Mea Culpa

Bonjour les mamanges,
Je suis depuis peu inscrire sur ce forum.
J'ai perdu ma fille le lendemain de ses 4 mois. Depuis ma vie n'est plus la même, j'avance toujours dans la même direction mais sur un route parallèle. Je lis énormément de choses dur le deuil, la mort, le pourquoi, le comment ...
Au début je ciblais les témoignages se rapprochant le plus de mon histoire puis petit a petit je vous ai quasiment toute lu, quelque soit l'âge du bebe, l'âge de la grossesse et j'ai pris conscience de l'horreur que l'on vit et ce pour toutes les situations.
Mes deux belles sœurs ont vécu des histoires bien tristes. L'une a 3 mois à cause d'une Spina Bifida il y a de cela 13 ans et l'autre à cause du syndrome de Turner à 16 semaines.
Je m'en veux énorment car je n'ai pas su les comprendre, les soutenir. J'ai minimisé leur peine. Je ne me suis jamais, vraiment JAMAIS, dit qu'elles n'étaient pas triste, mais j'étais juste à mille lieux de me rendre compte par où elles étaient passées. J'ai du leur sembler tellement insensible. J'ai fait parti de ces gens qui nous disent sans cesse ces petites phrases bêtes qui ne servent à rien, qui peuvent nous agacer, même nous mettre hors de nous et puis qui retourne a leur preoccupation de la vie, et qui oublie au bout de quelques semaines. J'en ai fait parti !! Moi !! J'en ai pris conscience depuis peu et cela me bouleverse.
Je leur ai écrit a toutes les deux pour m'en excuser.
Dans mon malheur j'ai la chance d'avoir pu présenter ma fille a mon entourage, lui donner une réelle existence a leurs yeux et de ce fait une réelle compassion ( même si depuis peu la majorité estime que 4 mois sur terre autorise à un deuil de court terme .. Vaste sujet ).
A vous toutes les mamanges qui devaient vous sentir bien incomprises je vous soutien de tout mon cœur. Je sensibilise énormément les gens autour de mois sur le deuil périnatal quelque soit l'âge de la grossesse. Vous êtes tellement fortes, tellement courageuse.
J'espère ne pas avoir été maladroite et que mes propos seront compris.
A tout vos anges que j'aime fort et que ma petite Anouk chérie a rejoint.

ton message m'a mis les larmes aux yeux ,tu n'a pas à t'en vouloir comment comprendre tant que nous ne sommes pas passé par là ,pour beaucoup c'est comme si il y avais une échelle à la douleur mais non ont souffre c'est tout peut importe le nombre de semaine ou l'age de notre enfant.

Tu sais, je pense que nous étions beaucoup dans la situation que tu décris.

Ma maman a perdu mon grand frère, Frédéric, à terme. Il est mort in utero, suite à une défaillance du placenta. Par la suite, elle a eu 3 filles en parfaite santé. Malheureusement, la vie allait en arracher une à ma maman, mais c'est une autre histoire.

J'ai su un jour que Frédéric avait existé, mais je ne me souviens plus quand. Je n'ai jamais vraiment accordé d'importance à ce grand frère et je ne l'ai jamais compté dans mes frères et soeurs. Je pensais que, comme c'était un bébé, la douleur avait été moindre. D'ailleurs, il semblerait que tout l'entourage de ma mère ait réfléchi de la même manière à l'époque!

Depuis, j'ai vécu ce que ma maman a vécu et j'ai compris. Frédéric, dont je ne connaîtrai jamais le visage (et ma mère non plus, on l'avait empêchée de le voir à l'hôpital à l'époque), a repris sa place dans mon coeur. Il fait désormais partie de mes frères et soeurs. Pour moi, Laeticia est à présent avec son oncle et sa tante.

J'ai aussi compris ce que c'était d'être un "bébé suivant" car j'ai réalisé que j'en étais un moi-même!

Voilà. Je te comprends et je me reconnais dans ton témoignage.

Moi aussi, grâce à ce site, j'ai compris bien des choses sur la vie et sur la maternité.

Sur ce site, Laeticia est connue et remémorée par bien des mamans. C'est plus que dans "la vraie vie". Ici, on a le droit de vivre un deuil aussi longtemps qu'on le veut, en étant véritablement comprise.

C'est un petit monde virtuel bien réconfortant!

tu sais c'est normal on ne comprend réellement quelque chose que lorsqu'on l'a vécu. C'est très courageux à toi de t'être excusé c'est le plus important ce qui compte ce n'est pas d'être parfait mais de progresser et de reconnaître ses maladresses. Tu as la bonne attitude en sensibilisant les gens courage!! Tu as toute ma sympatie

Maman de Anouk, ta grandeur d'âme et tout cheminement depuis le décès de ta petite chouette est palpable à travers ton message. Merci pour tes bonnes pensées et tes bons mots. Je te les retourne à mon tour.

Je crois que nous passons toutes par là, c'est-à-dire réaliser que nous avons nous aussi pondu des phrases à la noix alors que nous étions convaincues de dire des trucs bien pour remonter le moral. Aujourd'hui nous en culpabilisons beaucoup. On se revoit aussi porter des jugements sur les fausses couches des unes et des autres, précoces ou tardives, et on n'en revient pas d'avoir autant manqué de compassion. Je me souviens avoir critiqué vivement une collègue de travail qui avait fait une grosse dépression à la suite de sa fausse couche. Je disais Ben là, qu'elle en revienne! Elle en a juste fait une, à seulement 5 SA en plus. Elle aime dont bien ça dramatiser ! Ou encore mon amie qui envoyait sa fille à la garderie, alors qu'elle venait de perdre un bébé à 20 SA. Je me disais Ben voyons ! Elle qui se considère chanceuse d'avoir au moins un enfant, pourquoi elle ne la garde pas avec elle le jour ? Je n'avais pas encore compris que nous sommes tellement dévastées lorsqu'on perd un bébé que nous n'avons plus l'énergie pour s'occuper adéquatement d'un bout'chou au quotidien.

Mais comme tu dis, maintenant ce qu'il nous reste à faire, c'est de sensibiliser notre entourage au deuil périnatal. De toutes façons, nous ne pouvons pas effacer ces moments où nous n'avons pas été très utiles... En supposant que même des drames comme celui que nous vivons peuvent nous faire apprendre puis nous inciter à devenir de meilleures personnes, et bien dans notre cas, la finalité de nos tragédies sera peut-être d'offrir l'amour, la douceur, la compassion, la compréhension et la sollicitude, le tout dans le respect et la patience, à des mamans qui, tout comme nous, en auraient tellement eu besoin.

Maman de Anouk c'est un jolie texte que tu as écris
et je suis sure que tes belle-soeurs ont appréciaient ses excuses.

je voudrais tellement que mon entourage comprenne ce que tu as récemment comprise.
mais malheureusement on comprend le deuil périnatal que quand on le vit.
cet été une jeune fille a accouché d'un bébé qui est décédée in-utéro j'étais enceinte de 3 mois, j'ai imaginé la douleur que la maman a du ressentir au moment de l’accouchement, la tristesse qu'elle aurait en rentrant chez elle les bras vides mais jamais je n'ai penser a l'après.
j'ai pas pensé que cette maman devrait vivre toute une vie avant d'aller bercer sa princesse, que peut-etre elle allait avoir d'autre enfants mais qu'elle sera toujours orpheline de sa première, j'ai pas pensé a tout ca.

tu vois on est toutes comme ca. tant qu'on le l'a pas vécu on ne peut pas le comprendre.

tendres pensées a nos anges

Maman de Anouk, tu sais il y'a bien des choses que l'on ne comprend que trop tard ou jamais pour certains, jamais on ne peut se douter de la douleur d'une femme qui perd son enfant tant que ça ne nous est pas arrivé (ce qui ne devrait d'ailleurs jamais arriver, pour qui que ce soit!) et même encore maintenant, nos proches qui compatissent ou qui ont compatis et qui souffrent de l'absence d'un neveu, d'une petite fille, d'un arrière petit fils, ne connaissent pas ce mal qui nous ronge et qui fait de notre vie un enfer.

Je ne pense pas que tes belles soeurs t'en ont tenu rigueur, car même si ces phrases qui aujourd'hui nous blessent, nous mamanges, tu les as prononcé, nous savons que c'est souvent de la maladresse, de l'incompréhension face à notre douleur, de l'ignorance même. C'est un beau geste que tu as eu de leur envoyer un mot.

Ne te sens pas coupable, comme beaucoup de mamanges le disent ici, nous étions insouciantes, innocentes, et l'envol de nos anges nous a rendu...comment dire...éclairées.
Éclairées dans la mesure où tout ce qui est superflus n'a plus d'importance, nous revenons aux choses essentielles, le materiel n'a plus autant de valeur, on se met à faire des choses qu'on ne faisait peut-être pas avant (donner au Téléthon, acheter un sac à sapin pour soutenir Handicap International, soutenir et militer pour le Sidaction etc...). Parce qu'on nous a pris ce qui comptait le plus pour nous, on se rend compte que ce qui est le plus important ce n'est pas d'avoir le dernier Trucbidule ou d'avoir une belle voiture ou de l'argent, mais une famille en bonne santé qu'on aime, qu'on protège, car du jour au lendemain tout peut basculer, que la vie est un cadeau éphémère, fragile et qu'on peut nous le reprendre à tout moment.
Le monde des bisounours dans lequel nous vivions ne sera plus jamais rose.

Merci pour vos réponses.
Ce site me bouleverse, je peux vous parler de tout et je suis comprise, écoutée et même conseillée. Quel soulagement de vous avoir trouvé.
Tout ce que vous écrivez là est d'une justesse incroyable et me réconforte énormément.
Mille bisous à nos petits anges.

merci pour ton si jolie texte

comme te l'as dit toutes les mamans on a tous un jours commis la betise de minimiser sur se sujet qu'est la grossesse mais nos anges nous on appris a voir la vie differement et surtout de regarder plus loin que le bout de notre nez !!!

alors aujourd'hui puisque la nature a decider de nous reprendre nos bout de chou, utilisons se drame pour aider le monde exterieures a nous comprendre nous parents de petit anges

bisou celeste a tous nos anges