Bonjour,
je vous lis depuis un mois et voilà qu'aujourd'hui j'ai décidé de raconter mon histoire.
Je vous annonce: c'est tout résumé dans le titre, mais j'ai passé des heures à écrire détaillement toute l'histoire... Ça m'a soulagé d'écrire détaillément... J'ai beaucoup écrit, donc si vous avez envie de lire longuement, allez-y...
Mon conjoint et moi, nous avions décidé d'être parents il y a 3 ans à peu près. Nous sommes un couple solide, on est ensemble depuis qu'on est ado (depuis 18 ans!!!) et pour nous la paternité était l'une de plus importantes preuves d'amour. On a essayé pendant 2 ans et bébé n'arrivait jamais. Doc , je commence à m'inquiéter et le mois de mars je vais voir mon médecin qui me prescrit une "hystéro" (examen de l'uterus) et voilà que ce même mois JE TOMBE ENCEINTE.
On n'y croyait pas, c'était la plus heureuse des nouvelles...On vient de démenager et l'on se dit qu'une nouvelle vie commence pour nous... On attend encore un mois pour l'annoncer à la famille. C'est une très bonne nouvelle pour tous: maman commence à tricoter car bebé est attendu por début janvier, belles soeurs qui commencent à acheter de petits trucs pour bébé... "Ce sera notre cadeau de Nöel", on disait à tout le monde.
La grossesse a démarré avec des coliques et plein de douleurs, des gas qui m'empêchaient de dormir la nuit, mais ça s'est vite passé, puis ç'a été une grossesse idéale, je n'ai jamais eu la nausée, pas de vomissements... le seul soucis a été l'edème et les maux de tête que j'ai eus le mois de juillet car je suis partie en vacances en Andalousie voir ma famille et il faisait trop chaud la bas. Mais tout va bien, je suis même allée voir un gynéco en Espagne avec maman et belle mère pour leur montrer ma crevette, "c'est UNE FILLE et elle bouge très bien, elle est en pleine santé" On est tous contents. Maman commence à tricoter en rose et je vais faire les magasins avec ma soeur avant de quiter l'Espagne, on achète plein de vêtements pour ma puce et pour moi aussi des vetêments pour la suite de la grossesse. Avant de partir d'Espagne toute la famille vient m'apporter des cadeaux sachant que bébé allait naître en France et qu'ils ne pouvaient pas tous venir la voir.
Au retour de vacances, la fin juillet on décide de commencer à amenager la chambre. Mon homme fait la peinture, on achète les meubles et je range tous les vêtements et les cadeaux apportés d'Espagne. La chambre est presque fini et on invite mes beaux parents venir nous voir profitant des vols pas chers. Ils arrivent le 9 août et l'on passe 2 super journées ensemble. Et voilà que le 12 août... notre mésaventure commence.
Depuis le matin j'avais comme de maux de ventre, plein de gaz et je ne me trouvais pas bien. Après le déjeuner j'étais dans le canapé , je buvait une tisane à la camomille pour faire calmer les gaz... et voilà que je me lève et d'un seul coup"Plaff..." JE PERDS LES EAUX, devant le regard attonite de mes beaux parents. On était tous les trois effrayés, je me mets à crier, à pleurer, je ne savais pas qu'est-ce qui se passait... Je vais aux urgences, on m'examine et après une heure d'attente on m'installe dans une chambre à grossesse à risque. Le médecin passe me voir et nous annonce que la poche des eaux s'est rompue, qu'il ne reste pas du tout de liquide amniotique et que possiblement je me mettrai au travail dans les heures à venir. Dans ce cas là , le pronostique était claire, à 20 semaines bébe est inviable et ils ne feraient pas de réanimation. Je suis ébranlée, perdue, je me pose mille questions... Mais heureusement le Travail n'arrive pas et on commence à gagner un peu de temps... On tient une semaine, ma fille continue à se bat battre, son coeur bat bien et sa croissance est dans la norme aussi, le seul soucis est le liquide amniotique, on nous dit qu'il en reste à peine, que dans ces conditions elle pourrait pas bien developper ses poumons, qu'on ne sait pas combien de temps elle pourra tenir comme ça... en plus il faut rajouter le risque infectieux, on me met sous antibiotique depuis mon premier jour d'hospitalisation et pour l'instant je ne pas de fièvre et les prises de sang et les ECBU sont biens. On a gagné une semaine... Mais les médecins viennent nous voir, leurs avis est très négatifs, ils nous disent qu'une IMG est très conseillée dans ces cas làs, qu'il est très difficile que notre bébé tienne longtemps et au cas où il y aura une très grande probabilité des séquelles... Mais nous, on a décidé que " tant que mon bebé se bat on le soutiendra", j'étais incapable d'arrêter la grossesse...
Donc , on a tenu pendant 4 longues semaines après la rupture de la poche (RPM), 4 longues semaines avec des haut et des bas: liquide amniotique à 0, à 2, à 4, à 6 , à 4 , à 6 et piouf ... à 1,5 ...
En plus, les germes commencent à arriver, "strectocope che pas quoi" , qu'on a battu dans une semaine, puis le maudit E-coli, d'abord dans les urines, puis dans le vagin , puis disparu, mais non... pas possible il réapparait ... Pendant 3 semaines on change 3 fois de traitement, on essaye differents antibiotiques et finalement, la 4e semaine, on décide d'arrêter les antibiotiques car le germe est MULTIRÉSISTENT et on me dit qu'il vaut mieux arrêter un petit moment pour ne pas "révolter" les autres germes... On fait confiance aux médecins et l'on attend avec impatience la SEMAINE 24, pour être transférée à l'hôpital de Nantes où l'on pourrait accueillir mon bébé au cas où elle naîtra à ce terme là, où elle serait enfin VIABLE.
Nous voilà la veille de la semaine 24, je commence à avoir de petits douleurs, je sonne et la sage femme me dis que c'est au niveau des intestins, donc il ne faut pas s'inquiéter, mais la nuit je dors à peine car les douleurs sont un peu partout dans mon ventre. Le matin mon homme est moi , on est contents car on est arrivés à la semaine 24 et que mon transfert arrivait enfin. Je fais ma toilette et je remarque que le liquide a changé de couleur, il est devenu jaunâtre et il sent mal. Je sonne et je montre la garniture à la sage femme qui me dit que ce n'est rien de grave , qu'il faut pas s'inquiéter. Mon transfert est préparé, les ambulanciers viennent me checher et ils m'installent dans l'ambulance.
Maman m'accompagne (oui, elle est venue express de l'Espagne il y a trois semaines, elle est venue toute seule, pour la première fois en France... elle ne tricote plus pour moi.. )
Pendant le trajet je commence à sentir des douleurs, encore, comme la nuit... je ne dis rien... À Nantes, la gynéco me reçoitdans la salle d'examens, elle se met à jour, elle lit mon dosier et me pose des questions pendant une heure et voilà que les douleurs commencent à être de plus en plus fortes. Gygy m'examine et m'annonce que mon col est ouvert à un doigt, que le liquide que je perdait c'était le bouchon muqueaux et que les douleurs étaient bien de contraction, peut être le TRAVAIL allait bientôt commencer.
Je sors de la salle d'examens, efrayée, les larmes aux yeux, j'annonce la nouvelle à maman et belle mère qui éclatent en larmes aussi... mon homme était en bas en train de mieux garer la voiture... On m'amène en salle d'achouchement, je panique car l'accouchement s'approche et je n'ai même pas eu des cours de préparation... On ne pensais pas que notre bébé allait arriver le jour de mon transfert.... On croyait tenir encore quelques semaines... Mais non, pas possible.
Mon homme arrive rapidement en salle d'accouchement, il fait très très chaud, je transpire, les contractions sont de plus en plus fortes, la sage femme m'a examiné à mon arrivée et elle m'a dit "Madame, vous êtes à 3 cm", elle a mis un produit sous perf pour essayer de soulager les contractions et elle est partie en salle d'à côté car elle était partagé entre deux acouchements. La pédiatre est venue nous voir , elle nous a annoncé que dû qu'on était à la semaine 24 tout juste, ils ne feraient pas de réanimation, sauf respiratoire... (personne croyait dans notre petite depuis la RPM, sauf nous, mon homme et moi... c'était notre petit bout d'amour, celui qu'on attendait depuis lontemps... ) L'anestésiste est venu me voir aussi, au cas où j'aurais la péridurale...
Une heure et demie s'est écoulée, le produit m'avait soulagé un peu au début mais les contractions se sont reparties... j'ai sonné à nouveau, une autre sage femme est venue me voir car l'autre était occupée, elle m'a examiné et j'étais à 6 cm... je n'en pouvais plus, les contractiones étaient très fortes, j'avais trop chaud dans cette salle, on était tous les deux, mon homme et moi, il ne savait pas quoi faire pour me soulager, il me pulvérisait de temps en temps avec une bouteille qu'on nous avait donné express, il m'éventait tout le temps car en plus apparément il y avait un problème de chauffage et il fesait énormement chaud. Les minutes passaient et on a sonné encore une fois car je ne pouvais plus, la sage femme a expliqué à mon homme comme me faire respirer avec un ballon de respiration assistée, elle lui à montré comment faire, j'ai failli tomber dans les pommes la première fois mais ça m'a fait du bien après donc elle est partie. On était tout seul à nouveau... Mais après une bonne demie heure d'horribles contractions, j'ai sonné à nouveau, la sage femme m'a examiné et elle m'a dit " vous êtes à 8cm, Madame, l'accouchement est imminent... " J'ai paniqué , elle est sortie chercher le reste de l'équipe, mais j'avais envie de pousser , mais je ne savais pas quoi faire, j'ai poussé fortement et j'ai senti ma pestite fille sortir, j'ai senti qu'elle bougeait, donc ç'a m'a rasuré, j'ai même entendu un petit gémissement, je me suis dit qu'elle pleurait , qu'elle était forte... C'étaient des instints magiques...J'avais enfin accouché. Mais j'ai regardé le visage de mon homme ... il était complétement bouleversé, les mains dans les visage, c'était le trac que son visage dégagé... Car j'avais accouché toute seule, sous les yeux de mon homme, qui ne savait pas quoi faire... La sage femme est venue tout de suite, elle a coupé le cordon et elle a enmené ma petite "je ne sais pas où " , mais elle l'a enmener entre les deux mains, en disant "au sécours, au sécours" ... Ce sont des moments que je n'oublierai jamais... On m'a dit qu'elle allait en salle d'à côté être prise en charge pour le pédiatre... Mais je me demande si la prise en charge pour mon bébé a été correcte ou pas, si les conditions dont j'ai accouché sont normales... si c'est normal que le pédiatre n'ai pas été présent pendant l'accouchement... Si le temps qui s'est écoulé entre l'accouchement et la prise en charge par le pédiatre n'a pas joué après dans l'avenir de ma petite... Trop de questions qu'on posera bientôt lors d'un rancontre avec lui.
Trois quart d' heure après la naissance de ma puce, le pédiatre est passé nous voir avec notre petite dans la couveuse, je n'ai même pas pû la voir car j'étais épuisée et je ne pouvais pas bouger et la couveuse ne pouvais pas reentrer là où j'étais installée... La pédiatre nous a appris son poids 650 grammes, et elle nous a dit qu'elle avait un peut de mal à resprirer par elle -même mais que son coeur battait très bien... On était plutôt rassuré! Ensuite ils l'ont installée en service de réanimation neonatal , et moi, ils m'ont installé en gnécologie... Je n'ai pas pû passer la voir que trois heures après, les moments où j'ai découvert son visage... elle était si belle... elle avait beaucoup de son papa, ses mains étaient émormes , elle était même grande malgré l'âge, elle était magnifique!!!!
J'ai dû regagner ma chambre, dans une autre étage et mon homme, Papa est reté à ses côtés toute la nuit, il était fier de nous deux, et sourtout d'elle, car elle avait tenu 4 semaines la poche rompue, mais elle avait bien grandit et pour l'instant elle se portait bien...
Quant à moi, le lendemain, on m'interdit de monter la voir, car j'ai encore le maudit germe E- Coli qui ne disparaît jamais... Vers midi le pédiatre vient feire une écho de sa petite tête, mon homme remarque que le pédiatre a l'air inquiet et puis il lui nous donne RDV à 16 heures . Mon homme sais qu'il y a quelquechose qui ne va pas, il vient me voir et on se prépare pour entendre la pire des nouvelles... à 16hs le pédiatre nous dit que ma petite a une hémorragie dans le cerveau et qu'on va attendre le lendemain pour une 2e écho, il se peut que l'hémorragie cicatrice ou qu'elle se répande, mais qu'à ce niveau là où elle était il y avait déjà un grand risque de séquelles motrices... Là, on change d'avis, je peux rester tout le temps auprès d'elle, on peut même la faire bâptisser... On nous prèpare pour lui dire au revoir certeinement...
Le lendemain, je passe la voir, elle allait l'air d'aller bien, mais elle avait maigri, 100 grammes, elle avait fait beaucoup de pipi, elle était un peu deshidratée et on plus on a le résultat de la seconde écho: l'hémorragie s'est répandue assez vite et elle est irreversible... Il faut arrêter les soins et passer aux soins paliatifs. On n'y croyait vraiment pas, j'entendais les mots du médecin mais je n'étais plus là , j'ai retourné auprès d'elle , on m'a dit que je pouvais la prendre dans mes bras si je désirais et de l'accompagner dans son petit vogage... Elle est restée trois heures contre moi, peau à peau... elle étais bien bien là, apaisé . Mon beau est passé la voir, la rancontrer sa première petite fille, ma maman est venue après... et Papa est resté tout le temps à ses côtés aussi, il a montré être le meilleur des papas.. au bout de trois heures contre moi, petit à petit ils ont arrêté les machines, les médicame... Et ma petite, notre petite Vania s'est envolée, elle est devenue un petit ange, notre petit ange qui veuille sur nous tous...
Nous avions choisi ce prénom VANIA qui veut dire "la protégée de Dieu". On pensait que Dieu allait la proteger, mais il l'a voulu garder à ses côtés, dans le ciel.
Et voilà que notre triste histoire finit, il y a un mois et demie qu'elle est partie, et notre coeur est toujour serré, elle l¡était tout pour nous...Et je n'arrive pas à digérer qu'elle ne reviendra plus...Qu'il ne nous reste que ses empreintes et ses photos, et le souvenir de l'avoir eue contre moi, peau à peau et de l'avoir accompagnée dans son petit et grand voyage...