je mets mon témoignage par écrit maintenant, je n'y avais pas pensé, mais ça fait beaucoup de sens.
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aurore6883

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 25 Oct - 6:14

ohhhh maieve, ma copinaute des décembrette, jai lu lhistoire de gabriel et mes larmes coulent et coulent encore.
son histoire est si belle. gabriel a reçu et reçoit encore tellement damour d'une maman exceptionnel comme toi.
tu as bien fais de venir inscrire son histoire, la partager est tellement un cheminement et un partage avec les autres mamanges.
merci de nous donner a lire l histoire de ton fils Gabriel. L'histoire de mon ange Gabriel 488440
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maieve

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 25 Oct - 9:24

Merci Aurore, ça me touche beaucoup...
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MamandeNina

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 25 Oct - 10:37

MERCI Maieve de nous avoir fait partager votre histoire avec ton petit Gabriel....

Ton récit est comme votre vécu, plein d'amour.

Laisser partir son bébé parce qu'il ne peut vivre est le plus bel acte d'amour d'une maman.

Gabriel a bien joué son rôle de grand frère et veillé sur sa grande soeur et sa petite soeur dans ton ventre.

Tendre pensées à lui, ton fils, ton petit Gabriel, prends bien soin de toi, d'Amélia et de Naomie.
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maieve

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 25 Oct - 10:56

Merci MamandeNina. Oui, Gabriel a bien joué son rôle auprès de ses soeurs. Je lui ai aussi demandé de veiller sur mon beau-père (conjoint de ma mère) que j'aime très fort, la veille de son opération pour un cancer du poumon. Ce soir-là, je suis sortie faire faire son pipi à ma chienne, c'était la fin de l'été et en regardant le ciel je me suis dit ''C'est dommage, je n'ai pas vu d'étoile filante cette année...'' Puis j'ai marché vers mon prunier, et j'ai parlé à Gabriel, je lui ai demandé de veiller sur Lucien pour le lendemain. Ensuite, j'ai regardé au ciel et une belle étoile filante est passée. Je suis certaine que c'était sa réponse pour me dire que ça allait aller, qu'il veillait sur lui. L'opération de mon beau-père s'est bien passée, ils ont retiré un lobe d'un poumon, le cancer prenait toute la place, mais il était bien délimité. Il y avait un énorme abcès sur la lésion. Il n'y avait pas de métastases. Il s'est bien remis de l'opération, a eu 6 mois d'antibiotiques à cause de l'abcès, mais pas de radio ou de chimio. Il a fait parti des 10% de chanceux qui survivent au cancer du poumon. Mon Gabriel est un vrai champion d'avoir aussi bien veillé sur son grand-papa. Et il veille également sur ma belle-soeur (femme de mon frère) qui a aussi un cancer, un mélanome dans son cas avec métastases. Elle fait de la chimio, mais tout semble bien aller pour l'instant. Je suis certaine qu'il y est pour quelque chose, en tout cas, ça me fait du bien de le croire.
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Malo




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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 25 Oct - 11:41

Maieve,
ton gabriel est un très gentil ange
et je suis certaine, que c'est grace à l'amour que tu lui a donné et que tu lui donne encore tous les jours

Merci
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lou51




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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 25 Oct - 11:42

chaque histoire est tellement douloureuse, injuste..tu as été courageuse maeve, et ton ptit bébé doit surement être fier de toi là où il est...
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mnour

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 25 Oct - 12:07

Merci Maieve d'avoir partager l'histoire de Gabriel avec nous...
Je suis triste de la lire... Mais je suis certaine qu'il doit être fière de sa maman!
Courage!
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mon anges

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 25 Oct - 13:37

je suis contente que tu es partagé avec nous l'histoire de Gabriel

tu m'a fais pleurer, ton recit et si poignant

on sent tout l'amour que tu a pour ton fils Gabriel

je suis sur que de la haut sur son petit nuage il est fiere de sa maman
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cibie

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMer 4 Jan - 10:55

Histoire triste à lire mais je pense que tu as, vous avez eu beaucoup de courage. Ne pas laissez souffrir son enfant, sachant que pour nous ce sera un grand vide, est la meilleure preuve d'amour.
J'étais seule aussi quand j'ai fait l'échographie le 3 novembre où j'ai eu la mauvaise nouvelle. J'étais partie avec mes valises car je savais qu'il fallait le déclencher mais je n'aurai jamais imaginé une telle épreuve. Je voulais appeler mon mari après le déclenchement afin de ne pas trop le stresser avant l'accouchement.
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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeLun 7 Mai - 11:00

Une pensé pour lui L'histoire de mon ange Gabriel 683520
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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMar 8 Mai - 16:27

Pensées pour Gabriel et ses parents qui l'aiment tant
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eliottzoe

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeDim 17 Juin - 9:28

Ange 22
une douce pensée pour tes 2 ans Gabriel. Bisou à ta jolie maman
tulipe
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MamandeNina

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeDim 17 Juin - 10:38

en ce 17 juin, j'envoie des milliers de doux baisers à ton petit Gabriel d'amour là haut sur son nuage... bec
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aurore6883

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MessageSujet: Re: L'histoire de mon ange Gabriel   L'histoire de mon ange Gabriel Icon_minitimeMer 20 Juin - 16:56

marie eve je netais pas là pour les 2 ans de gabriel, mais aujourdhui je pense plus que tout a toi super maman, et gabriel joli petit bébé
je ne sais pas si ça te fera plaisir mais un nouveau petit gabriel est venu agrandir ma famille, mon cousin a eu un petit garçon il y a 2 semaine prénommé gabriel.Il est beau comme ton ange doit letre. et je me dis que a travers ce prénom continu de battre le petit coeur de ton ange.
des milliers de bisous volants
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