Perte de mon fils... 1 mois aujourd'hui

Déja un mois, un interminable mois qui vient de passer depuis la perte de mon fils Ézaïe.
Je n'arrive toujours pas à combler le vide de son absence. Je n'arrive pas encore a réaliser que cette grossesse tant espéré et si attendu est terminée.
Je regarde les photos, va dans cette chambre vide, prend dans mes bras son petit et minuscule pyjama de l'hôpital je pleure et ressent une douleur insurmontable mais par moment je ne me sens aucunement une maman, aucunement une femme ayant eu un fils :'( ca me rend tellement triste de ne pas réaliser ca... comment ma tête ou mon être peuvent ne pas se rendre compte que j'ai accouché et que c'Est terminé... ?????
Ma vie n'est qu'un cauchemar entre des moments de très grands contrôle et qui se passe comme si rien ne s'était JAMAIS passé dans ma vie... et le moment suivant ou le jour suivant je suis complètement démoli et incontrôlable dans ma peine et je n'arrive pas a rationaliser ce que j'ai vécu récemment !!!

Malgré les séances chez le psy, malgré le fait que j'écris ici chaque soir a mon fils... comment je peux avoir des moments si irrationnel et fonctionner comme si il manquait un bout de ma vie et que jamais je n'avais été enceinte, jamais je n'avais accouché et surtout jamais je n'avais eu de fils et qu'il était mort ????

Demain sera ma première journée de travail depuis la perte de mon fils, je suis paniquée, inquiète, complètement apeurée par le fait de ne pas savoir comment je vais réagir.
Je dois réapprendre à vivre et à fonctionner mais je crois que je n'y arriverai pas.... je manque de force et d'énergie et j'ai peur de ne plus jamais avoir une vie normale !!!
Comme je n'ai pas de copain près de moi et qu'il n'est pas vraiment présent dans mon quotidien, je n'ai personne sur qui m'appuyer et sur qui compter si je ne reprend pas ma vie en main.
Oui j'ai peur, peur de tout, peur de toutes les questions qui vont m'être posé demain :-( Je n'ai pas envi de répondre et je sais que je verserai des larmes sans doute toute la journée. L'inconnu me fait peur, les lendemains me font peurs, plus rien ne sera jamais comme avant et ca me traumatise.
Je n'ai plus le contrôle de ma vie, j'aurais tellement voulu pouvoir donner ma vie pour la sienne. Pour que mon fils puisse vivre et grandir.
Par moment mes moments de lucidité me font réaliser que je dois etre forte, laisser la vie allé et lorsque je m'attarde le moindrement à réfléchir je n'ai plus de lucidité et je n'ai plus de cohérence sur rien.
Pourquoi la vie ne m'a pas laissé le choix entre ma vie et celle de mon fils !! :'(
J'ai tant de peine, le coeur si vide, je n'ai plus de vie et pourtant je dois avancer............... comment avancer quand je ne vois aucune raison pour le faire.
En plus j'ai peur de perdre mon copain bientot... j'ai le sentiment qu'il n'est plus attaché a moi depuis la mort de notre fils. Il est de plus en plus distant, ne communique presque plus avec moi. Je suis en train de le perdre aussi et e ne sais pas comment j'arriverai a supporter ca aussi.
J'ai l'impression de vivre dans un monde de folie intense...
Je suis partagée entre réaliser ce qui m'arrive ou faire semblant que rien n'est jamais arrivé et tout oublié !!!

Est ce que tout ce mélange dans ma tête est normal ?
Est ce que je suis seule a réagir comme ca?

Oh que non... Combien de fois ma psy a dû me répéter que je venais juste d'accoucher et que ça pouvait être normal d'agir de telle ou telle façon (variation d'hormones, entre autres). Et pourtant, je l'ai porté 37 semaines et je l'ai accouché comme j'aurais accouché un enfant vivant.
Au retour à la maison, je ne trouvais rien d'autre à faire que travailler, parce que la vie au quotidien était exactement pareille que la veille. Mais j'en étais incapable, je ne povais pas me concentrer. J'ai paniqué, pensant que ça ne reviendrait plus jamais. Ça fait six mois de ça. Aujourd'hui, je peux me concentrer et travailler comme avant. Mais je n'ai rien, rien oublié.
Pleure toutes les larmes de ton corps, y a que ça à faire. Et communiquez ensemble, ton chum et toi. Écoute, je ne peux pas te dire que ça va être facile, parce que ce ne le sera pas. Mais tu vas finir par apprendre à vivre avec tout ça. Il le faut bien.

Bon courage.