Ces dates...

Je vous vois parler des dates qui ont marqué douloureusement vos histoires. Je suis si touchée de la manière dont vous parlez de vos anges en ces jours si particuliers, si intenses émotionnellement et de l'amour que vous vous portez mutuellement les mamanges pour vous aider à surmonter ces journées.

Je sens que je me refuse à "compter". Si on me demande quel jour on est, je suis incapable de vous le dire. Le premier samedi qui a suivi l'accouchement, je me suis effondrée, je ne cessais de me repasser cette journée. J'crois que j'ai mis de la distance pour moins souffrir. Demain... il a fallu que je prenne mon agenda pour me dire... cela fait 4 semaines.

Et ces 4 semaines, ce mois, je viens de me le prendre telle une claque dans la figure. Un mois, à là fois si long et si court. Comme si c'était hier, comme si c'était dans une autre vie. Une vie que je souhaite oublier.

Parfois, je me sens indigne à ne plus pleurer, à ne plus penser à elle à chaque instant. Cela ne veut pas dire que je ne suis plus triste... ma tristesse c'est transformé en angoisse... Angoisse lorsque mon mari s'absente, angoisse qu'il me quitte, angoisse d'être malade, angoisse de ne pas arriver à être enceinte de nouveau, angoisse de ne pas être mère, angoisse de ne pas être une famille... Angoisse...

Je sens que ça boue à l'intérieur de moi et j'ai peur de ce qu'il pourrait dégouliner de moi.

Demain, cela fera 4 semaines. J'crois que ni moi, ni mon mari n'avons réalisé... ou alors inconsciemment puisque je me décide à écrire ce message aujourd'hui et que c'est en écrivant ces mots que je réalise, que je prends conscience de ce jour... Et mon mari, mon mari n'est pas là jusqu'à demain soir, il sort avec des amis... Je n'aurais qu'une envie là maintenant, c'est de l'appeler et de lui dire de rentrer tout de suite. Mais qu'est-ce qu'il ferait de plus ? Etre à mes côtés... Il est là présent depuis le début, toujours... Je sais qu'il a besoin d'évacuer à sa manière, de prendre un peu de distance pour mieux me revenir.

Demain, cela fera 4 semaines et je regrette aujourd'hui, puissamment, violemment de ne pas avoir de souvenir de ma petite fille, de ne pas l'avoir senti dans le creux de mes bras, de n'avoir pas pu admirer son petit visage et alors pouvoir me souvenir de ces traits lorsque j'ai l'impression que tout ça n'a pas existé.

Demain, cela fera 4 semaines et pourtant, je ne pleure pas.

je pense que tu es encore sous le choc ...Les larmes arrivent parfois plus tard
le cap difficile c'est la fameuse date présumée de l'accouchement , j'espère qu'a cette période tu sera bien entourée , que ton mari et toi aller commencer le long chemin du deuil

isabelle

c'est complétement normal que tu ne prêtes pas attention aux dates, que tu te refuse de voir les jours avançaient.

Tu sais, j'étais exactement comme toi, cela a facilement duré plusieurs semaines, voir deux mois mais ma mémoire sur le sujet est défaillante. En fait, je connaissais la date simplement en ouvrant les agendas de mes filles pour les aider à faire leurs devoirs, seulement pour les rdv multiples et variés lorsqu'on est mère de famille sans les intégrer vraiment, moi qui avait une tête très bien faîtes, qui ne note pas souvent les rdv, bien, j'avais plus du mal, c'était plus fort que moi, comme si le temps s'était mystèrieusement arrêté au 04 janvier, jour de l'arrêt cardiaque de mon bébé ou au 9 janvier, jour de sa mort. Point.

Je ne voulais surtout pas inconsciemment me dire...il aurait tel âge, j'aurai dû lui faire faire son écho des reins (légers problèmes décelé à l'écho mais rien de vital), j'avais rdv pour son rdv chez le doc, etc...bref, je me refusais que le temps tourne sans lui probablement, j'étais sur le trauma, et quel traumatisme!

Maintenant, je suis biensûr encore bien malheureuse, j'ai tout de même l'impression que le monde tourne, que les gens vivent mais que moi, je suis en suspends, que ma vie a définitivement changé, qu'elle n'a plus la même saveur, je pense à mon fils tout le temps, il me manque énormément mais j'ai fait un énorme progrès par rapport aux dates, je me le représente, j'arrive à me projeter, je fais attention aux 4 de chauqe mois (son arrêt), aux 9 de chaque mois (sa mort), au 14 de chaque mois (sa naissance) avec bcp d'émotion biensûr que je garde en moi...avec bcp d'horeur pour les mauvaises dates, avec bcp de bonheur pour sa naissance.

Plein de courage, douces pensées à ton bébé, tendres calins au mien

Bonjour esperenza,

Tu sais moi aussi avec le temps je ne pleur plus j'ai l'impression que cela est si loin car g du mal a me souvenir de son visage mais la chose dont je me souviens c'est de sa position dans cette petite corbeille. Maintenant je sourie, je rigole j'ai du mal a me comprendre. j'ai l'impression d'être mauvaise mère et de pensée qua moi mais en même temps il n'est pas la comme si ma tête me demander de passer a autre chose de continuer a vivre et de l'autre coté je n'ai pas envie j'aurais tellement envie qu'il soit la mais c impossible. je me fais,des raisons je sais que les peu de moment que j'ai passé avec lui c a dire 6 mois et demi dans mon bidon ce sont nos moment, qu'il a existé il est dans mon cœur tou les jours je l'aime tellement. Mais je me dois d'avancer g pas le choix on a tellement des réactions différentes a certains moment.


Je te dis plein de courage et même si tu ne pleur plus cela ne veut pas dire quelle est oublié elle est en tou et je pense que l'on se doit d'avancer

Bisous a toi et a nos anges

Bonjour,je pense que chacun réagit a son rytme en suivant de sa personnalité et de ses possibilités.Je me retrouve aussi en ce que vous dite,il n'y a pas a avoir de remords parce que l'on sourit,rit, passe un bon moment,c'est que la vie continue quand même et que l'on a le droit au bonheur.Je pense beaucoup à mon Elowan,il est dans de nombreuses pensées et j'ai le sentiment qu'il m'aide a sa façon.

Je te souhaite du courage

Pensées a nos anges

L angoisse, je la connais, elle vit avec moi, chez moi, en moi et ça depuis trois ans, depuis la perte de mon premier bebe en 2007. Comme toi j ai peur la nuit, j ai peur quand mon mari n est pas la. Elle s était éloignée avec la naissance de ma fille mais bien sur elle est revenue depuis la disparition de mon petit Elliott et chaque mois a la date de son décès. Aujourd'hui, elle est la quasi en permanence et encore plus fort le jour de son décès. Je vais voir justement une psy pour gérer cette angoisse. Elowan a raison on réagit en fonction de nos moyens, notre personnalité et nos expériences. Tu sais j ai cessé de pleurer rapidement, je n'y arrivais plus. La psy m a dit que c était normal la douleur est telle que le cerveau déconnecte pour se protéger. D'ou cette impression d'être a coté de ses pompes et ne pas savoir quelle date on est. En revanche, je craque par moment et c'est assez violent et intense puis apres c'est le vide pendant plusieurs jours. Surtout ne te juge pas, il n'y a pas d'attitude ou de comportement type.
Courage, petites pensées pour nos anges.
Bises

Merci de votre écoute, de vos mots. Je m'accroche à eux comme à une bouée de secours.

Ce soir, je suis sans mots, trop pleine de tristesse. Je prendrais le temps de vous écrire demain.

Je vous embrasse affectueusement, sincèrement...