sofye0206
Nombre de messages : 1 Age : 41 Localisation : Trélazé Je suis : Maman de Ange(s) : Sasha Décédé(e) à : 24 semaines de grossesse, 1h après sa naissance Le : 13/08/2015 Date d'inscription : 10/09/2015
| Sujet: "Parce que tu n'as pas le choix" Mer 11 Avr - 8:44 | |
| Bonjour à toutes,
je n'avais jusqu'à maintenant jamais posté et je ne sais pas vraiment pourquoi mais aujourd'hui je veux le faire. Peut-être assez de recul avec le malheur qui nous a touché, j'espère apporté un peu d'espoir aux personnes qui aujourd'hui sont malheureusement dans la détresse. Voici donc mon histoire:
Je travaillais depuis 8 ans en hôtellerie et malgré toutes nos tentatives, bébé ne voulait pas se joindre à nous. A un moment donné de ma vie, j'ai décidé qu'un changement de carrière devenait nécessaire pour un équilibre de vie. Je trouve donc un autre travail, du lundi au vendredi, horaire stables et 1 mois plus tard, j'apprends que je suis enceinte. Surprise mais bien sûr ravie par cette nouvelle, mon nouvel employeur le prends aussi très bien. Et la première écho est arrivée: on nous informe que notre bébé a une épaisseur de nuque trop épaisse et qu'il faudra faire des examens pour déterminer si il n'y a pas une trisomie. Nous choisissons la ponction placentaire. Tout se passe bien et le résultat est négatif. Nous allons avoir un bébé en pleine forme. En pourtant, deuxième échographie, on nous dit que j'ai trop d'eau et que cela peut provenir d'une infection mais que nous allons contrôler 2 semaines plus tard. Le contrôle n'a pas eu le temps d'arrivée...J'ai accouché 1 semaine plus tard, par voie naturel, à 24 semaines de grossesse. A ce stade, pas assez avancé, il n'y a rien de fait pour garder en vie notre enfant. Il est toutefois resté avec nous 1 heure, le temps de faire notre connaissance et à rejoins les anges. S'en suit la procédure administrative puisqu'on nous dit que notre bébé doit être inscrit à l'état civil et doit avoir des obsèques. Notre bébé s'appelle Sasha, né le 13 Août 2015 à 0h50 et décédé à 1h50. Et le temps du deuil arrive. Déni, colère, questionnement en tout genre...Les stades sont nombreux et un retour en arrière est parfois possible. On voit un psy 4 fois qui nous dit qu'on peut continués seuls, assez lucides sur ce qui nous est arrivé pour ne pas avoir à dépenser de l'argent inutilement. Cela ne change rien au chagrin immense qui nous a envahi. J'ai droit à mon congé maternité, je suis seule et pleure tout les jours. Et puis non, je ne veux que Sasha me voit comme ca: je veux un but. De revenu modeste, nous n'avons pas les moyens d'acheter. On m'avait parlé de l'accession à la propriété, je commence à me renseigner. J'en parle à mon compagnon qui me rejoins sur le fait qu'il nous faut un nouveau but pour nous en sortir. Un nouvel enfant, oui, mais lorsque mon corps pourra l'accepté. Alors nous nos lançons dans ce projet. Trouve un office HLM et je profite de ma disponibilité pour m'occuper l'esprit avec ce projet. Il faut un petit apport: pas de soucis, nous n'avons pas notre bébé mais nous touchons toutefois la prime à la naissance. Les jours, les mois passent et c'est alors que ma grand-mère fait un malaise cardiaque. Ils lui posent un pacemaker. Je vais la voir à l'hôpital. Très mal en point, elle me demande comment moi je vais. Je lui répond que ca va, j'arrive à avancer. Et ses mots résonnent encore quand elle me dit avec beaucoup de tendresse "oui parce que tu n'as pas le choix". C'est tellement vrai. Quel choix avons nous d'autre que celui de faire avec?? Un retour en arrière impossible, insoutenable et pourtant bien présent. Quelques semaines plus tard ma grand-mère nous quittera d'un cancer foudroyant (environ 5 mois après la perte de Sasha). Toujours ses mots en tête, je me suis persuadée qu'elle a rejoint mon grand-père (disparu 10 ans plus tôt) et mon petit Sasha. Un autre deuil à gérer mais pourtant vécu si différemment. Et puis, 1 mois plus tard, un nouveau ++ s'affiche sur le test de grossesse. Joie et peur m'envahissent. Je ne vais plus à l'hôpital pour le suivi, je vais en clinique. Je trouve un gynéco qui sait me rassurer et suivra ma grossesse avec attention. Lorsqu'on dit que chaque grossesse est différente, je peux le confirmer. Aucun problème d'épaisseur de nuque, de surplus de liquide ou d'infection. Calculer pour le 10 Janvier 2017, mon petit Antoine a été très ponctuel puisque né exactement à cette date. Depuis, nous avons acheté la maison, Antoine à 15 mois et se porte à merveille. Chaque jour je pense à Sasha mais garde toujours le sourire pour son petit frère. Je pense que tout est lié: si nous n'avions pas perdu Sasha, nous n'aurions jamais construit le projet d'acheter une maison et nous n'aurions pas non plus Antoine. Il n'a pas remplacer Sasha: c'est un petit bonhomme à part entière que je suis heureuse d'avoir aujourd'hui à nos côté. aujourd'hui nous pouvons dire que nous sommes heureux, ce qui en 2015 nous aurait été impensable de dire. Bien sûr pour tout parent qui vient de perdre un enfant, il n'y a que le présent. Je veux vous dire aujourd'hui qu'il y a un après et qu'il peut être meilleurs. Courage à tous et merci de m'avoir lu. | |
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Tflmd
Nombre de messages : 95 Localisation : Suisse Je suis : Maman de Ange(s) : Gabriel Décédé(e) à : 36 semaines et 4 jours Le : 16/01/2018 Date d'inscription : 04/03/2018
| Sujet: Re: "Parce que tu n'as pas le choix" Mer 11 Avr - 9:59 | |
| Merci pour ton témoignage. Tu as bien fait d’ecrire. Douces pensées à nos anges | |
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Elodie18
Nombre de messages : 1096 Age : 39 Localisation : ESSONNES Je suis : Maman de Ange(s) : NOA Décédé(e) à : A 21 SA+6 JOURS Le : le 18 octobre 2013 à 19H51 Date d'inscription : 24/10/2013
| Sujet: Re: "Parce que tu n'as pas le choix" Jeu 12 Avr - 4:44 | |
| Merci pour on témoignage.
J'aime cette phrase "parce que tu n'as pas le choix"
tendres pensées à nos anges | |
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Anne-Lise71
Nombre de messages : 108 Localisation : Saone et Loire Je suis : Maman de Ange(s) : Laureline Décédé(e) à : terme, 41SA+2 Le : 19/12/2011 Date d'inscription : 14/05/2012
| Sujet: Re: "Parce que tu n'as pas le choix" Mar 17 Avr - 5:57 | |
| Beau témoignage que je partage. Après la perte de ma fille, j'ai eu des jumeaux, puis un autre garçon. A chaque fois que l'envie me prend de souhaiter que ma fille soit là, je me souviens que le retour en arrière est impossible et que ma vie aurait été complètement différente : ce deuil nous a rapprochés avec mon conjoint et mes jumeaux sont arrivés très rapidement après le décès, donc peut-être qu'à l'heure actuelle je serais mère célibataire, et que mes trois garçons n'auraient jamais vu le jour.
La vie est ce qu'elle est, il faut l'accepter et elle continue. Cela ne veut pas dire qu'il faut être fataliste pour autant. C'est vrai qu'un projet peut aider à se battre.
Courage à tous et doux baisers à vos anges et à vos espoirs. | |
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