Notre histoire

Bonjour à toutes,

Je vous lis depuis un bon moment, et je pleure bien souvent, touchée par votre peine. Je vous admire aussi quand je vois votre courage.

Je me décide enfin à écrire notre histoire parce que le temps passe mais je n'arrive toujours pas à respirer.

Tout commence par l'annonce joyeuse ma grossesse, la première, désirée, espérée et attendue. Nous sommes début avril 2009 et nous sommes fous de joie. Deux mois se passent, je grossis plus que tranquillement: sûrement, à raison de 2 kilos par mois. La gynéco m'engueule un peu mais tout va bien. Première écho, première rencontre visuelle avec notre petit bonhomme. Tout va bien et je m'éclate de rire en le voyant, parce qu'il ne reste pas en place, il est très "mobile", dixit l'échographe... Je ressens une extrême fierté, je ne sais pas pourquoi, il ne fait rien de particulier, il bouge juste dans tous les sens. Je suis sûre, je sens, je sais, que c'est un garçon. Nous sommes heureux. Tous les examens sont bons, écho, test pour la trisomie 21... Les trois premiers mois sont révolus. Je nous pense à l'abri d'une fausse couche, à l'abri de possibles malformations... Naïve, sereine, fleur bleu... Je ne le sais pas encore, mais dans huit semaines le petit coeur de mon ange s'arrêtera de battre.

Avec le recul, je ne peux m'empêcher de penser que les hospices sous lesquels s'était placée cette grossesse semblaient peu à peu se modifier. D'abord, j'ai un accident de voiture, avec une débile qui ne me cède pas la priorité sur un rond-point! Je vais aux urgences: examen et écho, RAS, tout va bien. Sans gravité ni incidence donc. Ensuite, je suis un peu fatiguée et je tire un peu sur la corde au boulot. Je me mets à faire des chutes de tension, il paraît que ça arrive, on me donne un petit traitement pendant deux semaines.

Les vacances arrivent. Ouf! Tout va bien. On file en amoureux à Paris avec notre petit bout de choux dans mon bidon. On revient, et là... ça y est! Je le sens bouger! Petits bonds par-ci, petits bonds par-là... J'adore, et j'adore partager ça avec son papa. J'adore voir le regard de mon homme s'illuminer lorsqu'il pose la main sur mon ventre, j'adore voir grandir un peu plus chaque jour dans ses yeux un espoir immense. Il est heureux et je l'aime, je les aime.

20SA... je suis bien fatiguée, yeux cernés, un peu morose...mais aucun symptôme des "symptômes inquiétants", donc ça va. J'ai juste moins mal aux seins, qui il y a encore dix jours étaient durs comme la pierre... Peut-être les massages. Mon poids semble se stabiliser...Bon, j'ai fait attention et stoppé les divers produits chocolatés. Mais la date de la deuxième écho approche... et je ne sais pas, elle est prévue le jour de l'anniversaire du décès de mon père... ça ne me plaît pas, ça ne me plaît pas, ça ne me plaît pas.

21SA, tiens, on va acheter quelques vêtements de grossesse parce que même si je n'ai pas grossi depuis une semaine j'ai quand même pris 10kg et puis j'ai envie de mettre mon ventre en valeur...

22SA, veille de l'écho du deuxième trimestre, je rassure mon bébé une bonne partie de la nuit en caressant mon ventre: "tout va bien aller, ne t'inquiètes pas, la dame va dire que tout va bien"...
Jour J: vendredi 14 août 2009. Je mets ma jolie robe bleue toute neuve, et byzarement, au lieu de prendre ma carte vitale et l'ordonnance pour l'écho, je prends tout mon dossier médical de suivi de grossesse avec moi. 9h00: Je m'allonge, le médecin commence, elle devient un peu blême. Je regarde l'écran... je sais! Putain, je sais! Elle me demande si je sens bouger mon bébé, je lui dis que pas trop depuis une dizaine de jours. Elle dit qu'elle prend des mesures et nous explique après..."Je suis désolée mais la grossesse s'est interrompue". Je crie sans larmes, je mets mes mains sur les yeux et refuserai de les enlever durant un bon moment, moment pendant lequel mon homme me tient dans ses bras sans pleurer non plus. Je crois qu'on a pas pleuré à ce moment là parce que ça ne pouvait pas être réel pour nous. Notre bébé devait venir, rester, grandir, vivre.

La suite ...
Urgences de l'hôpital, admission immédiate, je veux une autre écho... et si elle s'était trompée? Parce que ce n'est pas possible, donc elle s'est trompée, c'est sûr! Tout le personnel est adorable, mon homme est fort et indestructible, il restera avec moi 24H sur 24 pendant 4 jours, à dormir recroquevillé sur une chaise, enfin... surtout à me veiller. Je ne comprends pas ce qui se passe, j'ai peur, je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Comment comptent-ils faire sortir mon bébé? Je finis par poser la question même si je connais déjà la réponse. Voie basse? Pousser? Non, mais ils ont fous, moi je ne veux pas qu'il sorte, c'est trop tôt... Et pourtant. Dès le 1er jour, comprimés qu'on me pose sur un plateau et que JE dois prendre! Le dimanche matin dès 7H00 en avant pour le cytotec qui va déclencher l'accouchement. Je descends au bloc à 19H30. La sage-femme s'appelle Léna. L'anesthésiste me soulage un peu avec un gaz qui me fait complètement délirer, je l'appellerai le magicien d'OZ mais 12H de travail... Pas de péridurale. Je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie mais je crois que ça m'a psychologiquement préparée à le laisser partir. Je ne dis rien parce que je ne veux pas encore, mais je sens bien que c'est le moment. Léna regarde sous le drap et me le confirme. Il est 23H25. Je sens encore les poings d'une des sages-femmes appuyer sur mon ventre. Mon homme me tient la main et m'encourage. Le magicien d'Oz me tient la nuque. J'ai poussé comme une lionne. Je l'ai laissé partir car il m'a laissé vivre. Il ne m'a pas emmené, là-bas, de l'autre côté. Il s'est blotti au creux de moi et a attendu que je le laisse y aller. Notre amour de fils est né le dimanche 16 août 2009 à 23H55.
Souvent je repense à tout ça. Malgré la peine le moment de l'accouchement a été magnifique, alors dans ma tête, en secret que je vous révèle, des fois je change la fin et le bébé se met à pleurer en signe de vitalité...
Nous n'avons pas voulu le voir, parfois je regrette mais mon chéri ne voulait pas et moi, j'ai eu peur, c'est ainsi. Je ne veux pas voir la photo prise par la sage-femme. Je préfère me souvenir des précieux moments passés à trois, même s'ils sont trop peu nombreux, me souvenir de cette chaleur d'âme qui était la sienne, de cette espièglerie qui si petit le caractérisait déjà.

La suite...
Déclaration à l'Etat civil, congé maternité, congé paternité. Autopsie d'Idriss: rien rien rien rien rien! Juste un arrêt cardique à 20SA. Pas de malformations, pas de thrombose, pas de cordon autour du cou... Crémation. On va au cimetière. Son papa et moi on prend soin de nous et on se choucoute, on s'aime de toutes nos forces. Ma famille et les amis sont présents, attentionnés... mais ils ne Savent pas, comme seulement nous, nous savons. Je vois une psy, géniale d'ailleurs. Retour de couches. Cycles réguliers. Bilan de thrombophilie - RAS. Je retourne par deux fois à l'hôpital au service des consultations gynéco... sympa, la salle d'attente avec les dames et leurs gros bidons ou leurs petits bébés touts mignons, tous vivants! La gynéco veut me rassurer pas de béance du col, pas de thrombose placentaire, pas de ceci, pas de cela... Mais moi dans ma tête je me dis: c'est arrivé quand même. J'ai peur de ne plus jamais être enceinte, j'ai peur d'être à nouveau enceinte, j'ai peur que ça recommence, j'ai peur de tout. Et encore aujourd'hui.
Je reprends le boulot début décembre. L'horreur! Ca signifie sortir de la bulle famille/amis, affronter le monde. Affronter mes chers élèves qui me demandent si j'ai eu une fille ou un garçon, si je vais leur amener mon bébé...
28 décembre date du terme prévu...hum, hum, hum, nous mourrons encore un peu. Pourtant on s'aime et on se bat avec la vie qui ne nous aura rien épargné.

Des jours avec et des jours sans se succèdent. Je donne le change, je fais comme si... Je vais courir avec mes copines, j'ai perdu tous mes kilos de grossesse mais mon corps n'est plus le même, il est meurtri. Je vais bosser, je sors...ça ressemble à la vie, il en manque juste le goût d'Avant. Je commence à ne plus avoir la force de faire comme si, j'en ai marre de tout ça. Le temps n'a plus de valeur et ne représente rien parce que la douleur,la souffrance, la colère, la rage sont toujours les mêmes. Ma tête a explosé et on m'a arraché le coeur, j'ai toujours aussi mal.

En résumé le temps passe, la vie des uns et des autres a continué son cours...certains commencent même sûrement à oublié; d'autres ont eu des enfants; d'autres attendent un enfant... Le soleil se lève et se couche, et moi, moi, je veux effacer les sillons que les larmes ont tracé à tout jamais sur le visage de mon homme que je n'avais jamais vu pleurer, je veux arrêter de pleurer, je veux qu'on me rende mon bébé!!!!!!!!!!!

Merci de m'avoir lue jusqu'ici.
Bon courage à vous toutes et douces pensées pour vous, vos hommes, et vos anges.

Bonjour lulie, malheureusement bienvenus parmis nous... Tant de souffrance, de douleur et d'incompréhension dans ce que tu as vécu et ce que tu vis ..Je te comprend .Moi aussi le coeur de ma petite Carolane a cessé de battre et elle est décédée à 17 semaines et 3 jours (le 22 Déc 2009)et sans cause apparentes selon les examens de l'amniocentèse et de l'autopsie...Je ne vis plus depuis..MA vie a changé ! Je me réveille le matin en pleurant et je me couche le soir en pleurant et ne sachant pas pourquoi cela s'est passé....Je suis en colère j'ai de la peine et j'ai du mal à remonter la pente même si je désire du plus profond de mon coeur un autre bébé....Je suis en mode survie pour le moment....Sache que tu es au bon endroit pour te confier sans que tu sois juger et surtout les mamanges sont tellement gentilles et moi elles me donne beaucoup d'ESPOIR pour future grossesse...

Ne désespère pas !
Isabelle

Ci-joint plus bas le lien de mon histoire...Si tu as besoins n'hésite pas à venir me jaser..

https://www.nospetitsangesauparadis.com/temoignages-f2/mon-histoire-t3745.htm

ma chere lulie....j ai lu ces lignes qui m ont fait pleure car je me suis tellement reconnu dans tes sentiments...on dirait que c est moi qui parlait.....Moi ca fait trois mois que ma fille est decedee et je trouve cela difficile....son coeur a lacher du a un decollement du placenta!!!Je te trouve tres courageuse d avoir ecrit ceci car tout comme toi hier j ai ecrit pour la premiere fois sur le site et ce n est pas facile car entre chaque larmes on essaie d y ecrire un mot.....un ramener moi dans le passee s installe en nous....bienvenue et je pense atoi tres fort

Ton histoire est très poignante. Ta façon de la raconter me touche profondément. On sent tellement le desespoir qui t'envahit. Je souhaite de tout mon coeur que bientôt tu puisses vivre des jours meilleurs. et même si ça ne change rien à ta peine, n'oublies pas que la séparation avec ton petit ange est "seulement" physique. Il vit toujours dans vos coeurs, à travers vous. Il est près de vous.
Courage pour la suite

Je suis de tout coeur avec toi ma belle.
Douces pensées à ton ange

Désolée de t'accueillir ici... Ton histoire est aussi triste et injuste que toutes nos histoires...

C'est moche à dire mais comme chacune ici je pense qu'il faut "accepter" pour continuer à vivre. "Accepter" ce n'est pas "oublier", c'est faire avec, à supporter, se résigner, admettre pour continuer à aller de l'avant et garder l'espoir que des jours plus joyeux vont venir !
Mais je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire... Hélas on ne pourra jamais effacer. Nos anges ont ne les oublira jamais et, personellement, je me raccroche au fait que si je reforme de beau projets, je continuerai à vivre et donc à parler de Lucas, ce qui est un moyen de le maintenir présent... Ma psy m'aide beaucoup à ce niveau. As tu déja pensé à te faire aider ?

Je te souhaite beaucoup de courage pour surmonter la perte de ton ange et reconstruire.

Bonsoir les mamanges,
merci de m'avoir lue, merci d'avoir répondu si vite.

Hier était un jour sans, un de ces jours où je ne peux pas supporter tout ça.

On me dit forte souvent, mais plus j'avance et plus je trouve que faire le deuil de mon petit Idriss n'a rien à voir avec la force, c'est au-delà de ça.

Au début, et le début a duré longtemps, c'était comme pour toi, Isabelle, je pleurais sans discontinuer. C'est tout à fait ce que tu décris, ce sentiment de ne pas vivre mais survivre. La survie a gagné, ça a été le combat de ma vie contre l'envie de mourir. J'ai survécu.
Sauf que là, à presque 6 mois de la naissance de mon amour de fils, c'est comme si je m'étais remise à vivre mais sans vivre vraiment et en plus des choses que je croyais avoir dépassées me rattrapent. Une sorte de lassitude pour tout est toujours présente et le "sans" dans les "jours sans" ne devient pas moins violent...
Comment faire? Je ne sais pas comment faire, et ça, ça me scandalise! J'en arrive à la conclusion que cette douleur va durer toute la vie, mais ce n'est nerveusement pas supportable. Et pourtant...

Je vois une psy, Hator4, et comme je l'ai écrit dans notre histoire: elle est très bien. Sans elle et le chemin qu'elle m'a permis de parcourir, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Mais la route sera encore longue, d'autant que devenir maman dans les conditions qui sont les nôtres me force à réfléchir sur mes relations avec mes propres parents, mon homme, les autres....Les réflexions ne sont pas forcément négatives, mais commencer une psychothérapie dans ces conditions et remuer tout ça en plus de la peine: c'est quand même épuisant et très tourneboulant...au cas où je ne l'aurais pas été assez!
Comment gérer ce que l'on soulève avec les psy?

Là, je viens d'entrer dans une phase où je ne comprends pas, non je ne comprends pas et je ne veux pas comprendre, je ne veux pas. Pas de contraceptifs, donc nous espérons que je tombe à nouveau enceinte- "pensée spéciale pour Sandrine et son Espoir; pour Mimie et son Espoir"-. Pourtant, aujourd'hui, je ne veux pas un autre bébé, je veux Idriss, Idriss, Idriss et seulement Idriss. Peut-être que ça changera le jour où je serai à nouveau enceinte. En attendant, je fais ma tête de mule à la vie et je refuse d'être d'accord avec ce qu'elle a décidé pour moi, pour nous. Comment puis-je accepter que quelqu'un ait éteint le soleil? Je n'y arrive pas. Je me dis qu'il faut que je m'apaise, mais je n'y arrive pas.

On verra bien, laisser le temps au temps, c'est banal mais c'est sûrement tellement vrai!
Aujourd'hui est plus avec qu'hier, mais je n'ai dormi que 4h cette nuit et je manquais déjà de sommeil, alors je tiens sur les nerfs... Mais je ne pleure pas, j'espère que toi non plus petite Kémy...et que mon message d'aujourd'hui ne te fera pas pleurer.

En tous cas, merci pour votre gentillesse à toutes les cinq. Je vous embrasse toutes bien fort ainsi que vos petits anges: Carolane, Ange, Linda, Raphaël et Lucas.

Idriss, maman te serre fort contre son coeur. Je t'aime.

Bonsoir lulie,
Je ne sais pas trop que te dire, car j'ai moi même une de ces journée "sans"...
Mais ton récit me touche beaucoup et je me retrouve aussi beaucoup dans ton ressenti, l'image de la forte mais c'est tellement épuisant !
Defois, pour me redonner espoir je me dis que nous sommes des phénix, qui pour pouvoir renaître encore plus beaux et plus éclatants de leurs propres cendres, doivent d'abord se laisser consumer par les flammer.
Les flammes c'est notre bouleversement, notre douleurs, notre chagrin, tout ce qui est remué à vif par notre vécu.
Les cendres c'est ce qui reste quand on n'a plus de force à rien.
Et j'espère qu'un jour je relèverai la tête nouvelle, et sortirais de cette expérience plus forte et plus belle personne...

Et toi aussi tu y arrivera

En tout cas tu as bien fait de te confier ici, l'écoute et le soutient ici sont magnifique, les mamanges de ce site des vrais perles.

Gros bisous et douces pensée au ciel pour ton Idriss

bonsoir mamange

malheureusement bienvennue a toi
ici tu pourras tout nous confier
il y aura toujours quelqu'un qui te réconfortera
et ce que tu ressens est normal
il nous faut reaprendre a vivre sans notre ange
il y a des jours avec et beaucoup de jour sans
mais petit a petit ont y arrivera j'en suis convaincu
moi aussi je dis toujours que j'aimerais retrouver ma vie d'avant
etre comme avant
mais cela n'est pas possible
un autre chemin s'ouvre a nous
certe douloureux mais je veus y croire encore

pleins de pensées a votre petit ange

virginie

bonjour lulie tes messages me font tellement de bien tel que tes pensees qui me revele a moi meme tout ses sentiments qui me tourbillonnent....quand tu ecrit ces mots c est comme si c etait juste ce que je ressens ...je te comprends tellement ,oui c est injuste et tout comme toi je veux juste ma petite Ange!!!Parfois je me culpabilise en me disant c est quoi que j ai pas fait de correct mais c est un cheminement normal qui me dis simplement que la vie est tellement injuste ...je pense a toi tres fort
Merci d etre la ,ta presence sur ce site me fait beaucoup de bien kemy

Merci pour vos réponses et votre soutien les mamanges!

Des hauts et des bas, tout ceci est tellement compliqué...

Aujourd'hui je m'interroge... Ai-je été égoïste?

Mon homme tant aimé pique un peu du nez, il déprime bien bien. Depuis une semaine, quand il n'est pas au boulot, il dort ou reste allongé les yeux dans le vide. Si je ne cuisine pas il ne mange quasiment pas. Il n'a vu qu'un copain de toute la semaine, et encore parce que ce dernier est venu le chercher à l'improviste. On dirait moi après la naissance de notre petit Idriss d'amour.

En fait, je me rends compte que depuis la naissance d'Idriss, il a porté un tas de choses à bout de bras, moi, entre autres... Et là, c'est comme s'il n'avait plus de souffle pour rien.

N'ai-je pas été assez attentive? J'ai peur de ne pas arriver à l'aider, de ne pas dire les bons mots. J'ai peur que la douleur gagne et qu'il s'éloigne de moi. Peut-être que j'interprète mal mais j'ai l'impression que tout ce que je dis pour le consoler glisse sur lui et ne laisse pas de trace. Les jours passent et il continue à être dans cet état.
Triste, il l'est depuis des mois mais là, j'ai l'impression qu'il vient de se prendre un boommerang dans la tête!

Oh, Idriss, aide-moi à aider ton papa, aide-nous!

Je me rends compte qu'on ne fonctionne pas de la même façon et qu'on ne gère pas la perte d'Idriss de la même façon non plus. A moi, il me parle un peu, mais risque pas qu'il aille voir un psy, risque pas qu'il parle de ses émotions à ses amis... je ne sais pas quoi faire... Je me sens impuissante.

Est-ce que ça vous est arrivé? Comment avez-vous géré ça?

Lulie, tu sais, nous avons le droit d'être égoïstes dans les moments si difficiles et tu ne devrais pas t'en vouloir ou te questionner.
Il est aussi normal que nous ne vivons pas notre chagrin ni de la même façon ni au même rythme que nos hommes. Et je dis heureusement. Qui nous soutiendrait si on s'écroulait en même temps ?
C'est vrai qu'au début j'immagine c'est souvent eux qui mettent leur chagrin de côté pour être là pour nous.
Mais vient un moment qu'ils n'ont plus de force...
Alors les rôles s'inversent.
Parlez-vous surtout, ne laissez pas la distance s'installer, il est important que chacun comprenne ses sentiments et sache les nomer. Il faut être franc avec soi-même pour pouvoir se battre.
Je pense qu'il n'est pas trop inquiétant qu'il déprime maintenant, mais il ne faudrait pas que la déprime s'installe et ne part pas.
Il serait bien s'il pouvait consulter un psy je pense, mais pour cela il faut d'abord reconnaître de ne pas aller bien et puis et surtout vouloir s'en sortir...
L'important déjà c'est que tu es là à ses côtés. Mais parfois ça suffit pas et il faut les secouer un peu, les obliger à faire quelque chose, les choquer par quelque chose pour les réveiller de leur torpeur...

Je pense fort à toi et suis sur que votre fils vous enverra un signe très bientôt !

Prends soin de toi, de ton homme et tiens nous au courant comment ça va !!

Merci encore et encore les mamanges.

C'était " juste" un petit vent de panique dans mon esprit et mon coeur.
Grâce à la discussion avec mon homme, et vos messages encourageants, je suis un peu apaisée. Comme quoi certaines choses peuvent vite se résoudre en parlant.
Je m'accroche donc, il s'accroche, nous nous accrochons et nous tenons bien serrés.

Pleins de gros bisous à vous toutes si adorables et plein de courage.
Douces pensées pour vous, vos hommes et vos anges.

Salut Lulie..
Nos anges ont seulement 2 semaines de différence!
Malheureusement bienvenue parmi nous...
J'ai la gorge noué en te lisant.. que je te comprend!
Quand j'ai réalisé que mon amoureux et moi n'étions pas toujours à penser pareil, à vivre les mêmes émotions, j'ai trouvé ça dure à accepter.. Mais comme toi, j'ai trouvé la solution.. "se parler"

Aujourd'hui, apres avoir terminer une médication longue de 6 mois, je veux retomber enceinte.. Mon amoureux aussi mais il est triste car c'est Mikaelle qu'il veut.. Que je le comprend, moi aussi c'est elle que je veux, si c'était une choix... Nous sommes plus proche que jamais , plus amoureux que hier... Mon homme c'est mon homme!!! Je l'aime tellement...

Je veux te dire, que je suis en pensée avec toi.. Je sais comment c'est douloureux, comment c'est injuste, comment c'est vide la vie maintenant... On doit s'accrocher... 2010 est l'année du changement et il faut y croire...

Tendrement...

Mychelle maman de Sa Douce Mikaelle XO

ma chere
moi personnellement,je te dirais que mon homme c est etourdit dans le travail tel que moi qui a recommencer 6 jours apres mon accouchement....Mais chaque jour on parle de Ange et chaque jour je lui parle de se que je ressents mais lui il ne parle pas aucun mot mais avec les annees je suis capable de comprendre qu il a de la peine mais il est comme ca et je l aime comme ca!!!Je crois qu on tous notre moment de deuil qui est plus difficile et tout comme moi ca m a pris presque 2 mois avant que je realise vraiment ce qu il m arrive ....En fait j ai perdu mon emploi et une semaine plus tard on m enlevais Ange!!!Donc moi je crois que c est par phase il a des haut et des bas dans nos emotions mais a chacun son moment...Nous on a decider de s acheter une motoneige pour profiter un petit peu de la vie et se retrouver au moin ensemble en faisant quelque chose qu on aime!!!A chacun sa facon mais une chose est sur c est pas toujours facile....On s accroche on survit a tout ca ....

Merci , merci, merci, merci pour vos gentils messages et votre soutien.

Aujourd'hui est plutôt un jour "avec" . Je pense que vous n'y êtes pas pour rien, alors je me suis dit que ça pouvait être bien de l'écrire.
Voilà qui est fait.

Je vous embrasse toutes.

cé avec beaucoup depeine que j ai lu ton histoire....
pensé a ton ange...

Lulie,

Ce que tu écris, tu l'écris avec ton coeur et ca se sent, ca me touche car je me retrouve en toi....des larmes me viennent quand je te lis.
Tu sais quand tu parles d'une nouvelle grossesse, tu as raison tu ne pourras jamais remplacer Idriss et ce n'est pas le but!
C'est écrire une nouvelle histoire en priant que la fin soit heureuse et que l'on puisse connaitre le bonheur de voir grandir son enfant, une petite soeur ou un petit frere pour son ange....
Cela fait peur mais on en est pas a ca près apres tout ce qu'on a vécu!
J'attend mon ptit espoir pour aout et même si je suis morte de trouille, meme si c'est une épreuve de porter a nouveau un enfant dans son ventre, de l'aimer et de risquer de le perdre...je sais que je dois en passer par là pour connaitre un peu de bonheur.
Aujourd'hui il faut se concentrer sur ce qu'Idriss vous a apporté, il a renforcé votre amour et a surement changé ta façon de voir la vie et puis il est la avec toi et te donne la force de continuer!
Moi, je dis souvent que ma fille m'a sauvé la vie! J'ai arrete de fumer DEFINITIVEMENT grace à elle (je n'y arrivait pas et pourtant j'ai fait un AVC il y a 2 ans...) et puis grace à elle je n'ai plus peur de la mort et ca c'est énorme! J'y pensais tout le temps depuis mon accident cérébral et maintenant c'est fini, je me dis que si ca doit arriver et bien tant mieux car je rejoindrai ma petite!
On voit les choses, les gens, la vie differement....on voit avec le coeur et ca cela n'a pas de prix!
Biensur notre vie est boulversée à jamais, biensur nous ne sommes plus vraiment "les memes", biensur nous ne sourions plus avec spontanéité.....mais ce qu'il faut retenir c'est cet amour inconditionnelle et pur qui grandit dans nos coeurs depuis que nos anges sont partis!
Ils sont pour toujours avec nous et nous accompagnerons à chaque nouvelle étape de notre vie....ce sont à tout jamais nos anges gardiens!
Mille bises à nos anges
Courage à toi et à ton homme

Emilie

Courage ma belle, ton témoignage est très touchant, j'en ai les larmes aux yeux... Je te souhaite vraiment que la vie soit plus douce avec toi...

tendre pensée à ton ptit ange...

Merci, Lucie, Emilie, et Cris, pour vos douces pensées.
Elles réchauffent mon petit coeur, et je suis certaine qu'Idriss, lui aussi, a reçu votre gentillesse au pays des anges.
Gros bisous.
Lucie

Quel beau poème la grand-maman d'Idriss a écrit!
Merci Lulie de nous le partager

wahouououou
gardes précieusement dans ton coeur cette chance que ta famille "reconnaissance" Idris...
quand pour moi, le sielnce est bien lourd , pesant et certainement pas d'or !

qu'il est beau ce poème merci de le partagé avec nous
douce pensée pour ton ange, qu'il veille sur toi

merci lulie pour le partage de ce beau poeme,et j appuie la mamange qui a ecrit que tu as de la chance d avoir une famille qui est la ,Idriss sera toujours la pour vous tous....moi ma belle Ange n est que silence sauf pour moi mon fils et mon homme....tu as de la chance tu sais
bisou et je pense a toi car mon Ange naitrait si la vie aurait suivit son cour.....dans 6 jour et ouff que c est pas facile...mais j ai arreter de fumer ca va faire 3 semaines...elle est la car tout est si facile...
bisou Lulie
pensee pour toi et ton Ange Idriss xxx

Merci les filles pour vos gentils commentaires.
Je vois que nous avons de la chance, parce que quand on le leur demande nos mamans respectives reconnaissent notre petit Idriss... Même si ce sont les seules dans la famille, on s'y accroche, on se bat pour parler de lui et que personne ne l'oublie, certains pensent peut-être qu'on provoque, qu'on en rajoute... mais nous on s'en fiche, c'est notre fils.
Je pense bien à vous.
Je vous embrasse.
Douces pensées à nos anges.

Lulie, malheureusement bienvenue parmi nous. Je comprends ta douleur.
Saches que nous sommes là pour t'épauler.
Gros câlins virtuels.

Nadège maman de l'ange Gabriel et de Noah notre bébé espoir 17 mois déjà!!