L'arrivée de ma petite Émilie du printemps et son décès trop rapide.

Voici l’histoire de ma petite fille qui, comme une petite
Perce-Neige, a fleuri très tôt au printemps puis est partie.





J’ai toujours voulu des enfants. Je grandis dans une famille
de 5 enfants, j’ai gardé des enfants pour me faire de l’argent de poche quand
j’étais ado, je suis maintenant enseignante à la maternelle. J’adore travailler
avec ces petits êtres humains en pleine évolution. Il y a 4 ans, j’ai rencontré
l’homme de ma vie et nous avons décidé en automne 2010 de bâtir ensemble notre
famille. Après à peine 2 mois
d’essaie, je suis déjà enceinte! Nous étions emballés! Nous l’avons annoncé a
notre famille et nos amis proches. Nous avons attendu la fin du 3^e
mois pour l’annoncer à plus grande échelle. L’histoire d’un couple d’amis ayant
vécu une fausse couche quelques mois avant nous avait mis en garde des risques
des débuts de grossesse.





La grossesse se déroulait très bien. J’ai eu peu de nausées,
peu de malaises. Puisque je ne suis pas immunisée à la 5^e maladie,
j’ai été immédiatement retirée du travail. J’avais tout mon temps pour prendre
soins de moi et de ma puce. À chaque rendez-vous chez le médecin, à chaque prise
de sang, tout était parfait… nous avions une petite fille en santé! Nous étions
si heureux!





Arrive la 20^e semaine, le 11 mars 2011 nous allons à la première
échographie. Nous voyons notre petite puce pour la première fois et toujours on
nous dit qu’elle est en parfaite santé, que tout va bien…





Pendant la semaine qui suivra, je
fais deux rêves spéciaux. Dans le premier, je vois mon grand-papa (celui à qui
je demandais de veiller sur ma grossesse) il me donne des conseils. Ce rêve ne m’a pas inquiété. Dans le
deuxième rêve, j’avais ma petite fille dans les bras, je la fais danser en chantant.
En me réveillant j’étais enchantée d’avoir rêvé pour la première fois à Émilie.
Puis le 22 mars au matin, en me réveillant j’ai l’impression que ma petite
fille pousse fort d’un seul côté de ma bedaine… Probablement une contraction,
mais je ne réalise pas ce que c’est (je ne suis même pas encore certaine si
c’était vraiment ça) En allant aux toilettes j’ai des sécrétions bizarres, très
épaisses. Je me dis que c’est peut-être une infection vaginale puisque pendant
la grossesse ça m’arrivais souvent. Dans le doute, j’appelle info-santé.
L’infirmière au bout du fil me rassure. Puisque mon médecin est parti en
vacances et que ça ne paraît par urgent, elle me conseille d’aller dans une
clinique sans rendez-vous le jour même ou le lendemain.


Une fois à la clinique, j’attend
pendant 2 h que mon tour vienne. Pendant ce temps, je commence à me sentir
constipée, j’ai un peu mal au dos… je met la faute sur les chaises de piètre
qualités. Je ne me doute toujours pas que c’est des contractions, ça ne
m’effleure même pas l’esprit. Quand ENFIN je vois le médecin, elle me dit que
puisque je suis enceinte elle ne veut pas m’examiner. Elle me dit d’aller à
l’urgence voir un vrai gynécologue. En sortant de là, après avoir perdu mon
après-midi pour rien je me sent extrêmement frustrée. Je prends le temps de
retourner à la maison pour manger un morceau avant d’aller attendre aux
urgences. (la madame d’info-santé m’avais bien dit que j’avais jusqu’au
lendemain pour voir un médecin…)


En arrivant à la maison, je vais
au petit coin et je constate que j’ai perdu un tout petit peu de sang. Juste un
tout petit peu, mais là je commence à m’inquiéter pour vrai! Au diable le temps
de manger, je pars immédiatement pour l’urgence. Je crois mon conjoint en
sortant de chez moi, je lui dis ce qui se passe. Il m’offre de m’accompagner, je
lui dis d’aller manger et de venir me rejoindre après. « Ce n’est sûrement
pas grand chose » me dit-il pour me rassurer, mais je vois que dans ses
yeux il y a une pointe d’inquiétude.





À l’hopital, l’infirmière du
triage m’envois directement à la maternité ou on m’examine. En à peine 15 min,
je constate que j’ai perdu beaucoup de sang. On entend encore le cœur d’Émilie…
Cependant mon col est dilaté à 4cm. Le médecin dit que ça ne va pas très bien,
que j’ai une chance sur deux de sauver ma puce. J’appelle immédiatement mon
homme pour qu’il vienne me rejoindre. J’ai si peur, mais je n’ose pas tout lui
dire au téléphone. Entre temps, je suis transférée dans une salle
d’accouchement, une infirmière me dit doucement qu’elle croit que je vais la
perdre. Dans ses yeux je vois beaucoup de compréhension et d’amour. Je crois
que ce petit commentaire dit par une personne si douce m’a préparé à ce que le
médecin allait nous annoncer plus tard.


Quand mon conjoint arrive et que
je lui dis qu’on risque de perdre notre petite puce il éclate en sanglot. On se
serre dans nos bras. Quand il s’est un peu calmé, je lui dis que j’ai besoin de
lui, j’ai besoin qu’il reste fort près de moi. Tout de suite, il se resaisit. Il est prêt à affronter les
évènements avec moi.


Vers 18h, le médecin passe, me
réexamine et lance le verdict. Le travail est déclenché, on ne peut rien faire
pour l’arrêter au stade où j’en suis. C’est comme si on tombait d’un immeuble,
même si on s’en doutait, on souffre énormément de l’annonce. À 21 semaines, la
médecine ne peut rien pour la sauver.



La soirée passe très lentement,
d’autant plus qu’il y a une énorme horloge digitale au mur, on voit chaque
minute qui passe. Voir le temps passer est une véritable torture. Vers minuit,
je demande des médicaments pour la douleur. Je voulais un accouchement naturel,
mais je sais que la douleur physique combinée à la douleur psychologique sera
trop. Il faut que je me laisse une chance. Je sais que ma fille est encore
vivante en moi, je la sens bouger.


Quand nous revoyons le médecin,
je lui dis que je ne veux pas voir ma puce. J’ai peur de m’attacher et que ce
soit encore plus difficile. J’ai aussi tellement peur de ce dont un bébé de 21
semaines à l’air… L’inconnu me terrorise. Je me sens ingrate de ne pas vouloir
la voir, mais j’ai trop peur.


J’essaie de ne pas penser à ce
qui se déroule. Je me concentre sur ma respiration pendant les contractions. Je
n’ai aucune préparation pour l’accouchement à l’exception de mes cours de yoga
prénatal! Heureusement que j’ai ça, sinon j’aurais vraiment été démunie. Mon
conjoint, très patient, fait tout ce qu’il peut pour mon confort et mon
réconfort. Chaque fois que les médecins nous parlent et qu’il y a une décision
à prendre on se consulte, on se comprend, nous ne sommes qu’un.


À 3h30 du matin, j’ai la nausée
et des vomissements… Il semble que
c’est normal avec le travail et les médicaments pour la douleur, encore une
fois j’ai visiblement été trop peu préparée. Puis à 3h48, encore des
vomissements, mais cette fois-ci ils sont combinés à une contraction. Je sent
une quantité incroyable de liquide qui sort de mon corps, puis je sens quelque
chose de chaud se coller contre mon mollet! J’ai peur et je n’arrive pas à
m’exprimer parce que je suis encore en train de vider mon estomac. Mon conjoint
a réussis à appuyer sur le bouton pour appeler une infirmière mais n’arrive pas
à parler. Il est gelé sur place. Quand l’infirmière arrive dans la chambre, je
jette un crie terrorisé. J’ai sentit un petit coup de pied sur ma cuisse! J’ai
mal de savoir que ma petite fille vit encore et qu’elle me quitte. Je pleure
comme une bête à l’agonie. Ce n’est qu’une fois qu’ils ont sorti ma fille de la
chambre qu’une infirmière arrive à m’apaiser.


Vers 4h, on nous demande si on
veut voir Émilie. Je refuse, incapable de trouver le courage nécessaire. Mon
conjoint accepte. Quand il revient dans la chambre, il me dit qu’elle est
jolie. (elle est décédée vers 4h30) Je me sens détachée des évênements, comme
si ça arrivait à quelqu’un d’autre…je suis épuisée. Les médecins s’inquiètent
parce que le placenta ne sort pas, je perds beaucoup de sang. Ils finissent par
m’aider à le pousser à l’extérieur. Ensuite je suis dans les vapes, ma pression
sanguine est basse. C’était la pire nuit de ma vie.





Le lendemain je suis transférée
dans une chambre de l’aile de maternité. Ils nous donnent une chambre privée,
mais on entend tout de même les bébés de nos voisins. Les infirmières et le
personnel de l’hôpital ont été très compréhensifs avec nous. J’accepte de voir
ma fille avant de quitter. C’est une très beau souvenir. Même si elle est
décédée, j’ai pu voir à qui elle ressemblait, je l’ai pris dans mes bras. Pour
un court moment, nous avons été une petite famille tous les trois ensemble.





À l’hopital, le médecin qui m’a
accouché est formel : Il s’agit d’une béance du col, à la prochaine
grossesse ils me feront un cerclage et tout sera beau.





À peine 3 semaines plus tard, à
mon rendez vous chez mon gynécologue, celui-ci dit qu’il n’est pas sûr si c’est
vraiment une béance du col. Il ne veut pas faire le cerclage automatiquement
pour la prochaine grossesse. Il veut plutôt faire des échographie du col à 18
et 24 semaines de grossesse et s’il s’ouvre là on fera le cerclage… dans ma tête
je suis appeurée. Ce n’est rien de rassurant. Je songe bien à changer de gynéco
juste pour avoir un 2^e avis…

Bonjour nouvelles mamange et bienvenue parmi nous.

Je viens de lire ton histoire qui est très triste. Aucune maman ne devrait avoir à vivre la perte de son bébé.
J'espère que tu trouveras parmi nous un peu de soutien. N'hésites pas à venir nous parler de ta petite puce et tes sentiments, nous serons la pour te lire.
Je t'embrasse et te souhaite beaucoup de courage.

Bonjour Agua,

Qu'il est triste d'accueillir une nouvelle mamange sur ce forum. Pourquoi est ce que la vie est si dure et le deuil frappe encore et encore??

Que j'aimerai que plus aucune maman ne nous rejoigne sur ce forum....

Comme pour nous toutes ici, ton histoire est cruellement triste et pénible. Un enfant attendu, choyé et surtout aimé qui nous est enlevé trop tôt, trop vite.

Tu as fais le bon choix en t'inscrivant ici, tu verra c'est une véritable thérapie en soi. Ici, tu pourra toujours nous parler de ta petite Emilie sans jamais être jugée, ni avoir cette impression de déranger ou de mettre les gens mal à l'aise.


Nous savons toutes ce que tu peux ressentir et sommes toutes là pour t'aider. Ici, aucun sujet n'est tabou, alors n'hésites pas à venir nous parler, nous crier ta douleur....Il y aura toujours quelqu'un pour te lire, te comprendre, t'épauler.


Courage Agua, Emilie a fait de toi une maman, de vous des parents et même si elle n'est plus là avec vous, elle a fait de vous une famille et çà c'est le plus beau des cadeaux....

Merci de nous faire partager ton histoire.
Ici, nous ne savons trop bien ce que tu ressens.
N'hésite pas à venir te confier sur ce forum, il y aura toujours une mamange pour te lire.
Je t'envoie plein de courage et de tendre pensée à Emilie

je suis désolé de tacceuillir ici. on a sensiblement la meme histoire, la meme façon der perdre nos petits bébés d amours.....
emilie a été acceuillis par mes petits anges Louise et Victor, dans ce jolie monde dans les nuages.

pour ce qui est de la suite, je te conseille de trouver un gynéco en qui tu es confiance, qui te fasse ce que tu veuilles. j'ai limpression qu'au québec vous ne passez pas l'examen qui détermine si vous avez une beance du col: l'hystérographie. Cest une radio du col. ça permet de détecter une beance. je l'ai passé , cest rien du tout. moi il ont rien trouver, mais j'aurai un cerclage quand meme car je stress trop. mon gynéco m'a ecouter, et je suis plus zen.
je te souhaite vraiment detre rassuré. tu es en droit de passé cette examen.
moi je ne voulai pas de suivi plus poussé pour le col, car une semaine avant mon col etait fermé et long, et en une matinée il s'est effacé et ouvert a comme toi.
douce pensee a emilie

Merci pour votre soutient!

Quelle histoire. Je suis en larmes...
Mes plus tendres sympathies à toi et ta famille.
xxx

ton histoire me rappel la mienne...trop de mauvais souvenir...
j ai perdu mon 1er ange en janvier l an dernier a cause d une beance de col qu on as diagnostiqué par la suite (en fesan une hysterosalpingographie) du coup on avait prevu un cerclage pour la grossesse suivante.cerclage que j ai eu a 16sa mais malheureursement une infection ma enlevé cette fois mes jumelles,ya 2mois...
bref je ne suis peut etre pas un bon exemple mais sache que je te comprend et que je te soutien de tout mon coeur...courage...
enorme pensées a emilie

moi aussi je me retrouve complétement dans ton histoire j'ai perdue léo a 21 semaines de grossesse il m'ont aussi dit que c'étaitune béance du col ils était certain et a ma visite 2 mois après l'accouchement il m'on dit que je n'aurait pas forcément de cerclage alors qu'ils m'ont certifier qu'a la procahine grossesse j'en aurait un je ne comprend plus!

Hooooo! Malory, je comprends tellement que tu te sentes désemparée! C'est vraiment dur à prendre quand les médecins changent d'avis ainsi...

Pour ma deuxième grossesse j'ai changé de médecin et de centre hospitalier pour vivre une expérience complètement différentes. Si tu peux te le permettre je te souhaite de le faire. Lors de ta prochaine grossesse le médecin va prendre le temps de discuter avec toi de ton histoire et de tes craintes. Fais part à l'équipe médicale qui fera ton suivi que tu es craintive et s'ils ne choisissent pas le cerclage, ils peuvent choisir de te rencontrer plus souvent dès le début de la grossesse et de vérifier manuellement ton col à chaque rendez-vous. Ce qui est certain, c'est que tu seras considéré comme "une grossesse à risque" et qu'ils prendront des mesures pour s'assurer que tout se passe bien. Je te souhaite que ta prochaine expérience soit plus heureuse et que tu aies droit à un suivi bien serré.

Bisous à toi et à ton ange!

merci d'avoir répondu mais pour la prochaine grossesse c'est ce que je conté faire changer d'hopital de médecin... partir a zéro. en faite je pense aussi que vu que je sais que c'est une béance du col et qu'il m'on dit que j'allais avoir un cerclage je crois que la dernière fois le fait qu'il m'ai dit que je n'aurais pas de cerclage me tétanise parceque ce fameux cerclage "me rassure" dans le fond.pour ta grossesse actuelle tu en a un cerclage?

prends soins de toi et a bientot

BOnjour Malory!

Oui, pour cette grossesse-ci mon médecin a opté pour un cerclage. Elle a vraiment pris le temps d'écouter mon histoire pour comprendre comment c'est survenu et elle a étudié mon dossier médical de l'autre hôpital et elle a trouvé que le cerclage était la meilleure option pour moi. Le médecin m'a informé qu'il y avait un faible risque de perdre bébé après l'intervention mais malgré tout, c'est une intervention qui me rassurait beaucoup. Le jour du cerclage, le doc m'a dit que c'était effectivement un bon choix, en faisant le cerclage elle a remarqué que mon col est vraiment plus court que la moyenne, donc il est plus fragile de nature. Comme c'est un cerclage préventif fait avant que le col ne s'ouvre, j'ai la permission de continuer la majorité de mes activités habituelles... Les seules restrictions pour moi présentement sont pour le sport, je dois me limiter à la natation et les gros câlins avec mon homme, c'est interdit pour éviter de stimuler mon col.

C'est sûr qu'une deuxième grossesse après ce qu'on a vécu apporte une bonne dose de stress mais je n'hésite plus à communiquer avec le service d'urgence génycologique de l'hôpital dès que j'ai des craintes. Ils ont le dont de me rassurer.

J'en suis maintenant à 31 semaines et j'ai confiance que ça va bien se terminer.

Quand tu rencontreras ton nouveau médecin, informe le de ton besoin de te sentir rassurée pour la deuxième grossesse. Tu as besoin qu'on fasse plus qu'un suivi ordinaire, je suis certaine qu'il prendra le temps de t'écouter et trouveras une bonne solution qui vous conviendra.

Je te souhaite bonne chance!