le rapport aux autres

J'aimerais avoir vos experiences chers mamanges concernant vos rapports aux autres.
En ce qui me concerne, j'ai perdu mon bébé il y a 3 mois et je suis encore bien sensible.
Par contre j'ai le sentiment d'être anesthésié c'est à dire de me sentir complètement étrangère face aux difficultés de la vie quotidienne des autres.
En effet, lorsque mes amis ont des difficultés dans leurs boulots par exemple, je ne les écoute plus comme avant, car rien que les entendre m'éxaspère.J'ai envi de leurs dire mais de quoi tu te pleins tu as trois gosses toi!!
Mais en même temps, je suis deux fois plus sensibles qu'avant face à des choses comme les décès ou les maladies,la maltraitance etc.
C'est étrange cette opposition de sentiments avec d'un coté la sensation que je suis devenue insensible et de l'autre plus sensible pour certaines choses.
Ressentez vous la même chose?
Est ce normal?
Encore merci pour vos réponses

Bonjour Angela,

Oui c'est tout à fait normal. Encore aujourd'hui, entendre des gens se plaindre m'exaspere au plus haut point.( Ça va faire bientot 1 an et deux mois que mon Raphaël a mis ses ailes d'anges.) Surtout si c'est se plaindre coté parental.... (du genre que la mère ne dort plus), souvent je leur dit : pourquoi tu te plainds, ton gars est en vie toi!. Moi j'echangerais ca pour une minute avec le mien...
Rendue ou j'en suis, les incessantes vagues d'émotions troubles deviennent un peu plus calme. Les creux moins creux, les hauts un peu plus haut, un peu plus longtemps... il parait que ca prend du temps avant que les eaux troubles ne se calment, et encore la, je te dirais qu'on reste toujours un peu désensibilisé au ''malheur'' des autres. Le notre est pas compréhensible pour eux.
Et pour notre sensibilité envers la maltraitance, la malade, le décès, ça aussi c'est normal. On a été désabusé par la vie, notre innocence illusoire a été rompue, et ça, pour toujours. L'autre jour j'ai une dame qui est venu me voir parce qu'elle devait quitter sa chambre plus tot que prévue, elle était la pour veiller une amie malade et son amie est décédée dans la nuit. (Je suis réceptioniste d'hotel)...eh bien j'ai pleuré avec elle devant tout le monde. Tu sais, on peut voir l'injustice beaucoup mieux que la plupart des gens maintenant... mais il faut apprendre à ne pas avoir le poids de la terre sur nos épaules non plus. Et on se laisse porter par la vague... tranquillement, sans trop savoir... jusqu'a ce qu'on arrive a une rive ferme ou s'accrocher... donc.. (je déteste dire ça mais c'est trop vrai) laisse toi le temps de vivre ta peine toute fraiche, donne toi le temps de guérir, d'apprendre a survivre... et surtout donne toi le droit de pleurer... ta peine immense doit s'évacuer de temps a autres. Je suis avec toi, petite maman... et j'espere que mon message te donne un peu de courage. Je t'envoie des ondes positives. Bisou a toi et ton petit ange!!

France, la mamange de Raphaël.

Personnellement je crois que lorsqu'on vit une épreuve aussi difficile, on réalise à quel point la vie est fragile. Tout comme toi, je suis extrêmement sensible à la maladie ou encore à tout ce qui touche les enfants. Cependant, suite à cette épreuve, certaines valeurs sont devenues davantage prioritaire... la famille!

La perte d'un enfant est selon moi l'épreuve la plus difficile qu'un parent puisse vivre dans sa vie... c'est certainement pour cette raison que les malheurs de la vie quotidienne des autres ne sont pratiquement rien pour nous. On réalise parfois que les gens se plaignent pour des trucs bêtes!

Le perte de ma fille m'a fait réaliser au plus haut point combien la vie est fragile et précieuse et que celle-ci est beaucoup trop courte pour dépenser l'énergie que je tente de garder pour moi, sur des histoires qui n'en valent tout simplement pas la peine!

Mélanie, maman de sa belle Érika adorée

Avant, je m'impliquais beaucoup pour les autres. J'étais là s'ils avaient besoin, je les écoutais, réfléchissais beaucoup à leurs situations, toujours prête à soutenir. À un point tel que parfois, j'étais tout croche pour les autres. Je me mettais à terre pour eux. Et puis, j'ai eu mes passes difficiles. La grossesse, la vie avec Jacob. J'étais forte, je gardais la tête haute, mais le soutient, même de ceux que j'avais beaucoup soutenus était rare. Très rare. Et puis, Jacob est partie. Les gens autour de moi n'étaient pas prêt à me soutenir, m'aider ou juste m'écouter comme je le faisais avant pour eux. J'avais déjà assez de ma tête, je ne voulais plus non plus m'impliquer pour les autres! Alors, on m'a reproché d'avoir changé. C'est vrai, j'ai changé.

Maintenant, j'écoute encore les autres. Je suis là s'ils ont besoin, mais émotionnellement, je ne m'implique plus. Je suis là, mais leurs problèmes me passent loin par-dessus la tête. Je crois que c'est de l'autoprotection. J'en ai besoin maintenant. Je suis toujours sensible, mais je suis écoeurer d'aider des gens (autour de moi, familles et amis) qui ne sont pas là si moi j'ai besoin. Oui, je deviens insensible, mais comment faire autrement? Je dois garder la tête hors de l'eau.

Ho que je te comprend Angela!!!

je suis éducatrice spécialisée en adaptation scolaire dons, ds les écoles, et maudit que j'appréhende mon retour au travaille.. Des enfants et des ados négligés yen a beaucoup ds mon domaine!

Certain que je vois les problèmes des autres comme si ce n'était pas grand chose... Par contre notre réalité et la leur, est différente... Par exemple, Si un ami a un accident de la route, on fait très attention à notre conduite.. mais pour combien de temps? Un mois au maximum. Tandis que la personne elle, fera attention à sa conduite pour le reste de sa vie...
Si notre drame arrive à un ami, on compathie certe mais on est consciencieux pour qq jour.. et la vie continu... De notre côté, la vie s'est arrêté et on doit se battre pour continuer!!!

Je pense à toi mamange et à tout les autres aussi!!!

Sicèrement, Mychelle maman de Sa Douce Mikaelle

c'est tout a fait normal nous avons tellement vecu ce qui puisse arriver de pire que nous nous blindons au maximum
pour ma part je ne voit plus ma vie comme avant ces fini ces du passé je me sens differente je pense que j'ai tellement morflé et j'en morfle encore que voila maintenant je dit ce que je pense que sa plaise ou non.
voila ma vie est devenue merdique differente je suis et je serai toujours mal dans ma peau dans ma vie je me bat pour ma puce si elle n'etait pas la il y a longtemps que mon combat aurais cessé.
Oui Maelys je me bat pour toi je prends la vie comme elle viens avec ce quelle me donne aujourd'hui.
amicalement

Comme pour toutes les autres, je pense que c'est normal.
Pour ma part, je suis beaucoup plus sensible qu'avant pour tout ce qui touche la maladie, la mort... Pourtant, je suis infirmière. Mais je n'ai pas encore retravaillé depuis mon Raphaël.Alors je verrai. Je pense que vu ce qui s'est passé, on se rend compte que la vie ne tient pas à grand chose. Et du coup, c'est normal que les soucis des autres nous paraissent "ridicule".
Cette épreuve fait que nous changeons. Nous ne sommes plus les mêmes, nous ne voyons plus la vie de la même manière.
Je te souhaite plein de courage ma belle
Bises

Je vous remercie chères mamans pour m'éclairer dans ce tourbillon sentimental.
Ca me rassure de savoir que ce sentiment face parti de notre vie de maman en deuil.
Je vous envoie bq de tendresses.

et des bisous étoilés à Raphael, Erika,Jacob,Mikaelle, Matilin et Raphael

Muzichik: je suis psychoéducatrice et moi aussi le retour au travail me fait si peur. Je n'ai pas envie de jouer à l'intervenante présentement car cette fois c'est moi qui a besoin d'aide. J'ai peur de revoir les familles et les enfants. Peur de devoir leur apprendre ce qui m'est arrivé d'une part mais mais aussi peur d'être moins capable de m'impliquer à eux...

Rien n'est facile..

Annick