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 Histoire de Joshua

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MamangeJoshua




Nombre de messages : 1
Localisation : Fougères
Je suis : Maman de
Ange(s) : Joshua
Décédé(e) à : 6 jours de vie
Le : 38 semaines
Né le 27 février 2017 et décédé le 4 mars 2017
Date d'inscription : 15/10/2019

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MessageSujet: Histoire de Joshua    Histoire de Joshua  Icon_minitimeVen 1 Nov - 9:58



Je veux livrer notre parcours, nos joies, et notre peine immense,encore vive aujourd'hui mais qui s'apaise de jour en jour depuis l'arrivée de notre petite princesse de l'espoir.

Tout commence en mars 2016, où ton papa et moi décidons d'avoir un enfant. Nous avons attendu 4 cycles avant que la merveilleuse nouvelle arrive.
Le 4 juillet 2016 après 3 jours de retard de règles , je décide de faire un test de grossesse, j'avais déjà le sourire, je sentais que ça avait fonctionné, et le test a confirmé mes ressentis. Mon bébé, tu t'étais installé en moi et je t'aimais déjà tellement... Les 1eres semaines ont été accompagnées de quelques nausées mais dans l'ensemble je me portais bien. La 1ere échographie était prévue pour le 6 septembre, ça me paraissait tellement loin, mais je ne m'inquiétais pas plus que ça.
Le jour de la T1, on te découvre pour la première fois à l'écran, j'étais subjugué de voir un tout petit bébé, parfaitement formé, j'ai vraiment réalisé à ce moment là, tout se concrétisait. Tu allais parfaitement bien, on a entendu ton petit cœur battre et on nous a même estimé que tu étais un petit garçon !mon rêve de maman se réalisait, j'avais toujours rêvé que j'aurais un petit garçon, et tu étais là, au creux de moi.
Les 3 mois de grossesse étaient passés et le risque de fausse couche était maintenant beaucoup plus faible, j'ai donc commencé à  faire quelques petits achats en attendant ta venue.
Nous connaissions déjà ton prénom, plusieurs années avant, ton papa et moi avions eu un coup de cœur pour le doux nom de "Joshua" qui signifie "Dieu sauve".
La T2 arrive à grand pas, je compte les jours, c'est le 15 novembre 2016. On te vois pour la 2 ème fois et comme tu as grandit mon bébé, tu es bien un petit garçon et tu vas merveilleusement bien. Maman se porte bien aussi, ma grossesse est vraiment parfaite et mon ventre s'est bien arrondi. Je suis fière de me balader avec ce gros bidou.
Tu as la tête déjà très basse dans mon bassin, et maman est arrêtée fin novembre car tu appui sur le col et e commence à avoir des contractions. Je ne retournerai pas au travail.
Je profite de mon arrêt et mon congé maternité pour acheté tout le nécessaire, je prépare ta chambre, je fais de la peinture et la décoré avec amour. Je me rends à la piscine chaque semaine pour mes cours de préparation la naissance, je travaille énormément mon souffle et mon mental car je souhaite accoucher de manière physiologique, en salle nature, sans péridurale. Mon projet de naissance à été accepté. J'ai hâte que tu sois parmi nous.
Le 23 janvier arrive la T3, tu pèse déjà 1,9 kg et tu va toujours aussi bien mon fils. C'est la dernière fois que nous te voyons à l'écran.
Le 20 fevrier 2017, je rentre dans mon 9eme mois de grossesse, on me dit que maintenant tu peux arriver quand tu veux.
Le lundi 27 février 2017,au matin, je constate des contractions très douloureuses ainsi que des pertes de liquide importantes. Les contractions sont très rapprochées et je contacte mon chéri qui est au travail pour venir me chercher. Il arrive dans la foulée, il est 12h15. Je nappelle pas la maternité pour les prevenir car on est en pleine  journée, et surtout je pense que c'est un faux travail.
J'arrive dans le service à 13h, mon chéri me dépose et je lui dit que ce n'est pas nécessaire de m'accompagner car je ne pense pas que ce soit un vrai travail.
J'ai tout de même un mal fou à monter les quelques marches qui me relient à la maternité, je sonne et une sage femme vient m'ouvrir. Je lui explique les raisons de ma venue...
Elle commence à me poser le monitoring, j entends me cœur de mon bébé, il va bien, on me fait le test de liquide amniotique....jai fissuré la poche des eaux, on me garde. Un examen de mon col, confirme que je suis ouverte à 2, le travail a commencé, la rencontre est pour aujourd'hui. J'appelle le papa, qui quitte le travail et vient me rejoindre aussi tôt que possible.

On m'installe en chambre de séjour pendant le travail, une étudiante sage femme me dit que c'est elle qui va s'occuper de moi, je n'y vois pas d'inconvénients ( si seulement j'avais su).
Régulièrement, on me mets le monitoring et on vérifie l'avancer de mon col. Les contractions se font de plus en plus intense, j'applique les méthodes de mes cours de préparations, je souffle à chaque contractions et jutilise le ballon mis à ma disposition. Vers 15h, c'est très très douloureux et je demande à prendre un bain pour me soulager. La sage femme revient quelques minutes plus tard et me propose une douche et non un bain, car ils ont peur à une infection. Bref je prends une douche sur le ballon, ça fait du bien.
Après cela, j'essaie de retourner m'allonger mais je ne tiens pas en place tant la douleur est présente. Je pense à mon fils que je vais bientôt rencontrer et j'arrive à tenir comme ça.
À 16h, un énième contrôle monito, on m'installe sur le lit et l'étudiante quitte la chambre. Pendant ce temps je scrute les battements de mon fils qui s'affichent sur l'écran et je constate des fluctuations importantes avec des bradychardies à 80bat/min, je sonne pour appeler la sage femme. Elle arrive et me dit qu'il s'agit de mon cœur à moi, que ça peut arriver qu'il fasse interférences avec celui de mon fils. Je fais confiance et ne m'inquiète pas plus que ça ( j'aurais sûrement dut), je m'en veux tellement.

Ce jour là, je tiens à rajouter que le ciel était bleu, il faisait plutôt beau.
Mais quelques minutes après que la sage femme est quitter la chambre, un énorme éclair suivi d'un violent coup de tonnerre à résonner dans la pièce. Je me souviens avoir sursauté alors que je n'ai pas peur des orages habituellement. Il s'est passé quelque chose en moi, je ne saurais l'expliquer. Avec le recul. Je me dis que c'est là que tout à basculer, dès lors que j'ai vu les baisses cardiaques puis le coup de tonnerre. D'ailleurs après ça, le ciel était redevenu bleu et mon chéri était descendu fumer une cigarette, et il m'a dit qu'il n'avait pas entendu d'orage.

À 18h, mon col est ouvert à 8, on me passe en salle nature, je tiens le coup malgré ma douleur.
À 19h, mon col est ouvert à 10, ça yest c'est moment de pousser.
Ton papa me coach à chaque poussée, il me soutient du mieux qu'il peut, il me porte et m'aide à tenir. Le temps commence à être long.
Je regarde l'horloge en face de moi, il est 19h45, et je n'arrive pas à mettre au monde mon fils. Sa tête fait yoyo, mes poussées sont inefficaces  j'ai peur, je demande de l'aide. La sage femme en face de moi, me dit ses mots "il n'y a que vous qui puissiez y arriver madame". Je redouble defforts, je me souviens poussées à tout va des que je reprenais mon souffle, je n'arrivais plus à distinguer les contractions, et je poussais tout le temps, je voulais qu'il sorte, je ne savais pas quoi faire d'autres. Aucun gynécologue n'a été appelé (par la suite, j'ai découvert qu'il n'y avait pas de gyneco de garde ce jour là). À 20h15, je vois la sage femme prendre un ustensile qui me semble être un scalpel et là je sens qu'elle me fait une episitomie.
Je n'ai pas ressenti de douleur plus que ça, tant je souffrais déjà. J'ai encore poussé plusieurs fois et la tete de mon fils est sorti.
Il avait 2 tours de cordons qui a été coupé aussitôt. Mais son épaule était bloqué dans mon bassin, il a fallu que je pousse de nouveau pour quil sorte complètement. J'ai à peine entrevu mon petit bonhomme, il était tout bleu, ne pleurait pas, en etat de mort apparente. Mon chéri a tout de suite suivi l'équipe médical.

L attente fut interminable pour moi. Je me disais que j'allais finir par entendre pleurer, comme dans les émissions ou les films que j'ai pu voir auparavant. Mais rien de tout ça n'est arrivé....

Mon chéri était très pâle, je croyais qu'il allait s'évanouir, il me dit que notre fils va mal, ils ont tenté des massages cardiaques pendant plusieurs minutes... en vain. La pédiatre est arrivé au bout de 15 minutes et a intubé Joshua, son cœur est reparti, mais il ne réagissait toujours pas, ses yeux revulsaient, il avait des tremulations de la bouche et des membres... Ça c'est tout ce que mon chéri m'a rapporté.
Nous n'avons pas eu de nouvelles avant 22h. On venait de me recoudre et la pédiatre arrive dans la salle d'accouchement. Elle commence par nous dire " voilà, votre fils a mal supporté la vie extra-utérine, il a été victime d anoxie" (sans nous expliquer bien sûr ce que signifiait ce mot). Ça veut dire que Joshua a manqué d'oxygène, sûrement asphyxié par son cordon.
"il doit être transféré au plus vite dans un hôpital de niveau 3" "aujourd'hui il existe une technique qui consiste à mettre le bébé sous hypothermie, refroidir son corps à 33,5°, des études ont démontré que cela permettait de protéger le cerveau d éventuelles séquelles, donc mettre au repos tout son corps pendant 3 jours pour que le cerveau se régénèrent.
Le problème, c'est que cette machine est très coûteuse et il en existe peu en France. Celle de Rennes était déjà prise ce jour là, ils ont donc programmé un transfert pour Caen ( a 4h de chez-nous).
L'ambulance est arrivée à minuit et mon fils est arrivé à Caen à 4h du matin. J'ai téléphoné au pédiatre qui a installé notre fils à son arrivée la bas car je n'ai pas pu aller avec lui, il m'a dit que la mise en hypothermie avait bien été mise en place.
J'ai pu le rejoindre par ambulance le lendemain à 14h. Quand je l'ai vu dans sa petite chambre en néonatalogie dans son petit kimono, je l'ai trouvé tellement beau, il était branché de partout, je me sentais étrangère à tout ce qui nous arrivait, je ne comprenait pas que tout ait basculé brutalement en si peu de temps. J'avais l'impression d'être dans un cauchemard mais je me devais rester forte pour lui.
Les 3 jours d'hypothermie ont été les plus longs de toute ma vie, entre espoir et tristesse. Est ce quil va s'en sortir. Il était branché à un EEG en continu et a l'écran on voyait en permanence le tracé de son cerveau.
L electro encephalogramme était plat, ce qui n'était pas bon signe mais les pédiatres du service continuaient de nous donner espoir en nous disant qu'on lui avait injecter beaucoup de morphine et que ça pouvait jouer sur l'activité de son cerveau. Un IRm était programmé dans les 15 jours à venir.
Nous avons eu plusieurs entrevues avec le pédiatre du service, afin de nous parler des différentes possibilités à venir :

-Soit notre fils s'en sortait sans séquelles
-soit quelques séquelles mais seul le temps nous dirait l'étendue de celles ci, car l IRm ne pourrait pas révélé exactement les zones touchées et donc incapable de nous donne l'ampleur et le type de handicap.
-soit les séquelles étaient trop importante et auquel cas, nous informerait du caractère déraisonnable de le garder en vie

Dans la nuit du mercredi au jeudi, ils ont commencé à réchauffer son petit corps. On allait enfin en savoir plus, j'allais enfin peut être le voir ouvrir ses yeux, réagir. Je suis restée près de lui toute la nuit, il desaturait beaucoup en oxygène d'ailleurs, je n'était pas bien.
Chaque jour,je faisais les soins avec les auxiliaires puériculture, je pratiquais les massages, c'était un moment de partage, un moment entre moi et mon fils et ça avait l'air de beaucoup l'apaiser,ses petits mains étaient détendues.
Le jeudi, nous constations malheureusement aucune améliorations dans le tracé de l EEG, j'étais anéanti, le pédiatre a fini par me dire que ce n'était pas bon signe. Ce jour là je me suis effondree, en pleurs, tout ce que j'avais contenu jusqu'ici retombait, j'étais brisé en mille morceaux. J'ai ressenti le besoin de m'évader et j'ai donc signé un papier pour pouvoir sortir du CHU. nous avons besoucoup beaucoup marché ce jour avec mon chéri, on errait dans les rues, à se demander pourquoi il nous arrivait tout ça, pourquoi nous, qu'est ce qui va arrivé. Je voulais juste en finir avec cette douleur indescriptible.
Je me souviens même avoir appelé la cadre sage femme de la maternité où j'ai accouché, et j'ai déversé toute ma colère sur cette femme, je lui ai dit que c'était de leur faute, qu'ils avaient fait une grave erreur medical, qu'on aurait dut me faire une césarienne plutôt que de me laisser pousser 1h30..... Je lui ai dit que j'allais porter plainte quoi qu'il arrive car c'était à cause d'eux qu'on en était là aujourd'hui. Je crois ne même pas l'avoir laissé parler.
Lorsque nous rentrons à l'hôpital, nous avons un rdv avec le pédiatre, qui nous informe que l'irm va être avancé au lendemain et que lavancé de l IRm ne signifie pas de bonnes nouvelles au contraire. Nous nous attendu au pire.
Je me souviens que j'étais si mal, que je n'ai pas été voir beaucoup mon fils dans la nuit qui a suivi, je m'en veux tellement aujourd'hui. Le  lendemain, j'ai pu le prendre pour la première fois de ma vie dans les bras, j'ai ressenti une immense émotion, celle d'être maman réellement que je l'avais enfin dans les bras mais que ce bonheur allait être éphémère car on allait devoir te laisser partir.
À 16h, ce vendredi, à eu lieu ton IRM, tu as quitté ta chambre pour rejoindre le service de radiologie, nous n'avons pas eu le droit de t'accompagner.
Tu es revenu à 16h30 et nous avons les résultats de l'examen à 18h30 dans le bureau du pédiatre.

La nouvelle arriva, nous nous y attendions, mais la nouvelle fut tout de même un choc immense car le pédiatre a mentionné l'étendue des séquelles, le caractère déraisonnable de te garder en vie, et qu'il ne fallait pas faire d'acharnement thérapeutique.
Ils nous a laissé le temps pour lui donner une réponses et nous a invité à appelé tous nos proches qui n'avaient pas encore vu Joshua à venir le visité..... Ce que nous avont fait.

Le soir même à 22h, nous avons revu le pédiatre pour lui dire que notre décision était prise, on voulait abréger ses souffrances, et le laisser partir lorsque c'était possible.
On nous a donc donné l'heure le lendemain, 21h 💔.
Notre famille est venu le voir le samedi dans la journée.
Ce soir là, mes beaux parents nous attendaient dans la salle des familles, et nous, nous étions pour la dernière fois avec notre fils en chambre.
Le pédiatre à commencé à débranché les machines, tous les fils qui le maintenait en vie jusqu'à maintenant. On le déposa pour la seconde fois dans bras, j'étais en larmes, je ne pouvais me contenir, son papa l'a pris aussi, nous étions tous les 2 anéantis, de devoir affronter une telle épreuve.
Le pédiatre avait mis beaucoup de morphine à notre fils, car nous ne savions pas s'il souffrait. Il nous a laissé quelques minutes seuls avec notre fils puis est revenu. Je me souviens de cette phrase que mon chéri a dite " je lui ai expliqué où il allait aller car personne ne lui avait encore dit" Crying or Very sad
Ce fut 2h très très difficile, on a l'impression qu'il se battait pour continuer de vivre, quand son cœur ralentissait, il remontait de plus belle, il s'est battu jusqu'à 23h avant de s'éteindre dans mes bras. J'avais mes doigts sur son petit cœur jusqu au bout, j'ai senti sur cœur ralentir, jusqu a ne plus rien ressentir, j'ai senti qu'il s'en était allé et le pédiatre l'a confirmé avec le stéthoscope.

Puis nous t'avons donné un bain et t'avons habillé pour la 1ere fois. La tenue que j'avais soigneusement choisi pour le jour de ta naissance. J'ai eu beaucoup de mal a quitté la chambre et l'hôpital, j'avais le sentiment de t'abandonner.
Ce soir là nous avons dormi chez mes beaux parents car ils ne voulaient pas que nous nous retrouvions seuls chez nous après ce qu'on venait de traverser.
Tu es décédé le 4 mars 2017 à 23h, et l'enterrement à eu lieu le 10 mars 2017.

Je ne  t'oublierai jamais mon ange, je suis heureuse de t'avoir connu quelques jours, de t'avoir porté, fière que tu sois mon fils, tu continues de vivre à travers moi, grâce à toi, je suis devenue ce que je suis aujourd'hui et chaque jour, je me bats pour toi, pour la vie que tu n'as pas pu avoir, tu me manques. Ça fait 2 ans et demi et la douleur est intacte, même si je l'apprivoise avec le temps.
J'ai la certitude que tu es dans les bras de Dieu aujourd'hui et que un jour je te retrouverais.

J'ai appris beaucoup grâce à toi et tu m'as fait grandir dans la foi. Il y a un vieux dicton qui dit "le temps guérit toutes les blessures", or celui ci est erroné. Il se peut que le temps adoucisse légèrement le souvenir douloureux mais il ne guérit pas, c'est Dieu qui guérit.


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