Mon ange, Alexis

Bonjour à vous,
notre histoire est toute récente et s'est déroulée il y a deux semaines. Beaucoup de tristesse et d'incompréhension emplit mon coeur depuis... On croit toujours que ce genre d'histoire n'arrivent qu'aux autres mais non, la vie nous réserve parfois de dures épreuves et je crois que la perte d'un enfant doit être l'une des épreuves les plus accablantes d'une vie...

Voici l'histoire de mon petit trésor, mon Alexis...

Je suis quelqu'une d'actif et mon conjoint aussi. Ma philosophie de vie est que rien n'arrive pour rien, il y a toujours un sens pour tout (mais dans ce cas ci, je vous avoue le chercher beaucoup le sens sans trop le comprendre...). Après 6 ans partagé avec mon chum, on décide de s'acheter une maison en 2009, tout va bien dans nos vie, on rayonne ! À l'automne, on se décide à tenter de concevoir un enfant, je me sentais prête depuis un petit bout de temps, mais mon chum n'était pas certain que c'était le moment parfait. Beaucoup de gens dans mon entourage avaient vécu des difficultés à concevoir ou avaient fait des fausses couches, cela me stressait un peu mais je me disais que tout était pour bien aller dans notre cas.

Janvier 2010 : merveilleuse nouvelle, je suis enceinte ! Je suis fière d'attendre un petit bout de vie et je suis rassurée : mon chum et moi sommes compatibles et nous pouvons avoir des enfants ! Génial. Ça rassure, c'est ma première grossesse... Tout va pour le mieux, les premiers mois, je ne ressent presque pas de nausées. Écho-dating en mars, je suis toute émue de voir le profil de mon enfant, il est très actif, il bouge beaucoup (il ont d'ailleurs de la difficulté à mesurer ses membres tellement il bouge...). Mon chum dit en riant qu'il est aussi "speedy" que sa mère . Je sors de là avec une photo de mon petit trésor. En avril, je commence à le sentir bouger, il me donne fréquemment des coups et même son papa le sent parfois bouger. C'est merveilleux, ce bonheur de sentir une vie en nous. Je me sens comme une maison qui protège un petit trésor. Je suis le guide de la futur maman à la lettre. Pas question que je boive un coupe de vin ou que je mange du sushi, on fait attention. Mai 2010, l'échographie de 20 semaines. Mon chum et moi sommes très excités. J'ai bu un litre de jus d'orange avant pour être certaine que bébé sera réveillé. Encore une fois nous sommes émerveillés de ce que nous voyons et nous apprenons que nous attendons un petit garçon ! Le nom Alexis est choisi. Je lui parle tous les jours et lui envoie plein d'amour au quotidien. Il bouge de plus en plus.
Début juin, un certain lundi, je me sens étrange. Je suis anxieuse, je n'ai pas vraiment sentie bouger Alexis aujourd'hui.. Mon chum me rassure en mettant une main sur mon ventre et me dit qu'il le sent bouger. J'en parle un peu autour de moi mais on me rassure en me disant que parfois le bébé est placé plus à l'arrière, donc il est normal que l'on sente moins ses mouvements...
Je tente de rejoindre ma médecin mais la secrétaire me dit que ça arrive de moins sentir bébé et que si je m'inquiète vraiment, je peux aller à l'hôpital. J'ai rendez-vous avec mon médecin dans quelques jours de toute façon. Le jeudi suivant, je me rend chez mon médecin, je suis encore une fois très anxieuse, je sens qu'il y a quelque chose d'anormal. J'explique comment je me sens au médecin et elle tente d'écouter le coeur avec son moniteur; elle n'entend que mon coeur... Elle sort son matériel d'écho et me montre le bébé, elle n'arrive pas à voir les organes et dit que son matériel est désuet à la blague... Je stresse complétement... Elle refait un test avec le moniteur pour entendre le coeur et elle finit par entendre quelque chose. Elle dit, ça bat tellement vite, c'est le coeur de ton bébé....
En quittant, elle me rassure en me disant que l'on a entendu le coeur du bébé. J'ai un doute, je crois que c'est mon coeur que nous avons entendu... Le lendemain matin, je me sens toujours aussi anxieuse, je décide donc de me rendre seule à l'hopîtal, mon chum étant à l'extérieur pour quelques jours (pour son travail). Une infirmière tente d'écouter le coeur avec le moniteur, elle dit entendre quelque chose mais n'est pas certaine que c'est mon coeur ou le coeur du bébé... Elle demande un un médecin de venir faire une écho. La médecin fait quelques blagues (je n'entend vraiment pas à rire) et ouvre l'appareil. Je regarde son visage, tentant de déduire ce qu'il en ait et elle me dit alors : Madame, le petit coeur de votre bébé ne bat plus... Je fige, mon corps ne sait pas comment réagir... J'ai mal, j'ai de la peine, je ne comprend pas... Après quelques minutes seule, j'appelle un amie qui vient me rejoindre à l'hôpital (Merci Annie !). Comment annoncer la nouvelle à mon chum ?? À mes parents ?? Je suis désemparée... Finalement, j'appelle mon amoureux pour lui annoncer la sombre nouvelle, il viendra me rejoindre quelques heures plus tard...

Ce n'est pas fini, le lendemain, nous devons nous présenter à l'hôpital car je dois accoucher... Accoucher de mon enfant qui ne verra jamais la vie, le soleil, les oiseaux... Il a vécu l'univers de mon ventre durant 6 mois et à entendu quelques bruits extérieurs mais il ne sentira jamais le vent sur son visage et ne pourra pas s'émerveiller devant un petit chaton comme le fait un enfant...
L'équipe est superbe avec nous, deux infirmières ont même pleuré avec nous. La dame de la pastorale est venu nous rencontrer pour nous donner des téléphones pour des ressources qui peuvent nous aider (dont ce site).
On me provoque en insérant des capsules dans moi. Les contractions commencent 4 heures plus tard et vont en s'intensifiant. Mon chum est avec moi tout le long. Le soir, vers 8h00, j'ai des contractions aux minutes, on me demande si je souhaite recevoir un médicament contre la douleur. Au départ, je dis non mais mon chum me dit que je n'ai pas à souffrir. Je me décide donc d'en prendre, résultat = une tonne de brique me tombe dessus. Je ne suis plus capable de me tenir les yeux ouverts et j'ai la tête enfoncée dans l'oreiller, plus capable de bouger. Je pense que je meurt moi aussi... Mais je ressent ce qui se passe à l'intérieur, je sens Alexis lorsqu'il sort de moi ainsi que le placenta... On me demande si je veux le voir : je n'ai même pas la force de me lever la tête et je vois en quadruple... Mon chum va voir notre petit trésor et me le décrit. Je demande à ce qu'on prenne des photos (qu'ils mettront dans notre dossier). Voilà, j'ai accouché... Je n'ai pas eu trop de douleurs physiques mais énormément de douleurs mentales...

Voilà deux semaines que cet événement a marqué nos vie, deux semaines que je n'ai plus Alexis dans mon ventre. Je me sens vieille et vide. Une partie de moi est partie avec lui = ma naïveté.... Je faisais confiance aveugle dans la vie, je croyais à ma bonne étoile, aujourd'hui, c'est beaucoup plus difficile...

Je t'aime mon petit amour, mon petit ange, mon Alexis... Maman est fière de toi et va toujours se rappeler des merveilleux moments de cette grossesse. Veille sur nous de ton étoile...

La vie est injuste parfois.
Chercher la raison ne servira à rien car malheureusement nos anges ne reviendront pas.
Mais surtout ne garde pas ta peine en toi. Laisse sortir tes émotions.
Chaque jour va être un combat mais avec le temps tout s'estompe et on apprend à vivre avec ce vide.
un vide que quelques fois on tente de remplir de nouveau par une nouvelle grossesse.
Je te souhaite tout le courage, tout l'amour et la force pour passer au travers de cette épreuve.
Nous ne décidons pas du film de notre vie, là-haut il existe quelqu'un qui décide pour nous.
Tendres pensées pour Alexis.

C'est bien vrai, la vie est injuste parfois. Il m'arrive par moment de chercher le pourquoi, mais cela me fait encore plus mal. Il est difficile de s'y résoudre, surtout aussi peu de temps après, mais il faut apprendre a vivre avec cette cicatrice en nous. Mon garçon a vécu 30 jours, mais je te comprend quand tu te rappelles des beaux moments de ta grossesse, car souvent, je me reporte il y a quelques mois, quand tout allait bien et que la vie nous souriait à la venue prochaine de notre garçon qui semblait en santé. Tous ces moments restent des souvenirs, ils font partis de ton histoire et celui de ton bébé et un jour, je l'espère pour moi, pour toi et toutes les mamanges, il fera moins mal de ce les remémorer.

courage il faut prendre une journée à la fois...

J'ai subi un IMG à 22 semaines de grossesse, les médecins n'avaient qu'une phrase : votre enfant n'est pas viable, je suis désolé. C'était un 27 juin il y a 4 ans, on venait d'amménager une maison à retaper. Je n'ai pas arreter de pleurer en nettoyant, lessivant, pensant que j'allais pouvoir nettoyer mon enfant encore vivant dans mon ventre comme pour pouvoir déjà me permettre d'avancer dans mon deuil. Ca n'a pas marcher, à la suite j'ai fait énormément de fausses couches pendant 4 ans et ma fille aujourd'hui agé de 3 ans à décidée de naitre le jour ou sa soeur nous apprenait sa mort. Chaque anniversaire de deuil pour mon angèle, redevient mon espoir par ma fille vivante. C'est une journée divisée par la peine, l'angoisse car je pleure et je rie de voir ma fille en bonne santé mélangée au noir de ce jour. Mais le temps aide les peines peut-etre qu'un jour cette anniversaire n'aura plus de compromis

Effectivement, ton histoire ressemble énormément à la mienne…Et les prénoms de nos petits anges également se ressemblent…! Je me suis tout de suite reconnue en toi. Moi-même étant d’un tel positivisme… Je me dis que rien n’arrive pour rien! Mais bon… J’essais de garder le moral… Le seul point positif que j’ai trouvé à la chose c’est que mon conjoint s’est trouvé un médecin de famille suite au décès de notre fille... Médecin qu’il avait rencontré à un sans rendez-vous et qui lui a gentiment proposé d’être son docteur. Donc voilà… Prend bien soin de toi Mélisse



Stéphanie

Déjà 5 mois que tu es partis mon petit Alexis...
5 mois où il ne se passe pas une journée sans que je ne pense à toi...
J'ai repeins ta chambre avec ton papa la semaine passée... J'avais envie de changer les énergies...
À chaque jour, j'essaie de comprendre mais je n'y arrive pas... Je me résigne sans saisir ce qui a pu se passer... Nous n'avons pas encore eu les résultats de l'autopsie, peut-être ils ne trouveront rien... Tu avais l'air tellement en santé, tu bougeais tout plein.
Jamais je ne t'oublierai, toi, mon premier enfant. J'aurais tant aimé te tenir dans mes bras, vivant. Te voir sourire et babiller...
Veille sur nous, tes parents et envoies-nous un petit frère ou une petite soeur en santé. Maman t'aime mon ange, maman t'aime...