Il y a longtemps que je voulais écrire sur ce site... mais je n'en trouvais pas la force... je préférais écrire dans le petit journal de mon petit que j'avais commencé à rédiger avant même de savoir qu'il nous quitterais si vite. Aujourd'hui, je me sens prête. Alors, voici l'histoire de notre petit coeur Charles-Édouard. En juin dernier, mon conjoint et moi avons décidé de commencer à concevoir notre petite famille. Ca fait maintenant 7 ans que nous sommes ensemble. Je suis tombée enceinte tout de suite à notre grande surprise. Mon chum et moi étions sur notre petit nuage de bonheur. La grossesse me faisait un peu peur, surtout l'accouchement, mais en même temps j'étais tellement heureuse de la nouvelle! J'enseigne les arts plastiques dans une école secondaire, alors ma grossesse était souvent la conversation de mes élèves. Le 4 novembre dernier, c'était mon écho de 20 semaines. Nous allions enfin connaître le sexe de notre petit coeur. Finalement, nous ne l'avons pas vu. Nous n'avons pas vu le sexe, car j'avais très peu de liquide amniotique. Ce qui n'était pas bon signe aux dires du radiologiste. Toutefois, ne voulant pas m'alarmer, il m'a dit très peu de détails... a part que je devrais consulter une clinique plus spécialisée. J'étais morte d'inquiétude. En arrivant à la maison, j'ai commencé à chercher partout sur internet ce que signifiait le fait que je n'avais presque pas de liquide amniotique. C'est là que j'ai réalisé que mon petit n'allait vraiment pas bien. On écrivait que c'était dû à une anomalie des reins ou encore une absence totale de reins. Mon entourage me disait: aie confiance, ne t'en fais pas... ils ont peut-être mal vu. Mon chum lui était confiant. Malgré le positif de mon chum, mon intiuition me disait qu'il y avait quelque chose. Il s'est passé une semaine entre mon autre écho dans un endroit plus spécialisé, soit le CHUL. Pendant ce temps, j'étais très inquiète. En plus, je devais répondre aux questions de mes collègues de travail puis de mes élèves qui me demandaient: pis! pis! est-ce un garçon ou une fille? Je gardais tout pour moi, je répondais: on ne l'a pas vu, il était mal placé....J'étais tellement inquiète pour mon petit. Finalement, les médecins du Chul nous ont confirmé que notre petit bébé était un petit garçon. Un petit garçon qui n'avait malheureusement pas de reins ni de vessie. Qu'il ne pourrait pas vivre. Que c'est un cas rare (1/50 000), probablement une erreur de la nature. Que je devais interrompe ma grossesse. Ce fut terrible. Ça m'a tellement fait mal à l'intérieur d'apprendre cela et mon conjoint était tout déboussollé lui aussi. Un vrai cauchemar. J'ai donc accouché d'un magnifique petit bonhomme le 13 novembre 2008. C'était un tout petit bonhomme, beau comme son papa. Tout s'est passé si vite.
Après l'accouchement, j'ai eu beacoup de complications. J'ai fait 2 grosses hémorragies, je devais avoir des injections tous les jours jusqu'a Noel... Je vais mieux physiquement depuis la 2ème semaine de janvier. Je vais mieux physiquement, mais j'ai encore beacoup de peine, c'est moins intense, mais je ressens toujours une tristesse dans mon coeur. Mon frère a 4 magnifiques enfants, je les adore. Il y en a une qui a 4 mois, et ca me fait mal desfois quand je la vois. En plus, mon frère et sa conjointe (une de mes meilleures amies) m'a annoncé qu'elle était de nouveau enceinte. Je l'aime ma belle-soeur mais ca m'a affecté qu'elle m'annonce cela. On dirait que je suis incapable d'être contente pour elle, pourtant de l'adore et je ne veux que son bien. Je vais mieux, mais j'ai encore de la difficulté à rencontrer des gens de peur qu'ils ne soient pas au courant de ce qui s'est passé ou encore, de me faire jugé. J'ai aussi un peur de retourner enseigner au début mars. Desfois, c'est comme si j'avais perdu toute mon énergie, moi qui est une fille qui a toujours la tête pleine de projets.
Nous devons retourner au CHUL le 19 février, on nous donnera les résultats de l'autopsie. Le généticien nous a beacoup rassuré en nous disant qu'il y avait 99% de chances que ce soit une erreur de la nature. J'ai hâte d'avoir les résultats. Je pense que ça nous aideras à continuer de cheminer dans cette dure épreuve. Desfois, j'aimerais tellement comprendre: pourquoi nous? pourquoi lui? En fait, il n'y a rien à comprendre, c'est la vie, et il faut l'accepter et ce, même si c'est très difficile et que tout cela nous semble totalement injuste. Je reste sur les paroles de l'agent de pastorale qui a béni notre petit: Charles-Édouard avait une mission, il vous a choisi, et sa mission est de veiller sur vous et sur votre amour. De plus, j'essaie de croire en ce que le prêtre qui a béni les cendres de notre petit: l'amour de notre petit Charles-Édouard sera toujours dans nos coeur, et que c'est dans l'espoir qu'il grandira à travers nous.
Alors voila, je tenais à partager notre histoire avec d'autres parents qui vivent des événements semblables. J'ai une pensée pour vous.
Mel, une jeune maman de 27 ans