L'histoire de mon petit Samy

Je dois tout d'abord vous raconter ce qui s'est passé AVANT le jour de l'accouchement. Il s'agissait de ma 3e grossesse. J'ai fait une fausse couche en octobre 2000 (curetage le 13 octobre 2000). Je l'avais su tard, à 12½ semaines mais à l'échographie on a vu que l'embryon ne vivait plus depuis 7.5 semaines de gestation, donc que cela faisait 5 semaines que j'étais enceinte “pour rien” et que je n'expulsais pas... d'où mon choix d'avoir un curetage le même jour où j'ai appris cela. Un moment donné, ça fait hein...

Ensuite, je suis tombée enceinte en avril 2001 pour accoucher, à terme, d'une belle petite fille le 5 janvier 2002. Nous l'avons appelé Laurie.

Puis nous avons débuté les essais pour un autre enfant en janvier 2004 alors que Laurie venait d'avoir 2 ans. Comme j'ai passé 8 mois sans ovuler (je prenais ma température basale) j'ai dû avoir recours au Clomid pour stimuler une ovulation, ce qui a très bien fonctionné. J'ai donc eu des règles et j'ai repris du Clomid pour être certaine d'ovuler dans un laps de temps raisonnable, ce qui a aussi très bien fonctionné puisque je suis tombée enceinte avec cette ovulation-là.

Grossesse normale, pas mal semblable à celle de ma fille. On entend le petit coeur à 13 semaines puis à 17 semaines aussi. Hauteur utérine normale. Nous avions décidé de nous offrir une belle échographie 3D (à 20 semaines pour l'échographie morphologique). C'est à cette échographie-là que nous avons vite appris que notre bébé avait des reins hyperéchogènes (polykystiques aussi). Ses reins étaient très gros et ils ne fonctionnaient pas (ou très peu). Ma quantité de liquide amniotique était plus basse que la normale, ce qui était une preuve que ses reins fonctionnaient très mal car à ce stade de la grossesse, le liquide amniotique est principalement formé d'urine que le bébé rejette. Il est donc jaune et non pas incolore (comme de l'eau) comme lorsque l'on accouche à terme.

Nous avons été transférés à Ste-Justine aussitôt qu'ils ont vu cela (chez Écho-Medic à Laval) pour avoir une autre échographie afin de faire confirmer le tout, chose qui a été faite. Il s'est passé une semaine entre le jour où nous avons appris l'état de notre bébé (le 8 octobre 2004) et le jour où j'ai accouché. Entre temps, nous avons rencontré un généticien à Ste-Justine et j'ai subi une amniocenthèse aussi, même si notre décision d'interrompre la grossesse était prise à ce moment-là. Notre bébé était non-viable à terme, c'est comme s'il n'avait pas de reins. On ne peut pas vivre sans reins. Quelques mois après avoir accouché ma gynécologue m'a même expliquée qu'avoir poursuivi la grossesse, Samy serait décédé durant le dernier trimestre car il aurait souffert d'insuffisance rénale. De plus, étant donné que c'est primordial d'avoir une bonne quantité de liquide amniotique durant le dernier trimestre pour permettre le développement des poumons du bébé, il n'aurait pas pu respirer même s'il était né vivant car ses poumons n'auraient pas pu finir de se former. Il y avait donc plusieurs raisons nous assurant que notre bébé était non-viable à terme.

Voici donc comment s'est passé mon interruption médicale de grossesse.

La naissance de Samy

Date: 15 octobre 2004 (à 21 5/7 semaines)
Heure de naissance: 14h12
Heure de décès: 17h15
Poids: 1 livre 2.2 onces (515 grammes)
Taille: 29 cm (11.5 pouces)
Remarque: Cheveux foncés, du vernix commençait à s'accumuler au-dessus des sourcils et sous le nez. Polydactylie (6 doigts aux 2 mains et 6 orteils au pied droit).

Comme c'était prévu, le tout a commencé vers 4h du matin, moment où je devais m'insérer 2 pilules de cytotec dans le vagin afin de faire débuter le travail sur le col d'utérus. Vers 5h30, je sentais déjà que ça faisait effet. Le tout a commencé comme lorsque j'ai mes règles, une sorte de tension constante, légèrement douloureuse.

Vers 8h15, je lâche un cri à mon chum que s'il veut avoir le temps de prendre sa douche avant notre départ, d'y aller car ça contracte pas mal je trouve et je ne voulais pas être rendue à ne plus m'endurer avant de partir pour l'hôpital. Je prévoyais demander l'épidurale pas mal à mon arrivée là-bas.

Je vais expliquer comment étaient mes contractions. Avec le cytotec, ça donne des contractions quasi continues, il y a toujours un travail qui se fait. En gros, j'avais une bonne contraction de 30 secondes puis ça se calmait mais il restait toujours un “fond” de douleur... ça reprenait pour une contraction de 10 secondes environ et là j'avais une “pause” de 10-15 secondes environ où je ne ressentais pratiquement rien. Ça été ainsi pas mal depuis le début, jusqu'à la fin. Je n'ai jamais eu de “repos” d'une durée d'une minute, entre 5h du matin et 14h l'après-midi.

Pendant que mon conjoint prend sa douche moi j'appelle à la maternité. Au début l'infirmière me dit qu'ils n'ont pas de lit de libre mais je lui dis que je l'appelais pour lui dire que je m'en venais et non pas pour avoir sa “permission” de m'en venir. Que je contractais pas mal et que je n'avais aucune idée si ce travail faisait dilater le col ou non. Elle me dit alors de m'en venir. Nous sommes partis vers 9h. Arrivée à l'hôpital à 9h25. J'ai eu ma chambre vers 10h, ils la préparaient quand nous sommes arrivés. Pendant que nous attendions d'avoir la chambre, ils nous ont fait attendre dans la pièce qui sert de pouponnière. Moi je n'avais aucun problème à voir de beaux petits bébés tout neuf à ce moment-là même que je souhaitais en voir. Sauf que je me suis dit qu'une autre femme le vivant différemment de moi aurait pu trouver cela très difficile d'être là, souffrante en plus (en plein travail pour donner naissance à un petit bébé qui mourra ensuite...).

Lorsque j'ai eu ma chambre, j'ai tout de suite mentionné que j'étais prête à recevoir l'épidurale. Il s'est passé environ 10 minutes avant que l'infirmière revienne avec un chariot d'accessoires nécessaires à l'anesthésiste pour l'épidurale. Elle m'explique qu'on ne reçoit pas une épidurale vite comme ça, que je dois d'abord avoir un soluté et passé la moitié d'une poche avant d'être “autorisée” à avoir une épidurale...

Ma gynécologue arrive et m'examine. Le col est postérieur (normal qu'elle me dit car il n'est pas mature) et complètement fermé. Elle me dit de ne pas me décourager car lorsqu'il sera rendu assez mature et se positionnera “enligné” avec le vagin, ça ouvre souvent d'un coup...
Comme j'étais due à 10h pour mon autre dose de cytotec, elle dit à l'infirmière d'attendre que je sois soulagée par l'épidurale et de me mettre que la moitié d'une pilule car les miennes sont de force 200 et à l'hôpital ils utilisent des 100 et comme je suis aussi en situation d'AVAC, on n'ira pas trop raide.

L'infirmière tente alors de me mettre le soluté, si je veux un jour en arriver à pouvoir recevoir l'épidurale... Elle a eu de la difficulté et elle a fini par me le mettre positionnel. Ça veut dire qu'il fallait que je laisse mon poing gauche fermé car si je dépliais les doigts, le soluté arrêtait donc plus vite il coulait plus vite j'aurais mon épidurale donc je l'ai laissé fermé mon poing... Mais bon tout ça pour dire que c'était une chose de plus qui m'agaçait physiquement...

À ce moment je commençais à être pas mal découragée, je ne pensais pas avoir à souffrir physiquement lors de cet accouchement. Je pensais que tout serait fait pour que je ne souffre au-moins pas des contractions étant donné les circonstances mais ça l'air que je rêvais en couleurs. J'ai donc pris mon mal en patience et j'ai attendu et attendu que le soluté coule dans mes veines...

Lorsque la moitié a été passée j'ai envoyé mon chum le dire aux infirmières. On me demande alors si j'ai envie d'uriner, je n'avais pas vraiment envie alors je laisse faire. L'anesthésiste arrive, ce n'était pas celui que j'avais eu à Laurie (je l'avais tellement aimé!), c'est un homme assez âgé, il veut me faire mon épidurale couchée sur le côté (à Laurie je l'ai eu assise), je me dis qu'il est mieux placé que moi pour savoir ce qu'il fait, j'avais surtout pas envie qu'il me “manque” alors j'écoutais... Je me suis donc couchée sur mon côté droit. Ça m'a fait très mal car il pesait super fort avec ses doigts sur mes vertèbres, il semblait chercher un endroit qu'il ne trouavit pas... ça m'a aussi fait mal quand il a finalement piqué...bref il s'est repris je crois bien et a eu un peu de misère. Quand il piquait je sentais comme des chocs dans le dos, de mon côté droit, comme si ça s'en allait juste à ma droite donc sur le côté sur lequel j'étais couchée. Il termine et me dit de me tourner sur le dos pour que ça se répande partout. Pas longtemps après je sens picoter dans mon pied droit, il y a comme une chaleur qui commence à se faire sentir, je sais que ça y est, le soulagement va commencer. Mon côté gauche reste “froid”, aucun picotement aucun soulagement ne semble vouloir se faire. On attend, je me couche un peu sur mon côté gauche pour aider, sous les conseils de l'infirmière mais rien en change.

On me dit alors qu'on va me donner un “bolux”, c'est comme une dose massive d'anesthésiant qu'ils rajoutent, on me dit que ça devrait fonctionner et soulager mon côté gauche. Personnellement, je n'y crois pas une miette. Moi dans ma tête c'était déjà très clair ce qui était en train de se passer. Son aiguille n'a jamais traversée sur côté gauche donc impossible que le liquide y traverse, bolux ou pas. Comme je le pensais, aucun soulagement ne survient suite au bolux, je ne vois aucune différence, même pas sur mon côté droit où je ressens encore de la douleur d'ailleurs.

Là je crois (perdu ce bout-là un peu) que ma doc est revenue me voir pour m'examiner encore. Il devait être 13h environ (car j'ai eu mon épidurale vers midi). J'étais alors rendue à 1,5 cm MAIS 100% effacée. Elle me dit que c'est habituellement ce qui est difficile à aller chercher, l'effacement. Il me restait juste à dilater davantage jusqu'à temps que la tête du bébé puisse passer, ce qui devait être 7cm environ selon elle. Elle me prédit l'avoir en début de soirée, qu'on ne se rendra pas jusqu'à la nuit. Elle me dit qu'elle reviendra plus tard et ils m'ont mis ma demi pilule de cytotec même si je n'étais pas vraiment soulagée pour faire avancer les choses encore.

L'infirmière a été avertir l'anesthésiste que je n'étais pas soulagée. Puis quand j'avais une contraction ça me faisait comme une impression d'envie d'uriner douloureuse, c'était bien difficile à décrire, il y avait comme une pression dans le rectum, très très bas... Je demande donc de me faire vider la vessie on m'installe donc une sonde. Je voulais savoir si c'était ça qui me “fatiguait” et me faisait cette drôle de sensation lors des contractions... J'avais finalement 400 “je sais pas quoi”d'urine, une bonne quantité je trouvais. Mais ensuite, la pression dans le rectum était encore plus évidente il me semblait. Mais ça je gardais ça pour moi là, ce n'était pas assez “clair” comme sensation pour en parler aux infirmières. Dans un court moment de “répit” j'essaie de pousser pour voir ce que ca ferait... Ben ce que ça a fait c'est de provoquer une contraction sur-le-champ, là j'ai regretté d'avoir essayé ça...

SUITE :

Rendu à ce stade, j'étais rendue pas mal au bout de mon endurance côté
douleur... J'étais rendue que je gémissais le ¾ du temps, je ne savais
plus comment me placer, quoi faire pour amoindrir la douleur et mon
chum commençait à trouver que ÇA FAISAIT je pense... Il devait être
13h50-13h55 lorsque l'infirmière vient me voir et me dit qu'on va
recommencer l'épidurale. Elle veut donc m'enlever mon cathéter dans le
dos mais je la fais pas mal attendre car trop souffrante pour me faire
taponner après durant une contraction et comme je n'avais pas vraiment
de pauses... Elle fini par m'enlever mon attirail et je me couche sur
le dos (j'étais restée sur le côté gauche, espérant toujours qu'un
miracle survienne...). Je dis à l'infirmière “en tout cas ça me pousse
en crime dans le rectum...” elle me dit alors “bon ben on va vérifier
au cas où... avant de refaire une épidurale...” le tout sur un ton
“sans espoir aucun”... On voyait qu'elle ne me croyait pas trop, elle
ne croyait pas que je pouvais être à + de 3 cm environ à ce moment-là
(elle me l'a dit par après). Mais là elle s'éloigne pour se mettre des
gants je pense, en tout cas, moi je sens que le bébé descend... je dis
“aille c'est certain là que c'est ça, je le sens descendre...” personne
ne parle, elle n'était plus là!!! Mon chum est à ma gauche, je lui dis
“Sylvain il s'en vient je le sens là là il va sortir” et je cries, pour
les infirmières (mais où sont-elles rendues!!???) “AILLE ÇA POUSSE!!!”.
Une infirmière arrive avec l'anesthésiste, elle constate vite où en
sont les choses et lui dit alors que “ça ne sera plus nécessaire je
pense” et il est reparti. Elle arrive près de moi, se rentre la main,
elle dit “hiiiiii ta membrane est super bombée” elle semblait chercher
et elle enlève sa main et repart!!!! Puis soudain je ressens le besoin
de pousser, ma gynécologue n'était pas là mais je m'en foutais pas mal,
je n'allais pas me “retenir” certain alors je cris de nouveau “AILLE ÇA
POUSSE!!!” et je pousse un peu... la contraction arrive et je sens le
bébé descendre, je ressens la fameuse sensation de brûlure que j'avais
imaginé exactement comme ça lorsque le bébé traverse le vagin et au
même moment ma gynécologue arrive. Puis là (moi j'étais couchée alors
je ne voyais rien), ma gynécologue regarde comme entre mes jambes, sans
parler. Mon chum regarde aussi et ne parle pas, là je dis “ben
là...qu'est-ce qu'il y a???” Ma gynécologue me dit que le bébé est
sorti. Je n'en revenais pas! Je ne l'avais même pas senti sortir, je
pensais que je le sentirais “glisser” hors de moi, même pas. Je demande
si c'est bien un garçon, elle me dit que comme je n'ai pas crevé les
eaux il est dans sa petite poche encore, qu'elle doit crever la
membrane pour mieux le voir. Ce qu'elle fit et elle me dit que oui
c'est un garçon. Je dis “je le savais!!” (simple présentiment, très
fort par contre). J'ai demandé s'il était vivant, si son coeur battait,
elle a dit oui, j'étais contente. J'ai aussi demandé “est-ce qu'il est
beau, il est ok??” elle a dit que oui. Bon!

Je dis alors que je
n'avais même pas réalisé que je n'avais pas crevé les eaux! Ma
gynécologue me dit alors qu'on appelle ça un “bébé coiffé” et que ça
arrive aussi à terme mais que c'est rare. Ça fait des bébés tout
propres car ils n'ont pas “touché” à leur mère du tout lors de la
naissance.

En même temps que tout cela se passait, je n'en
revenais pas comment on pouvait être BIEN un coup que le bébé est
sorti. Avoir si mal quelques secondes avant pour ne plus rien ressentir
aussitôt le bébé sorti! Ça peut bien s'appeler la délivrance! Je
reprends un peu mes esprits et je demande quelle heure il est rendu,
j'avais perdu toute notion du temps... il était 14h15! Wow! Ça dont
bien fini vite que je dis! On me répond “tu pouvais bien être
souffrante de même pauvre fille...” (aille...merci...) Je leur dis “bon
bien là vous allez connaître ma vraie personnalité là...mon attitude va
changer vous allez voir...” elles riaient et me disaient que c'était
normal...

Là j'étais jalouse, tout le monde voyait mon bébé sauf
moi, j'avais hâte que ma gynéco le mette sur moi. Elle a demandé à mon
chum s'il voulait couper le cordon, il a fait signe que non, donc elle
l'a coupé. Je ne le voyais pas super bien, il était couché sur le côté
sur moi, mais wow! S'il est petit! Et il est si beau! Un vrai de vrai
bébé, tout complet, juste très petit! Là il a fallu que ma gynécologue
me masse le ventre pour stimuler le placenta à sortir car je n'avais
plus aucune contraction et il y avait un risque que je doive subir un
curetage pour sortir le placenta si son massage ne fonctionnait pas
(25% des IMG à ce terme nécessittent un curetage). C'était très
douloureux son massage, elle s'en est excusée mais j'ai dit “bah c'est
ok...” au-moins je regardais mon bébé pendant ce temps-là.
Heureusement, cela a fonctionné et le placenta est sorti quelques
minutes après. Pendant que les infirmières me nettoyaient, je remarque
que notre petit garçon a un doigt supplémentaire à sa main droite mais
je garde cela pour moi sur le coup. J'avais juste hâte de pouvoir faire
redresser la tête de mon lit et découvrir mon bébé en paix, de la tête
aux pieds.

C'est ainsi que quelques minutes plus tard j'ai pu
découvrir qu'il avait 6 doigts aux 2 mains et 6 orteils à son pied
droit. Pour le reste, tout semblait très normal. Même sa malformation
rénale ne paraissait pas “à travers la peau”, il n'avait pas vraiment
un gros ventre. L'infirmière se faisait discrète mais allait et venait
un peu dans la chambre. Un moment donné je lui fais remarquer pour ses
doigts et son orteil “en trop”, elle nous dit que ça arrive souvent ça
que lorsqu'il y a une malformation rénale il y a des doigts et orteils
en trop. J'ai dit “ha ouin...” mais je ne voyais pas le lien entre les
reins et le nombre de doigts. Ça en est resté là. J'ai demandé si sa
tête était “normale” pour un bébé de ce terme, la grosseur et la
couleur, on me dit que oui, c'est un bébé typique pour presque 22
semaines, il est même un peu gros et grand pour son terme. On m'a aussi
dit qu'il était très beau.

Nous avons pris des photos de lui,
nu, sans couverture. Une avec ma main à côté de lui, pour qu'on réalise
bien sa petitesse en voyant les photos. Une de Samy dans mes deux
mains. Lorsque je l'ai pris comme ça, j'ai tenté d'évaluer son poids.
J'étais alors certaine qu'il pesait au-moins une livre mais sans doute
pas beaucoup plus. Puis nous l'emmaillotons avec la belle petite
couverture qu'une infirmière nous avait apporté (de la part de
l'hôpital) et nous le prenons, à tour de rôle, mon chum et moi. De
temps en temps nous regardons si son coeur bat encore. Je lui parle peu
mais je lui dis que je le trouve beau.

Soudainement, vers 15h,
une infirmière entre dans la chambre avec un gros sac cadeau rouge vin.
Je ne comprenais pas trop, je n'avais appelé personne encore pour dire
que Samy était né alors qui pouvait bien nous envoyer un cadeau? J'ai
demandé à l'infirmière qui a affirmé ne rien savoir. Mon chum me donne
Samy et ouvre le sac. Il en sort une plante (amaryllis) et il me donne
la petite carte.

J'en reviens pas! Ça vient d'une fille que j'ai
connu sur internet, sur un forum de discussion. Je ne l'ai jamais vu en
personne! Elle était au courant que j'accouchais cette journée-là à cet
hopital-là car j'avais tout raconté ce que je vivais (et vivrais) sur
ce forum de mamans là. Je me suis alors souvenue avoir écrit quelque
chose comme “sans doute que ce qui fera bizarre après l'accouchement ce
sera de ne pas recevoir de visites et aucun cadeau pour nous
“féliciter”...”. Cette fille avait “accroché” sur cette phrase et avait
posé un geste, geste que je n'oublierai jamais. Merci Marie-Hélène.

Par
la suite j'ai fait quelques téléphones pour annoncer la naissance de
Samy à nos proches. Notre fille se faisait garder chez les parents de
mon conjoint et lorsque je les ai appelé nous avons convenu qu'ils
venaient nous rejoindre à l'hôpital. Notre fille pourrait donc
rencontrer son petit frère! J'étais contente aussi de constater que
nous ne serons pas les seuls, mon conjoint et moi, à avoir vu Samy en
personne.

Mes beaux-parents sont arrivés avec notre fille
environ une demi-heure après. C'est moi qui avait Samy dans mes bras
alors mon conjoint a pris Laurie et lui a montré Samy. Je lui ai dis
“il est petit le bébé hein?” elle a fait signe oui de la tête. Je lui
ai ensuite dit que c'était le bébé que j'avais dans mon ventre, qu'il
est sorti. Elle semblait comprendre (elle avait 2½ ans). Je lui ai
aussi dit “tantôt il va partir, il va s'en aller dans un autre hôpital
et nous on va avoir des belles photos de lui, on en a pris beaucoup
tantôt, on va avoir des souvenirs.”

Ma belle-mère a pris Samy un
peu et n'en revenait pas de sa petitesse. Je ne crois pas que l'on
puisse réaliser à 100% sans l'avoir vécu “en personne”. Des photos ne
permettent pas de rendre ça aussi concret qu'en réalité, aussi bonnes
puissent-elles être. C'est comme si notre cerveau ne pouvait pas
concevoir cela que nous puissions être si petits et si complets à la
fois.

Par la suite mon chum a pris Samy, est allé s'asseoir et
il a pris notre fille aussi. Mon beau-père a pris une photo, moi
j'étais en train de manger un peu, mon seul repas de la journée. Vers
17h20 je demande à mon chum de vérifier si le coeur de Samy bat encore
(nous devions surveiller cela de temps en temps pour avoir une idée
approximative de l'heure de décès). Il doute, je vérifie et moi aussi
je doute donc nous appelons une infirmière, qui confirme le décès.

Je
demande à ce que l'on pèse et mesure Samy avant qu'il ne nous quitte
(il devait s'en aller à Ste-Justine pour l'autopsie). Nous apprenons
donc que notre petit bonhomme pesait 1 livre et 2 onces (515 grammes)
et mesurait 29 centimètres (11½ pouces). L'infirmière nous demande si
nous voulons le garder encore avec nous, nous nous résignons à le
laisser partir. Nous l'avons eu avec nous un peu plus de 3 heures, soit
le temps qu'il a vécu. Nous avons eu le temps de le découvrir,
l'admirer, le photographier, le prendre, le bercer, le présenter à sa
grande soeur et à ses grands-parents paternels. On m'avait aussi dit
que plus vite il partait pour Ste-Justine, mieux c'était pour eux, pour
l'autopsie. J'ai donc tenté de faire comme je le sentais et pour moi,
tant qu'il vivait, il était hors de question qu'il nous quitte. Mais
ensuite, je me sentais prête et mon chum aussi. Nous avions notre
grande fille avec nous ainsi que mes beaux-parents alors cela a été
moins difficile que si nous avions été seuls tous les deux.

Mes
parents et ma soeur sont venus un peu plus tard, alors que mes
beaux-parents et notre fille étaient partis. Je leur montre les photos
que nous avons pris de Samy sur le petit écran de notre appareil photo
numérique. C'est petit mais c'est mieux que rien. Ils ont
impressionnés. Je leur raconte comment l'accouchement s'est passé et
nous jasons de tout et de rien. Ils partent un peu plus tard et je
décide d'aller prendre une bonne douche avant que mon conjoint parte à
son tour. Je dois passer la nuit à l'hôpital et j'aurai mon congé le
lendemain avant-midi.

J'ai passé une très bonne nuit. Je me suis
réveillée une fois vers 3h30, je suis allée à la toilette. Je me suis
recouchée et endormie dans la demi-heure qui a suivi. Je repensais à
tout ce qui s'était passé dans la journée. J'avais des tranchées
utérines aussi un peu, j'ai failli demandé une bouillotte d'eau chaude
mais j'étais trop lâche pour me retourner et peser sur le bouton, j'ai
laissé faire et me suis endormie. Ça été à 7h quand l'infirmière est
entrée pour me faire une prise de sang. J'ai appelé mon chum vers 9h et
lui ai demandé de s'en venir quand il pourrait. J'ai appelé ma
meilleure amie car nous avions prévu qu'ils viennent faire un tour à la
maison (elle et son conjoint). Ça nous ferait une soirée avec un couple
d'amis, sans enfants (notre fille restait chez ses grands-parents
jusqu'au lendemain et nos amis faisaient garder les leurs). En sortant
de l'hôpital nous nous sommes précipités au Wal-Mart faire sortir les
photos de Samy. J'avais très hâte de pouvoir le revoir, je m'ennuyais!
En même temps, nous aurions nos photos pour les montrer à nos amis le
soir même. Nous sommes arrivés à la maison vers 14h et nous nous sommes
mis sur le ménage. C'était vraiment le bordel!

Nos amis sont
arrivés vers 16h avec une belle surprise, une plante (une alocasia
polly). Une plante exotique magnifique que je ne connaissais pas. Cette
plante nous était offerte par nos amis bien sur mais aussi par quelques
filles du forum de discussion dont j'ai parlé plus haut. Cette plante
est maintenant “la plante de Samy” pour nous. Ça et les girafes pour
nous, c'est un peu un symbole de Samy. Parce que j'étais tombée en
amour avec un toutou girafe durant ma grossesse de Samy et parce que
sur la couverture offerte par l'hôpital il y avait des girafes...

Je
termine mon récit ici pour pouvoir enfin le poster sur ce forum. Je
viendrai faire des rajouts dans les commentaires, éventuellement. Ne
vous empêchez pas de commenter pour autant, les personnes intéressées à
me lire entièrement n'auront qu'à défiler les commentaires sous ce
message. Je veux revenir sur l'aspect “émotif” de tout cela ainsi que
sur le “après”. Comment nous avons appris de quoi était atteint Samy et
ce que cela a eu comme répercussions par la suite (car c'est une
maladie génétique). Puis aussi de comment, aujourd'hui, je le vis. Je
viendrai me confier ici quand je vivrai des choses en rapport avec
Samy. Car encore aujourd'hui après plus de 4 ans oui il se passe des
choses qui viennent toucher mon coeur de mère, mère de ce petit bébé
qui n'a pas eu autant de chance que sa grande soeur Laurie et son petit
frère Luka.

salut, je voulais te partager mon histoire qui est un peu semblable a la tienne..car notre bebe avait pas mal les memes symptomes. Ma grossesse allait tres bien,a mon echo de 20 semaines tout etait beau et a mes rendez vous aussi mon uterus etait toujours a la bonne hauteur. le vendredi 13 janvier 2012 mon travail a debuter, javais 33 semaines,javais des douleurs dans le bas du dos et des grosses crampes menstruelles a 1h pm environ, j'ai attendu et vers 3h j'ai appeller en maternité car je minquietait je navais jamais eu ces douleurs et il mon dit de men venir car a 33 semaines on ne prend pas de chances. donc mon copain se prepare et on part vers 4h environ. a 4h30 a lhopital on mexamine et on sentait la tete du bébé au toucher mais mon medecin voulait stopper le travail car il etait trop tot, on me donne donc le traitement et on me met dans un chambre double. mais plus sa allait plus les contactions continuaient, a 10h pm jetait effacer a 90% et dilater 1 cm, mais elle me dit que le traitement allait surment faire effet et elle sen va se coucher en esperant que je naccouche pas, de 10h a 2h jetait toujours rendu sur la toilette mais rien ne sortait, et javais de plus en plus mal donc je ressonne une infirmieres pour avoir un calmant et pour savoir si je pouvais prendre un bain elle decide donc de mexaminer avant, et jetait rendu a dilater a 7 8 cm, donc la tout le monde courrait pour mamener en salle dacouchement car jallais accoucher, jai demander lepidurale et elle a super bien fonctionne, jai pousser durant 1h 35 avec lencouragement de mon conjoint qui me disait on voit la tete zachary sen vient!!!! javais hate..il est sorti a 5h30 am il lon mis sur moi quelques minutes il a pleurer et mon copain a couper le cordon et il on prit le bebe pour voir si tout etait ok..il avait 2 pneumotoraxes un a chaque poumon, il sont donc parti avec pour lamener en neonathalogie avec mon copain, pendans ce ttemps moi je degelait et javais hate de le voir, mon copain revient on mamener a ma chambre et je ne pouvais pas encore aller le voir car les medecins etait toujours apres, un medecin vien nous voir et nous dit quil veut nous parler, zachary nurinait pas ou peu, donc il on passer des echo et on vu quil avait des rein polykystiques, et quil nallai pas survivre, il etait trop petit pour passer a travers les chirurgies selon eu a cause de ses poumons faibles, il avait de tres gros reins. il nous on dit que lorsque on le voudrais on pourrai lui enlever ses petit tubes et lamener avec nous en pediatrie et pouvoir le bercer et tout jusqua temps quil parte. mais nous netions pas pret a le faire la journer quil nous lon annoncer, on a fait baptiser zachary le 17 janvier avec la famille, le 16 janvier on a pu le prendre car il navais plus le gros respirateur il avait juste le petit donc sa allait mieux, le 17 au matin on a fait du peau a peau avec cetait magique, et plus les jours avancai plus on nous disai lorsque on arrivai le matin quil avait de plus en plus de desaturations, et le 18 au matin on trouvais que son petit corps etait de plus en plus picoter a cause que lurine ne sortait pas elle allait dans le sang et il sinfectais, on nous a donc dit si on voulais passer du temps avec lui de le bercer de choisir le moment car sinon il partirai quand il le voudrait. donc on a decider de lapporter avec nous en pediatrie, il lui on laisser tout ses tubes car je voulais pouvoir lhabiller avant de lui enlever...ensuite je lai bercer un peu, et son papa aussi et lorsquon etait pres il lui on enlever ses tubes, il lui on injecter un bolux pour quil soit calme, et son papa me la remis dans les bras on a pris encore tout pleins de photos et la famille sont venu nous rejoindre, les grand parents lon pris et 2 de ses tantes, ensuite il me lon redonner, il a vecu dans mes bras de 11h30 environ aller jusqua 14h environ... lorsque jai accoucher il ny avait aucun liquide, donc on ma dit que une chance que je netait pas a terme car il aurait ete mort dans mon ventre. ils ont aussi fait des prises de sang sur zachary pour envoyer en genetique pour pouvoir nous suivre...car il pense que sa pourrai peu etre etre genetiques mais rien de sure. je voulais te poser une question, apres ton petit samy, est ce que toi tu avais ete en genetique ou rien de cela et ton petit dernier etait tout a fait correcte...il mon dit qui avait uen chance sur 4 que sa se reproduise. je voulais savoir pour toi comment sa setait passer apres , car sa minquiete un peu, surtout quand on se nattend pas , il me disais tous ton bebe est premature mais il va bien aller mais cest apres que tout ces decouvert. mais lorsquil lon debrancher jesperai encore quil sest tromper il etait tellement beau et je voulais tellement le rapporter avec moi a la maison. jespere que je ne tes pas deranger avec mon histoire. merci de mavoir lu. et si tu le veux bien tu peu mecrire soit en prive ou ici comme tu veux. merci

Je suis passée voir :-)