Un retour pénible dans mon milieu de travail

Bonjour à vous toutes,
Cela faisait déjà un petit bout de temps que je n'étais pas venue, mais cet après-midi, j'en ressentais le besoin. Je suis enseignante et toujours en congé de maladie depuis le mois de janvier, bref depuis que j'ai perdu mon petit trésor. Certains événements que j'avais vécus ont remonté à la surface suite à ce drame. Aujourd'hui, je suis allée à mon école pour choisir le poste que j'aurai l'an prochain. Comme ce fut difficile. J'ai dû déployer un effort surhumain pour y aller. Je pensais que tout le monde était au courant de ce qui m'était arrivé, mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Je me suis fait demander si l'accouchement avait bien été. Ouch. La question qu'il ne fallait pas poser. On dirait que j'allais mieux, mais là, je me sens retombée. C'est vraiment difficile d'affonter des gens comme ça, qui ne font pas cela pour malfaire. Je le sais ça. Mais j'ai l'impression que ma blessure, qui était entrain de se cicatriser, s'est réouverte. Et ça terriblement mal.

Merci de me laisser écrire ma peine. Ça fait du bien.

Annie Maman ange de petit trésor et petit bonheur.

Salut Annie,

Comme je te comprend! Je suis moi aussi enseignante et ça fera bientôt un an que je ne suis pas retournée travailler...Je ne sais pas encore si j'aurai le courage de me choisir un poste ou un contrat en juin. Ça doit être terrible pour toi de faire face à tes collègues qui savent et aussi ceux qui ne savent pas... Une des choses que je déteste le plus c'est le malaise qui plane toujours autour de nous, la peur de se faire parler de sujets sensibles, etc. Mais bon, j'ai l'impression que ça restera ainsi jusqu'à ce que l'on finisse par avoir un bébé, si cette chance nous est donnée. Je sais combien tout ça est dur, je commence à peine à remonter vraiment la pente alors que mes deux fausses couches datent de juin et d'octobre 2009. Je comprend et partage ta peine, je te souhaite la lumière au bout du tunnel, et surtout que ce fameux tunnel ne soit pas trop long!!! Courage.

Je pense très fort à toi Annie, tu as été très Courageuse !

Isabelle

Oui, le retour sur les lieux du travail n'est pas facile...
La glace est brisée.
As-tu choisi ton poste?

courage ma belle
gros bisous

Bonjour Catou 447,
Oui j'ai choisi mon poste pour l'an prochain. Comme à chaque année, dans un esprit de discorde avec des vérifications à toutes les 5 minutes. en tout cas, l'ambiance de travail est pas super bonne, c'Est ce que j'ai pu constater!! Donc, c'est encore plus dur.

Merci!!

Annie maman ange de petit trésor et petit bonheur

Je suis aussi enseignante au primaire et à la maternelle et j'ai été 2 semaines arrêtée avant de faire ma fausse-couche. J'ai perdu mon bébé le vendredi et le mardi suivant, j'étais de retour au boulot. Dès qu'on m'a demandé comment j'allais, je me suis mise à pleurer... Plusieurs ne savaient pas ce qui s'était passé et n'osaient pas poser de questions. Moi j'étais trop prise dans l'émotion pour en parler. Quand j'ai commencé à en parler plus ouvertement, les gens ont été très gentils et m'ont supportée. Les 2 premières semaines ont pénibles, mais plus le temps avance et moins ma peine est lourde sur mes épaules. Les gens oublient facilement, il faut leur rappeler que l'on vit un deuil. Moi je porte un petit ange à mon cou qui rappelle aux autres que je porte cette peine tous les jours avec moi. J'en ai même parlé aux enfants! Plusieurs n'ont pas compris, mais quelques-uns m'en parlent encore parfois. Encore aujourd'hui, j'ai parlé de ma fille qui était enfant unique et un petit garçon de 2e année m'a dit: oui, mais elle a failli avoir un petit frère ou une petite soeur il n'y a pas longtemps! Les petits sont parfois plus à l'aise que les grands avec ces sujets tabous. Je les trouve vrais et si touchants parfois avec leur innocence et leur sensibilité. Ils me font du bien (plus que mes collègues)! Bref, en parler ouvertement et clairement, c'est ce qui m'a le plus aidée et les gens n'étaient plus mal à l'aise envers moi. Ils se mettent à poser des questions et comprennent davantage ce que l'on vit. D'autres ne voudront pas en savoir plus et ne voudront même pas essayer de comprendre. C'est leur affaire...
Bon courage et reviens nous donner des nouvelles!