besoin de conseil

Depuis 2 mois , je vis la perte de mon ange et j'ai besoin de vos conseils pour m'aider à gerer la vie de tous les jours.
Dans mon entourage ( sauf de rare exception 2 amies ) font comme si rien ne s'était passé. Personne m'en parle et en plus , je sens qu'il y a un malaise. Est ce que je suis la seule à vivre cette situation. Vous de votre coté comment cela c'est vécu, j'aimerais savoir comment vous gerer cela.

J'en ai fait part éa mon conjoint de l'attitude des autres et il me répond qu'ils ne m'em parlent pas pour ne pas me peiner. C'est sure que j'ai de la peine mais j'aimerai leur en parler pour leur faire connaitre notre fils.

Je trouve spécial la réaction des autres cela me questionne . Moi qui est toujours la premiere à offrir mon aide et réconfort ac ceux qui en ont de besoin. Cela m'attriste de vivre une telle épreuve presque seule.


Merci

Chère maman,

je comprends comment tu te sens. Mais je sais maintenant aussi que les gens autour ne savent pas quoi dire. La majorité hésites à parler du sujet. Surtout quand l'enfant est mort avant la naissance. Jacob, il est décédé à 10 mois de vie, donc, la famille, les amis, le connaissaient. Et même à ça, ils ne savaient pas s'ils devaient en parler. Un jour, j'en parlais avec ma marraine, qui est presqu'une maman pour moi. Elle m'a dit "Je ne savais pas si je devais t'en parler, mais maintenant que je sais que tu veux, il n'y aura pas de problème" et depuis, on parle de Jacob comme de n'importe quel enfant.

Les gens ont peurs de nous voir peiné, de nous voir pleurer. Ils s'imaginent qu'à notre place, ils ne voudraient plus en parler, passer à autre chose rapidement. Mais s'ils étaient à notre place, ils verraient que la réalité est très différente. Je crois que tu peux leur dire que tu désires en parler. Que justement, tu veux que ton fils soit reconnu comme un petit être humain et non juste comme un foetus ou un bébé mort. Ils doivent savoir puisqu'ils ne savent pas.

Bien sûr, certaines personnes seront contentes de le savoir. D'autres diront que ça sert à rien d'en parler. Comme pour n'importe quoi, il y a des gens plus cons que d'autres! Mais ceux-là, on se rend compte que de toute façon, ça ne vaut pas la peine de leur parler de notre trésor.

En tout cas, ici, même si on ne connaît pas, on est tous là pour parler de nos enfants justement. Sans tabou, sans gêne.

Bon courage.

Chère ti-coeur, ou plutôt, chère mamange de ti-coeur,

Les réactions (ou plutôt l'absence de réactions) de l'entourage me semblent "normales": les autres veulent que "tout" soit normal, lisse, que rien de dépasse ni ne dérange... et nous, mamanges, dérangeons dans ce portrait. Aussi, les autres - les proches - sont mal à l'aise avec notre peine, notre colère, notre tristesse, nos émotions en montagne russe, etc. Alors... nier qu'il existe une cause à ces émotions permet d'éviter d'avoir à "dealer" avec lesdites émotions et ce qu'elles remuent, chez eux.

Malheureusement, comme dans toute situation difficile, c'est à la personne concernée au premier degré de mettre le sujet sur la table... avec le risque de se faire nier dans ce que l'on vie... avec le risque de devoir consoler l'autre... alors que l'on voudrait "juste" être entendue, reconnue, dans notre peine. En tant que mamange, on aimerait que notre enfant soit reconnu comme tel... pas juste quelques mois de notre vie, entre parenthèses de la "vraie vie". Notre enfant appartient à la "vraie vie", même s'il n'est pas visible par les autres.

D'après ce que tu écris, tu as deux amies prêtes à t'écouter: c'est précieux.

Aussi, quand nous sommes "la forte", "la disponible pour aider", etc., quand nous sommes dans le besoin à notre tour... peu sont en mesure d'identifier notre besoin d'aide, de câlins, d'écoute: nous ne correspondons pas au rôle que nous portons ordinairement. Apprendre à demander, c'est nécessaire... pas nécessairement intéressant ou facile: on aimerait être devinée dans notre besoin. Ça ne marche pas ainsi, malheureusement.

Ici, sur ce site, des yeux seront là pour te lire... des doigts seront là pour te répondre... le tout avec le cœur compatissant de parentdanges qui comprennent oh! combien la peine et la détresse... les hauts et les bas... la colère, l'incompréhension... Toutes des émotions vécues et que nous devons apprendre à vivre avec... pour réussir à les dépasser: plonger dedans... en sachant qu'au bout de ce voyage, nous aurons - d'une façon ou d'une autre - intégrer notre ange en nous, dans nos vies... tout en le laissant libre de vivre sa vie

Avec tendresse

Merci de vos conseils ca fait du bien d'avoir du monde qui nous donne des conseils et qui savent de quoi ils parlent. Votre écoute me réconforte beaucoup et je me sens moins seule .