Bonjour notre Capucine:
Parfois les papas n'ont pas les mêmes réactions/ envies en même temps que nous ..
Le mien m'a demandé de retenter de faire un enfant immédiatement en sortant de l'hôpital après avoir perdu notre fils.
Cette demande je l'ai vécût comme une gifle: je n'étais pas du tout prête et à force d'en parler j'ai réussi à lui exprimer ma peine, ma peur et mon angoisse face à cette demande qui était pour moi trop rapide.
Parce que nous avons discuté et que chacun a pu exprimer ses craintes et ses envies, nous avons réussi à trouver un terrain d'entente:
- lui ne voulait pas trop attendre parce qu'il ne se projette pas Papa trop "vieux" et ne souhaite pas trop d'écart avec les ainés
- moi j'ai eu besoin d'un "temps de deuil" dédié à notre fils, au deuil.
Ce n'est que deux ans plus tard que je me suis sentie prête.
Ce terrain d'entente n'est pas apparu tout seul: je me suis fait accompagné par une psychologue spécialisée dans le deuil. Elle m'a permis d'avancer et c'est lors d'une consultation avec mon conjoint que nous avons réussi à exprimer nos attentes et nos craintes.
Une nouvelle grossesse c'est formidable mais pas anodin. Je suis en train de le vivre: on a peur. Peur de revivre ce qui a été si difficile à surmonter. Peur de faire revivre cela à sa famille. Peur de mal faire. Peur parce que ça fait longtemps qu'il n'a pas bougé.
Et en même temps, ce n'est pas pour rien que le bébé d'après s'appelle "bébé espoir". Je ne vis pas de la même manière les échographies, les préparatifs, la recherche de prénom. Et ses premiers instants de vie n'auront pas la même saveur que ceux de mes premiers enfants.
Tout simplement parce que maintenant, nous savons qu'avoir un enfant en vie n'est pas un acquis mais une chance, un trésor.
Je te souhaite bon courage
Prend soin de toi