En parlant des papas...

On parle beaucoup de ce que les papas peuvent ressentir, dernièrement. Comment ils vivent leur deuil, comment ils sont forts pour nous, les mamans. Comment c'est différent.

Mais comment savoir s'ils le vivent vraiment? Je me pose peut-être beaucoup trop de questions, mais j'ai de la difficulté à savoir si mon chéri a de la misère ou non... Il a tendance à banaliser la peine. Et c'est tant mieux si c'est vraiment ce qu'il ressent. Il préfère vivre le plus heureux possible, même s'il est très triste de ce qui est arrivé. Il ne semble pas vouloir en parler tout le temps, mais je sais que bien souvent il y pense, et qu'on pense à la même chose. Mais est-ce qu'il banalise car il a peur d'affronter sa tristesse? Je lui ai déjà poser directement les questions, et il ne croit pas, il ne pense pas être en déni ou quoi que ce soit... Pour ma part, je pleure souvent. Je profite du congé pour vivre mon deuil. Alors le jour, des fois, je me permets d'être désorganisée, de ne rien faire et de lire sur le sujet. Et déjà j'ai l'impression que je passe à autre chose. Je n'oublie pas, je suis autant triste, mais la vie continue et ça me fait peur. J'imagine que ça doit être pire pour le papa qui est retourné à ses occupations plus rapidement? J'ai peur de retourner travailler car je devrai vraiment remettre la vie que j'avais en route... Ah la la... trop de questions, comme d'habitude! Je veux aller au groupe de soutien, j'ai consulté une psychologue et tout. Mon chum, tout ça, ça ne l'intéresse pas mais il le ferait pour moi. Je ne veux pas l'obliger à des trucs auxquels il n'est pas confortable, mais je me demande s'il ne devrait pas lui aussi aller au groupe, voir une psychologue, etc. Peut-être qu'il réaliserait des choses? ou au pire que ce n'est pas pour lui?

Et vous, comment vos chéris vivent leur deuil, trois mois plus tard?

quand j'ai fait mon img pour Enola en 2004 j'étais mal je pleurais mais mon homme lui ne me montrait pas sa peine. par contre quand on a perdu Eléane en juillet 2009, il s'est effondré il n'arrivait pas à avancer, il a été arrêté jusqu'au mois d'octobre.
il pleurait tous les soirs alors que moi, je n'arrivais pas à pleurer ma fille et je n'arrive toujours pas à la pleurer, elle me manque au-delà des mots, elle m'accompagne tous les jours comme Enola et Aurore mes autres puces mais différemment car on a eu la chance de la connaitre et de l'aimer durant 11 mois et demi.

tendres pensées à lucas

8 mois plus tard, nous en parlons encore de temps en temps... Mon ami a subit un double deuil, la perte de notre petit Gabriel et celui de son père qui est parti 1 jour avant mon accouchement... nous nous raccrochons à Julien, le frère jumeaux de Gabriel mais nous pensons aller voir un groupe de paroles. Dès que nosu voyont une poussette double ou des jumeaux c'est très dur encore aujourd'hui ....

Bonjour,

Cela fait deux mois que notre petit Robin est partie
Mon mari l'a mal vécu au début comme tout papa
Des le moment ou il repris le travail, ça était beaucoup mieux pour lui.
Moi je pleure tous les jours, je vois un psychologue, je suis dans des groupes de soutien, je vais sur sa tombe 2 a 3 fois par semaine. Mon mari va 1 fous par semaine au cimetière, il ne vas pas au psy.

Je pense qui le vive differement de nous, car dejas ils nous soutiennent et je pense que quand nous irons un peu mieux ils relâchent la pression pour ce concacrer a eux.

Courage a vous

Je ne peux vraiment te parler de comment mon conjoint l'a vécu parce que pour lui, c'était rien perdre un enfant à 13 sa. Mais pour le tien, je crois que s'il a de l'ouverture au groupe de soutien, même si c'est juste pour toi, c'est bien. Tu ne veux pas lui faire faire des choses qu'il ne veut pas. Mais amène-le une fois pour qu'il voit ce que c'est et après, il décidera s'il veut oui ou non y aller. Rien ne t'empêche d'y aller seule. Je suis certaine qu'il y a plein de mamans dont le conjoint n'y va pas.

Chère maman, les papas ne réagissent pas de la même manière. Je ne crois pas que la peine est moindre, mais elle est différente. Ils ne l'ont pas porté, senti comme nous. Mon conjoint ne m'en parle pratiquement jamais, c'est trop difficile pour lui et j'attend le moment ou il m'en parlera de lui même. Il n'est jamais allé au cimetière et moi j'y vais chaque fois que j'en ai besoin. J'ai consulté psychologue, psychiatre et je suis allée à un groupe de soutien. Il est venu avec moi à ce groupe, mais ne s'est pas senti à l'aise et est allé dormir dans l'auto.. Je crois tout simplement qu'ils sont confrontés à la réalité plus vite que nous en n'ayant pas de congé et en étant catapulté dans leur travail. Perso, je ne crois pas qu'ils n'y pensent pas, mais c'est seulement qu'ils n'ont pas le temps de s'effondrer comme nous on le fait. Je crois, cependant qu'il ne faut pas les forcer, s'ils veulent aller à des groupes tant mieux ou à des scéances avec un psychologue c'est bien, mais s'ils ne veulent pas, ils ne se sentiront pas à l'aise et parfois le fait d'y aller seule nous force à nous ouvrir bien plus..

Persine, c'est fou comme nos histoires se ressemblent... Florance est décédée en septembre mais j'ai dû la porter jusqu'à l'accouchement de son frère jumeau à la fin décembre. Le 11 décembre, le père de mon mari est décédé, à quelques jours de la naissance des bébés. Ça été trop pour mon mari. Nous sommes à 10h de route de son papa, je ne voulais pas prendre le risque de faire la route: vu les circonstances de l'accouchement, je voulais que ce soit mon médecin qui m'accouche. Mon mari ne voulait absolument pas manquer la naissance des bébés, c'était inconcevable pour lui de me laisser quelques jours. Comme il n'y a pas eu d'exposition du corps ni de funérailles comme tels (demande de son père) il est resté à mes côtés mais il a été arrêté de travaillé jusqu'à l'accouchement.

Pour répondre à la question première, même si nous avons pu se préparer au décès de notre fille, ça été difficile pour mon mari. Il est resté calme pendant l'annonce à l'échographie mais dans la voiture, il s'est mis à pleurer. Chaque soir jusqu'à la naissance, il me prenait dans ses bras au moment de se coucher. Il n'a pas senti le besoin de pleurer et c'est correct comme ça mais il y pensait beaucoup. Ça lui est arrivé de me prendre dans ses bras quelques mois après la naissance des jumeaux et de me dire que Florance lui manquait.

C'est difficile pour nous aussi de voir des jumeaux, des poussettes doubles...

il est bien évident que nous vivons notre deuil bien différemment mais cela n'empêche en rien la tristesse face à celui ci!
Le comportement de mon homme m'a souvent dérouté, il parle souvent de Nino mais est retourné bien vite à ses occupations, à rire, à s'amuser me laissant désemparée face à ma tristesse! quoi en penser?, c'est difficile mais je crois qu'il ne faut pas que tu "le force" à une quelconque démarche d'aide si cela ne vient pas de lui! et je crois que ce n'est pas pour autant qu'il ne comprendra pas que toi tu en ai besoin!
France a posté un article très intéressant récemment sur les conséquences d'un deuil périnatal sur un papa, j'ai moi même été surprise!
Maieve, que cela a dû être dur de ne pas pouvoir partager ta peine face au décès de Gabriel!

Courage à toi

Mon chum à commencé à pleurer et à réaliser ce qui se passait quand je suis partie sur la civière pour le 1er curetage. Je crois que c'est parce que c'était le premier instant où il ne pouvait plus s'occuper de moi. Par la suite, il n'a pas exprimé tellement ce qu'il ressentait, il fallait que je lui demande précisément, s'il avait encore de la peine, s'il avait peur, s'il en parlait au travail, etc. pour savoir ce qu'il pensait ou ressentait. Par contre ça lui a fait du bien à lui aussi, quand j'ai consulté. Il n'a pas consulté pour lui-même ni avec moi mais le fait que je retourne à la maison avec des sujets que j'avais abordés dans mes rencontres lui donnait l'occasion de s'exprimer là dessus et je crois que ça a été bénéfique pour nous deux. N'hésite pas à lui parler des rencontres, si tu choisi d'y aller seule. Même s'il ne ressent pas le besoin d’assister aux rencontres, ça lui fera sûrement du bien de partager ça avec toi.
xxx

Merci pour m'eclairer sur la question! J'imagine qu'il faut que j'arrête de m'en faire et que tant qu'il y a de l'amour ça va! Et je sais que de la même façon il s'inquiète pour moi, à savoir est-ce qu'on vit ça comme il faut! Surtout qu'on veut un 2e bébé assez vite... On verra bien où la vie nous mènera!