Ne voir personne

Bonjour les filles. Je suis mamange d Alba et Diego depuis le 2 avril pour celles qui n ont pas vu notre histoire. Et depuis je ne vois personne, pas l envie ni le courage. Même mes amies proches je n y arrive pas. En sachant que ma meilleure amie a accouché le 8 avril... je ne les ai toujours pas vu. Je me sens bien avec mon fils, mon homme et chez moi.
Ça vous a fait ou vous fait la même chose. Peur de devenir associable...
Laurie

Laurie,

Je suis désolée de ce qui t'est arrivé.
Non, tu ne deviens pas asociale, tu te protèges et c'est tout à fait normal. Le regard des autres, devoir sans cesse expliquer ce qui est arrivé a des personnes qui ne comprenne pas, voir de la pitié ou de l’incompréhension fasse à notre souffrance est très dur à supporter.
Continue de te protéger tant que tu en sens le besoin. Ton mari et ton fils sont les seules personnes qui ont vécu cela avec toi et il est normal que tu veuilles n'être entourée que deux. Ils sont un lien avec Alba et Diego, le seul qu'il te reste. Profites au maximum de ces moments privilégiés.
Je te parle bien sur en connaissance de cause. Ce que je dis plus haut c'est ce que moi j'ai ressenti.
Mais ne t'inquiète pas. Dès que tu te sentira prête, tu commenceras à aller voir ta famille proche, puis plus tard tes amis, ça prendra du temps mais tu y arriveras ne serait-ce que pour ton fils.

Sois patiente envers toi même, joue à l'égoïste, ne fais que ce que tu juge bon pour toi sans te préoccuper des autres. Et tu verras, dans quelques semaines déjà, ça ira mieux.

Je te souhaite une bonne soirée. Douce pensée pour tes 3 enfants. Je t'embrasse.

Bonjour, 

Pour moi cela a été pareil pour le décès de Sarah mais aussi pour celui d'Héliot.
Pour Héliot, ca a été moins long  car au bout de 10 jours, je suis sorti de chez moi pour accompagné mon fils à l'école puis j'ai repris très vite le travail au bout d'un mois.
Pour Sarah, j'ai mis 15 jours pour remettre les pieds à l'école, je rasais les murs, je ne voulais voir personne et j'étais un peu un zombie. Puis petit à petit avec le temps, j'ai d'abord fait des choses à l'extérieur avec mon grand qui lui faisait plaisir, puis j'ai réappris à me faire plaisir : au départ je me culpabilisais un peu de me faire des petits plaisirs.

Je pense qu'avec le temps tu vas y arriver : c'est si récent....

Je pense bien à toi.

Je fut associable un moment!

Surtout quand ma voisine qui avait un terme de 15 jours de différence a accouché. Je voulais pas les voir. Dès que je voyais une femme enceinte ça me rendais folle, alors je préférais rester chez moi.
Les seuls enfants que "j'acceptais" c'était mes neveux et nièce.

Puis petit à petit la vie a repris son court et je me suis remise à sortir. Au départ je culpabilisais, je vivais alors que ma fille n'était pas là. Puis j'ai réappris à aimer ma vie avec ses galères et ses joies. On apprends à vivre sans c'est tout.

Laisse toi du temps, j'ai du recul, bientôt 2 ans.

Courage

Merci pour vos réponses. Ma psy m a dit qu effectivement il était imprtant d être égoïste dans ces moments. Mais je suis sans cesse en train d imaginer ce que disent les autres. C est nul je vous l accorde...
Je sors uand je n ai pas le choix (aller chercher mon fils chez la nounou par exemple). Hier avec mes hommes on est allés à Cabourg jusqu a aujourd'hui, ça a été car je ne connais personne et perso ne ne sait qu il y a encore 3 semaines j etais enceinte.
Je compte essayer de reprendre le boulot le 6 mai mais je me demande comment je vais faire.
En tout cas, je vois qu on passe toutes par les mêmes réactions et sentiments ça me rassure. Vous êtes adorables!!!
Au jour le jour je le sais mais que le temps est long...
Une pensée à tous nos bébés partis trop tôt.

Bonjour,
C est vrai qu on a l air de devenir associable. Mais on vient de passer par la pire épreuve. Alors on a le droit de vouloir se protéger, prendre le temps pour soi, se remettre doucement physiquement et psychologiquement.
Moi depuis janvier, j ai revu quatre bonnes amies et deux bonnes collègues, mes parents et les nanas au sport. Je peux pas faire plus, je l ai fait comprendre à mon conjoint qui espérait qu on voie vite plus de monde.
Au début je ne sortais plus de la maison, même pas dans mon jardin.
Et j avais peur du regard des autres, même de ceux qui ne me connaissaient pas.
Aujourd'hui je vais au sport, aux nombreux rdv médicaux, chez la psy, faire les courses, au resto etc...
Je me prépare doucement à la reprise du travail. Des gens m ont critiquée parce que j ai pris le congé maternité alors que je n ai plus mon bébé. Mais je mets quiconque au défi de faire différemment, dans ceux qui m ont critiquée sans jamais l avoir vécue.
De semaine en semaine on se sent un peu plus prête à affronter les gens, leur regard, leur sarcasme. On est soutenue par ceux qui nous aiment. Je réapprends à redevenir feminine, a aimer m habiller, à aimer mon corps. Être égoïste et prendre son temps pour soi, c est quelque chose que je n avais jamais fait, et je ne regrette pas.
On s isole un peu, pour mieux revenir après. Prends soin de toi.
Bisous

Albadiego, désolé de t'accueillir par ici. Dans un premier temps, si tu sens que c'est mieux pour toi de t'isoler un peu, alors écoutes- toi, pas la peine de te faire violence, tu auras suffisamment le temps et quand il sera temps d'apprendre à affronter les autres. Prends un peu de force si tu préfères rester quelques temps pour te recueillir.

Moi après la perte de ma fille, je suis restée 3 semaines chez moi, faut dire que ma poitrine débordait de lait et je souffrais de tout mon corps, de toute mon âme. Il a fallu régler pas mal de trucs administrativement et après ça, je suis partie me rapprocher des miens dans ma famille (j'habite à 1500 km) pour une coupure de 2 semaines. On est parti à la mer, visiter quelques musées, visiter un magnétiseur... Je ne peux pas dire que c'était des vraies vacances, plutôt une tentative pour se remettre sur pieds.
Je suis retournée travailler 6 semaines après le décès et c'est là que ça a été vraiment DUR, les paroles blessantes, les propos maladroits, les sourires gênés, je ne supportais plus rien. J'ai consulté une psy, j'ai essayé l'acupuncture, j'ai repris la danse... Les femmes enceintes, je ne les ai jamais enviées, moi même enceinte j'étais super discrète, je n'avais informée que mes proches, les autres les découvraient en voyant mon ventre et certains même ne l'ont su qu'après la naissance du bébé... Mais c'était les bébés contre leurs mamans qui me faisaient pleurer et me mettaient dans des états pas possible, je ne supportais pas de sortir et de voir des bébés avec leur maman... Maintenant que moi- même j'ai la chance de serrer bébé- espoir contre moi, je n'ai plus du tout ce sentiment. Mais ça c'est modifié, dorénavant c'est de voir des familles avec 3 enfants qui me fait quelque chose... Ma belle- soeur a annoncé qu'elle était enceinte de son troisième et je sais que je vais avoir du mal... (ce n'est pas de l'envie, mais comme je ne sais pas expliqué, ça me renvoie cette absence de ma deuxième qui ne vit plus). Je pense que si elle était diplomate et discrète, je n'aurais pas cette réaction, mais elle est tout le contraire.
En tout cas, plus d'un an après la perte de ma fille, je n'ai aucun problème de voir les autres, je me sens heureuse et bien dans mes baskets et pourtant il y a toujours certaines personnes que j'évite de rencontrer... comme quoi quoi qu'on fasse ça laisse des séquelles...

Je pense qu'avant tout il convient de s'écouter. Comme dit ta psy, il faut être un peu égoïste parfois...

Merci Lucie12345 pour ce beau message plein d espoir et malgré tt de réalisme.
Désolée comme beaucoup trop de mamans que tu te trouves également sur ce forum et câlins à ton ange et ton bébé espoir qui doit malgré tout accentuer la force de la lumière au bout du tunnel.
Je commence à sortir un peu de ma bulle. Je reprends le travail vendredi de la semaine prochaine. On verra comment je supporte tous ces gens... je suis à mimaginer comte et ai une équipe de 3 salariés à gérer j ai intérêt à être en forme!
Je continue la psychoterapie et espére très vite pouvoir mettre bebe espoir en route. Avec la pma on ne décide pas trop du moment. C est ce dernier point qui je pense m angoisse le plus car pour moi reparler d une grossesse sera mon ultime apaisant. Je rêve même de jumeaux comme mes anges même si je sais que c est risqué. Un peu folle la fille...
Pour conclure je me dis que c est une situation tellement douloureuse que personne d autre qui n a jamais connu ce malheur ne pourra le comprendre correctement.
On se trimbalera notre cicatrice ouverte toute la vie.

Bonsoir à toutes,
Mon petit ange est parti depuis presque  2 mois et encore maintenant je n'ai envie de voir personne.
j'aime me retrouver seule pour penser à Gabin, me balader en bord de mer face à l'horizon et imaginer ma vie avec lui, pleurer si j'ai envie, et surtout ne pas faire semblant et dire "oui ça va"..... 
mais je m'oblige à sortir (courses, rdv médicaux,......) sinon je vais finir associable! en congé mater je fais ce que je veux, ce qui semble être bien pour moi et je ne suis pas confrontée aux collègues et aux remarques. et j'évite les endroits "trop famille" car j'ai un peu de mal à voir des mamans avec leur bébé.......bref trop de douleur, de tristesse, mon petit bébé me manque...
courage à vous toutes et tendres baisers à nos anges.

Oui, notre situation est tellement douloureuse que personne ne peut comprendre qui ne l'a pas vécue. Ce qui m’insupporte aussi, ce sont les annonces de grossesse en fanfare et trompette, les annonces précoces quand le test est à peine positif que le couple cri sa joie à tout va et ne parle que de ça. Pourquoi parce que moi j'ai perdu cette confiance qu'une grossesse de 9 mois aboutit forcément à la naissance d'un bébé qui peut vivre. Et de ses annonces bruyantes, il est sorti deux drames dans mon entourage (un accouchement à 22 sa, bébé non- viable et un accouchement à 26 sa bébé qui se bat). On en parle peu mais les fausses couches, les pertes in utero, les img, les pertes de jeunes nourrissons, ce n'est pas si rare que ça en faite. Avant, j'avais une confiance aveugle en la vie, jusqu'à ce que je me retrouve du côté des 0.0000001% des statistiques, évidemment ça refroidi.
Je ne veux cependant pas ternir le tableau, la vie c'est aussi de belles surprises, de belles rencontres même avec de petits êtres qui ne sont pas programmés pour vivre longtemps, c'est aussi de beaux bébés en santé qui gazouillent et qui sourissent.
Je veux juste expliquer pourquoi parfois j'ai un peu de mal (toujours) à supporter certaines personnes, pourquoi je préfère éviter certaines conversations type combien tu as d'enfants et quelle sera la couleur de la poussette que tu vas acheter. Pourquoi parfois, ça fait du bien de rester dans sa bulle quand on sait qu'on ne va pas se sentir à l'aise avec certaines personnes ou réflexions.
C'est vrai que si tu as un poste à responsabilité, je comprends que tu as de l'appréhension, mais tu feras face comme tu peux et ça passera. Essaie de vivre l'instant présent, de prendre des forces.