être infirmière....

J'avais envie de poster ceci....

Je sais pas pourquoi, peut être coincidence.... mais dans plusieurs témoignages je me rencontre qu'on est plusieurs à avoir le même métier: infirmière.
Infirmière: être disponible, attentive, tolérante, bienveillante... envers nos patients, un métier beau que je suis fière d'exercer, un métier où on l'on est dévoué à l'autre.

Dans les débuts où j'ai perdu Yanis, je me disais, pourquoi je dois subir ce drame?? pourquoi je suis punie? je passe mes journées à prendre soin des autres, je ne suis pas une mauvaise personne et la vie me punit....Etre infirmière c'est aussi généralement une vocation, j'adorais mon métier et je me suis accusée de l'avoir mis en avant et de ne pas avoir peut être écouter mon corps et d'avoir mis en danger mon bébé. La cause de mon accouchement est une chorioamniotite mais à 6 mois je travaillais toujours, j'allais bien, et j'ai bcp culpabilisé de cela. Alors j'ai détesté mon métier.... je me suis dit qu'il m'avait pris mon bonheur, mon bébé. J'ai repris 4 mois après le décès de Yanis, je n'aimais plus ce que je faisais, je n'étais pas réceptive au malheur des gens, ni à leur plainte alors j'ai pris du recul car je sais que quand on souffre il n'est pas bon de prendre des décisions sur un coup de tête.
Petit à petit, le naturel est revenu.... je suis attentive aux gens et même bien plus qu'avant. Je suis tolérante, compréhensive, aidante.... au final Yanis m'a donné la force de dépasser cette colère et m'a rendue meilleure dans mon travail.

Je voulais juste partager mon expérience avec vous, chères collègues....

C'est un beau témoignage. Bravo.
Je ne suis pas infirmière, mais je travaille également dans le domaine de la santé. Je suis technicienne de laboratoire. Et je suis également d'avis que le décès de Gabriel m'a changée non seulement comme personne, mais également dans mon métier. J'étais déjà attentionnée à ce que je faisais, je travaillais avec le respect que les gens de qui je m'occupais de leurs spécimens méritaient. Mais aujourd'hui, c'est encore plus. Surtout pour les petits bébés qui passent entre mes mains. Ils sont manipulés avec douceur et je leur envois toujours des pensées, je leur dis qu'ils sont jolis. Je ne peux faire autrement.

je suis puéricultrice (pas vraiment la même chose mais bon j'travaille également avec des personnes des enfants) après la perte de Gabrielle on ma re sonner pour travailler dans une école spéciale, je savais pas si je pourrais a nouveaux travailler dans ce secteur moi qui aime temps sa, et qui est fait partie ma fille car elle étais handicapée physique et mental.... j'y suis aller quand même car on a toujours besoin d'argent, et ben sa été moins dure que j'l'aurais penser.... d'ailleurs pdt mon remplacement j'suis tombée enceinte de Martin....

La reprise est tellement difficile après la perte de nos petits. Rester "comme avant", avoir de

l'empathie, accompagner les patients, être auprès d'eux oui mais... il y a un après...

Je suis infirmière en dialyse, mon petit était atteint de polykystose rénale : ses reins ne

fonctionnaient pas du tout.

Je dialyse des personnes plus âgées atteintes de cette maladie....

En discutant avec mes patients, je ne sais pas pourquoi, elle m'ont dit qu'elles avaient perdues

leur bébé sans savoir pour moi. Alors, je les ai écouté, je leur ai demandé la prise en charge...à l'époque...

Depuis que j'ai perdu mon petit, je me sens "encore" plus proche des patients, j'adore

discuter, partager, avoir un petit sourire tous les jours même si leur quotidien est difficile :

dialyse 3 fois par semaine

j'adore mon métier par dessus tout...

oui j'avais remarqué qu'on etait pas mal du corps medical, moi aussi je suis infirmière en USI je m'en suis voulut car j'ai fais une toilette mortuaire quand j'etais enceinte d'alicia et je me suis dis apres que ca m'avait peut etre mis "l'oeil" alors que je ne croyais pas en ce genre de chose mais bon... j'ai moi aussi travaillé jusqu'a 6mois, et 7mois pour ma grande en 12h jour/nuit ^^ on se refera pas, c'est dure d'arreter car on pense aux collegues on a souvent un grand esprit d'equipe et on aime ce que l'on fait... j'ai repris a la fin de mon cet ca devait faire 5mois je crois ca a ete dure comme pour toi moins a l'ecoute par moment chez certains patients mais c'est revenue aussi et j'ai fais de belle rencontre de mamange de 80ans que j'ai rencontré dans le hasard de notre profession. pour cet espoir je me suis arreté tot a 5mois des que j'ai vu que je fatiguais j'ai dis stop je me suis protegée et je n'ai pas mis les pieds dans les chambres de palliatifs au cas ou...

moi aussi je suis infirmière, je travaillais aux urgences avant manon et après j'avais demandé à intégrer le service de réanimation. Ces pertes m'ont changé, je faisais très attenetion aux familles et aux patients je me suis révélée plus attentionnée encore.

En réanimation on est sans arrêt en contact avec la vie et la mort et j'essaie de donner un sens à mes soins , pour lme spatients et leurs familles....j'aimais mon métier, je l'ai retrouvé avec du bonheur car même si c'est dur, je sais que l'on peut apporter aux autres....

par contre.....quellles conincidences, ma sage femme me disait qu'elle avait connu des femmes qui avaient perdu leurs enfants...et il y aviat beaucoup d'infirmières.....cela laisse songeur....

Merci de vos si beaux témoignages....

Quand Yanis est parti, deux mois après nous avons été convoqué par le pédiatre réanimateur pour le "suivi des familles", voir comment on allait, histoire de dire que même si on avait perdu notre bébé, on ne nous fermait pas la porte. Je me souviens lui avoir dit que je pense ne plus être capable d'exercer mon métier, que j'étais si mal que je n'apporterai plus rien de bon aux patients, que par la colère, l'injustice je serai pas capable de prendre soin des autres. le mèdecin m'a dit laisser vous du temps, mais vous en serez capable, vous êtes meurtris mais on ne choisit pas d'être infirmière pour rien.... il avait raison....

Tout comme vous je suis bien plus à l'écoute, plus sensibles aux angoisses des familles.... le fait d'avoir été patiente et maman de petit patient nous montre les choses autrement. Je me mets à leur place. Je pensais être plus froide, non mon contact avec eux est plus chaleureux.... la semaine dernière j'ai fait sortir un patient qui avait eu des complications pot-opératoires, du coup 3 semaines en services, quand je lui ai dis au revoir, il m'a fait la bise, a pleuré en disant qu'il se souviendrait toujours de moi et de mon sens de l'humanité.... pour moi, pour Yanis c'est un beau cadeau d'entendre cela.... j'espère qu'il est fière de sa maman. Pareil quand des gens meurent ( c'est rare dans mon service, je travaille en chirurgie digestive) et bin j'ai qu'une envie serrer fort les familles dans mes bras et des larmes coulent.... Je n'étais pas si sensible avant.

Tout ça pour dire que j'aime mon métier mais j'ai appris une chose, il passera pas devant mes enfants, jamais, plus jamais....

Manon oui cela m'intrigue aussi que l'on soit tant à exercer dans le même domaine, peut etre ure coincidence mais en réa à côté de Yanis, il y avait une petite préma aussi Naomie, sa maman j'ai peu discuté avec mais j'ai entendu qu'elle était aussi infirmière... je ne sais pas ce qu'est devenu sa fille....puisque Yanis est parti avant..

Je me joins à vous aussi.
Je suis assistante sociale, comme j'avais déménagé en février je ne travaillais plus. Pour l'instant je me sens incapable de reprendre ce travail où on est beaucoup confronté à la protection de l'enfance. Voir des petits loulous malheureux alors que nous on leur aurait tout donné c'est trop dur pour l'instant. En revanche j'ai très envie de m'impliquer dans de l'associatif, aller à la rencontre des gens.
Peut être que ça reviendra aussi.
En tout cas vous amenez de beaux témoignages, on sent en vous toutes de très belles personnes. Continuez comme vous étes, des mamans et des femmes formidables

xx

Infirmière en pédiatrie
j'adore travailler avec les enfants (enfants de 3 a 17 ans et demi), vraiment et je suis consciente que beaucoup envie le poste que j'ai surtout pour un premier poste
mais par contre je déteste l'environnement. je travaille dans le centre mère et enfant, là ou on a découvert que mon fils allait mal, là ou je faisais mes échos...
quand je passe devant les salles d'échos je me vois effondrée dans les bras de mon mari.
j'en peux plus de côtoyer des femmes enceintes jusqu'aux dents, j'en peux plus d'entendre des bébés pleuraient alors que le mien est né dans le silence.
je ne vais pas faire long feu dans ce service, je sens que j'arrive a un stade ou je ne peux plus prendre sur moi


voila pour ma petite expérience

je travail moi aussi dans le domaine de la santé.. je suis préposé au bénéficiaire dans le département de traumatologie . 1 mois après la perte de gabriel je suis retourné au travail pensant que sa me ferais du bien.. finalement après quelque ''shift'' sa n'allais pas du tout. j'ai été arrêté sur le champ et je n'ai pas recommencer... j'ai rencontré le médecin de l'hôpital la semaine dernière et il m'a prolongé encore de 3 mois.. trouvant que je suis encore trop fragile .. je suis resté surprise de cet décision car j'avais prévu recommencer tranquillement la semaine prochaine...

Heureusement l'hôpital ou je suis on ne reçoit pas vraiment d'enfant a moins que se soit des polytraumatisme ( souvent accident d'auto ) Je ne me sentirais pas capable de travailler en pédiatrie..

Mon mari est pompier et a eu la même réaction, il m'a dit après la perte de Nathan, qu' avec son métier, il avait sauvé beaucoup de vies en 15 ans de service, mais que la, il n'avait pas été capable de sauver son propre fils....

je suis egalement infirmiere en USLD je me suis deja posé la question au tout debut de ma reprise pourquoi des personnes agées pouvait vivre jusqu'a 100 ans dans des etats pas possibles alors que mon tout petit etait e parfaite santé et n'a pas pu vivre et enfaite le temps a tres bien fait les choses et maintenant je suis comme avant au travail.

Je suis infirmière également depuis 6 ans maintenant...
Un service assez lourd celui de la neurochirurgie avec un secteur de soins intensifs et de réanimation...
Combien de parents ai-je du accompagner dans la perte d'un enfant? Je me souviens encore m'etre assisse et d'avoir tenu la main du dernier lorsqu'il a fallu le debrancher de la machine...
Les artères cerebrales de mon petit ange se sont dilates et pour la premiere fois de ma vie je n'ai pas su ce que cela signifiait...
Ma reprise est prévu pour le 23 octobre... Fin de mon conge maternite initial...
Je me pose la question : reprendre avant ? Essayer d'avancer, d'occuper mon esprit, retrouver une vie "normale"?
Seulement serais-je capable d'entendre la souffrance des autres? De retrouver la bonne humeur et la joie de vivre qui me caracterisait tant ? Comme certaines d'entre vous, je culpabilise de ne pas avoir su proteger mon tout petit, d'avoir privilegier mon travail a son bien etre...

Je crois bien qu'il est tant pour moi de devenir "egoiste"...

c'est interessant de partager tout cela, merci de vos réponses.

Ludo quand tu dis que ta femme s'en sort plus que ce que tu pensais, bin je vais te dire que moi aussi. Je vais un peu mieux et tous les jour quand je me lève, je me dis comment tu fais pour continuer à vivre, comment tu fais pour vivre avec l'inacceptable??? tout simplement parce qu'on a pas le choix. Je me bats pour mon mari et ma famille qui m'entourent, je me bats aussi pour honorer la petite mais si intense vie de Yanis à mes côtés. Nous avons des forces, des ressources insoupçonnés et je suis sûre que nos anges y sont pour quelque chose.
Je sais pas si il y a eu des stats. Néanmoins je sais que nous sommes une catégorie de professionnelle à risque. Dès les 4 mois de grossesse le gynéco m'a proposé l'arrêt de travail. Je disais toujours si c'est nècessaire pour le bébé, si il est en danger je m'arrête mais si il n'y a pas d'indication bin j'aime autant travailler car j'aime mon métier et faire ce que je fais faisait parti de mon épanouissement personnel. J'ai été egoiste je n'ai pensé qu'à moi et comme l'a dit une mamange on a souvent entre nous une grande solidarité et je voulais aller jusqu'au congé maternité..
Moi je travaillais en 12h mais depuis mon 5ème mois, j'avais ralenti la cadence, posé bcp de congés et je bossais donc 8/10 jours par mois. Pas de nursing dans mon service, et je ne portais pas de charges lourdes, mes collègues m'aidaient. par contre oui j'étais souvent debout, je courais un peu toute la journée mais je me sentais bien, tellement épanouie que la fatigue je ne la voyait pas.

Calinox, effectivement c'est pas évident de cotoyer l'environnement qui nous rappelle tant nos bébés. Je travaille là où j'ai accouché ( mais Yanis n'est pas décédé là) et quand j'ai repris le travail remettre les pieds à l'hôpital c'était angoissant, stressant, j'avais de bouffé de chaleur. Je ne vais jamais à la maternité. Quand j'ai besoin j'envoie une collègue. La salle de réveil, j'y ai mis les pieds il y a deux semaines mais jusqu'à présent e ne pouvais pas. C'est là que j'ai attendu après ma césarienne, là où on m'a présenté mon fils pour la première fois., tant d'images, tant de douleur.... mais avec le temps je peux le faire même si ça me bouscule pas mal.
J'ai hésité à revenir dans cet hôpital mais tout d'abord j'habite en campagne donc à part celui là sinon c'est à 50km de chez moi. Et surtout, je n'avais pas envie de m'investir. C'est à dire que quand j'ai repris pour moi c'était " facile" je savais ce que j'avais à faire, je connais bien mon service, je n'avais pas à m'investir, ni à tenter de m'intégrer, me collègues savaient et j'ai eu bcp de soutien. Elles ne m'en parlent pas mais j'ai toujours une oreille attentive quand je vais pas bien ou que j'ai besoin d'exploser. Aller ailleurs pour moi ça voulait dire m'investir dans un nouveau lieu, faire mes preuves, m'intégrer à une nouvelle équipe mais je n'en avais pas la force. Le fait que tout le monde sache ce qui 'était arrivé il y a du positif et du négatif. Mais surtout je ne voulais pas de pitié, je voulais que les gens agissent avec moi comme avant.... même si pour moi rien n'était plus comme avant.
Pour être bien dans mon service il m'a fallu 5 mois, soit 9 mois après le départ de Yanis... alors vous voyez faut son temps...

Coralie, Debo... ils s'agissaient de nos bébés et à ce moment là on est pas soignant, juste parents. J'ai les mêmes réflexions que vous, je suis infirmière, je sauve parfois des vie et j'ai pas pu sauver celle de mon fils. J'ai même pas été foutu de voir que j'avais une infection. Je savais que quelque chose n'allait pas j'aurais dû insister, m'écouter, écouter mon corps, écouter Yanis. Je m'occupe des autres et j'ai même pas pu me venir à l'aide!
Quand je vais au cimetière je dis souvent à Yanis qu'il faut qu'il me pardonne, que j'ai peut être fait des erreurs, mais je lui dis que de son vivant j'ai fais le maximum, j'ai été la meilleure des mamans pour lui, je m'aurais sacrifié pour lui.... La vie ne nous a donné aucune chance.... certaines femmes sont imprudentes, elles ont des alertes, se reposent et ont leurs bébés. Moi j'ai pas été bien la matin, je me suis couché dès que je suis rentrée et le soir j'accouchais....
Coralie pour reprendre le travail avant je me suis posée la question comme toi mais du coup j'ai attendu la fin de mon congé mater. ce temps est nécessaire pour toi, enfin je pense.... en attendant j'essayer de m'occuper, j'écrivais un journal à Yanis, ménage à fond..... je me donner des objectifs.... aujourd'hui tu fais ça.... de petites choses, qui semblent banal dans la vie de tous les jours mais qui pour nous demande bcp d'effort... dans ces moments là je pensais à Yanis, comme tous les jours, mais plus paisiblement. Avant de reprendre j'ai attendu de passer le cap de ma DPA aussi... c'est un cap.... mais après je m'étais préparée. Ma chef m'avait appelé même pour décaler mon retour mais je n'ai pas voulu je m'tais préparé et plus j'attendais plus j'appréhendais. Par contre j'avais repris sur un week end, plus calme, moins de monde et 2 semaines avant j'étais venue sur un week revoir un peu mais collègues, mon service pour que mon retour soit un peu plu "naturelle". Je leur avais raconté mon cauchemard en détail, on avait toute pleurée ensemble....
La joie de vivre.... je ne l'ai plus mais elle ne m'empêche pas de prendre soin des autres....au début ce sera difficile mais le naturel revient, même si tu n'es plus la même.

Depuis ma rencontre avec Yanis, le travail passe en second. Avant c'était toute ma vie. J'aime y aller mais quand je suis en congés j'aime cette coupure. Mon implication n'est plus la même, tout simplement car je suis maman et que même si il n'est plus là, il est toute ma vie.

La vie nous inflige une telles souffrances alors que je vois dans chacuns de vous des parents formidables. c'est injuste....

oui c'est vrai que j'ai ressenti comme vous la culpabilité moi qui voit et surveille mes patients et qui remarque des qu'il y a une petite degradation je n'ai pas ete foutu de l'appliquer à moi meme je n'ai pas vu que mon corps merdait de l'interieur, j'ai declenché une hypothyroidie auto immun pour mon ange on s'est pas si il y a une cause a effet sur la mfiu a terme mais bon pour moi il n'y a pas de fumée sans feu...
le premier mois a été dure au niveau de la reprise je pleurais tous les jours dans les toilettes ou la reserve a materiel par moment ca m'arrive encore, apres le fait de travailler a nouveau m'a fait du bien, pouvoir etre utile et etre presente quand il faut... je suis vue comme une vieille dans mon service 8ans de réa et d'usi vive le coup de vieux a 33ans^^ et c'est vraie que labas au moins j'etais utile je formais "les poussins" comme je les appelles , et puis j'ai fais de belle rencontre c'est la aussi que j'ai eu pour moi un magnifique signe de ma fille... j'avais des doutes de vouloir refaire un enfant cela faisait 6mois c'etait fin decembre vers le 20 je crois je soignais une petite dame de 80ans en formant une nvelle ide et je lui parlais de moi, je le fais souvent les patients surtout ceux qu'on pas de famille ca leur fait du bien de sortir la tete de l'hopital. donc je parlais de ma grande que j'avais emené a disney et que j'etais prioritaire donc j'avais pas fait de queue en faisant le geste rapide d'un ventre rond... la petite mamie m'a regardé (je m'occupais d'elle depuis 10jrs) oh vous avez deux enfants je pensais que vous en aviez qu'une... alors evidement je lui dis pour alicia... elle me regarde et me dis j'ai moi meme perdu a 7mois de grossesse mon deuxième une fille apres je n'ai pas fais d'autre enfant j'avais trop peur, c'est le plus grand regret de ma vie ne faite pas comme moi... je vous avoue que ca m'a bcp perturbé car j'etais en plein questionnement et le lendemain de repos mon obstetricien m'appelle pour m dire que ma thyroide est equilibré et que je peux commencer les essais bébé si je le souhaitais... j'y ai vu un signe de ma fille... et je suis enceinte de petit espoir une semaine apres du 03janvier. tout ca pour te dire que je n'aurais pas fait toutes ces belles rencontres si j'avais ete encore en arret... et puis notre naturel revient, on voit les choses autrement apres je te dis pas que quand des patients qui n'ont rien de grave se plaigne j'ai pas une voie ds ma tete qui me dit "y'a pire" mais ca c'est comme tout desolé pour le roman^^

oui c'est vrai, moi aussi je me cachais pour pleurer mais au final quand je vais au travail je pense à Yanis mais je suis plus sereine. Cela m'occupe et j'aime être au contact des gens. Tout comme toi j'y ai vu un signe de Yanis. Quand j'ai repris je m'occupé d'un Mr, le soir juste avant la déboche, j'allais oublier un truc dans sa chambre. Je rentre et là je vos un garçon d'un vingtaine d'année dans un fauteuil, polyhandicapé avec les mains rétractés, une gastrectomie.... et dès que je m'accroche de lui il crie. Sa maman me dit qu'il a peur es gens qu'il ne connait pas. J'étais très touchée en le voyant puisque c'était la vie qui était destinée à Yanis, une vie de handicap à cause de cette foutue hémorragie cérébrale. La maman me dit j'ai envie de me confier à vous. Je ne voulais pas l'écouter, mais j'ai pas osé lui dire de se taire. Je savais déjà ce qu'elle allait me dire, je le sentais.... Elle me dit que son fils est ainsi car elle a accouché à 7 mois sur un pb infectieux et qu'il a fait une hémorragie cérébrale. Je lui ai dit alors que je ne voulais pas la vexer mais pourquoi le mèdecins l'avait laissé vivre sachant cette vie qui s'offrait à lui.... elle m'a répondu que son fils savait respirait seul..... C'est la différence entre elle et moi..... Yanis était en vie grâce aux machines et éteindre la machine est autorisée, vulgairement c'est de l'euthanasie passive, autorisée en France mais le sien sachant respirait il aurait fallu lui injecter un produit et ça c'est illégal, elle a dû donc le garder.... ils l'ont le week end mais la semaine il est en centre car trop lourd. Il marche pas, il parle pas, il mange pas.... il criait comme une bête. Je ne suis pas confrontée souvent au handicap dans mon service alors j'y ai vu un signe, comme si Yanis me disait " regarde le il n'est pas heureux, il souffre, c'est cette vie dont tu m'as éloigné.." ça m'avait apaisé même si vivre sans lui est un cauchemard mais c'est on rôle de maman, souffrir à sa place

C'est très beau ce que vous dites les filles.

oui dans notre boulot, nous apportons mais les gens nous apportent tout autant....on grandit graçe à ces expériences...

pour ma part, j'étais dans le service des urgences et je souhaitais partir mais j'étais une ancienne et mes cadres ne me laissaient pas partir...2 ans que j'avais demandé à travailler en réa...san savoir si j'aimerai, si cela me plairait...je voulais me former, apprendre, quitter ce service et renouveller mes connaissances...mes demandes restaient sans suite car j'avais de l'spérience aux urgences....J'allais partir en réa , quand j'ai appris que j'étais enceinte, mes cadres m'ont dit on verra à votre retour de ocngés mat...là je en m'étais plus posée la question...je me disais que peut être qu'à mon retour, je serais contente de rester dans un service que je connais bien avec une équipe que je connais....

et puis j'ai perdu ma petite....passé le traumatisme , la question de la reprise s'est posée....et là c'est apparu, je voulais partir, je voulais changer....quitter les urgences ou par deux fois j'ai perdu mes enfants.....j'ai demandé à mes cadres d'aller en réanimation, comme je l'avais demandé depuis deux ans..Me scollèhues me l'ont déconseillé, en me disant que j'aurais du mal à gérer la souffrance, la mort au vu de mon histoire.....mais j'ai senti un signe de ma fille qui m'offrait la possibilité de changer de service...

Je ne regrette pas, j'ai trouvé un équilibre et je crois que j'avais réellement besoin et envie de travailler dans un service lourd physiquement et psychologiquement mais aussi ou il y a une vraie prise en charge globale du patient et de qualité...j'ai besoin de ce traavil, et je suis très douce pour les patients et les familles. J'apporte toute mon expérience que j'entoure de douceurs.....

@emlmelou...oui peut être un signe pour nous montrer que la vie est dure masi parfois elle nous épargne de chosess douloureuses (même si sur le moment, nous n'en n'avons pas conscience....)cela à dû être dur pour toi

@petitelili.....je pense que cette discussion t'a aidé à franchir le pas et c'est une bonne chose

@coraliedu 45...je crois que nos expérineces nous auront appris à être égoiste ...la vie est si fragile, il faut penser à soi c'est tellement important!!!je te souhaite une bonne reprise

@charlène la vie est aisni faite mon psychologue m'avait dit que certaines personnes vivront des années et d'autres quelques mois et que c'était comme ça....

@debo je crois que ce sentiment d'impuissance on l'a toutes eu....quelle tristesse et quelle impuissance...

@fufupassion...j'espère que tu arriveras à reprendre en douceur...courage

@calinox; comme je te comprends et c'est peut être le moment de demander un changement de service...cela fait du bien de changer, de passer à autre chose de s'investir autrement....tiens nous au courant

@ludo oui ta petite femme doit avoir une grande force intérieure...pour ce qui est du travail tu as raisoin, même si nous adorons notre travail, il faut qu'il passe après nos enfants...peut être t'es tu trouvé un nouveau travail ou une reconversion ça se voit parfois.....

@louisd'amour....moi aussi j'ai beaucoup de mal à entendre le spersonnes qui s'occupent mal de leur enfant (même après plus d'un an) alors j'imagine qu'au quotidien cela doit être difficilement gérable......

bonne journée petites mamans et papa.

les filles je suis en CDD, je suis contractuelle, je remplace les inf qui sont parties faire l'école de puér, en décembre techniquement je serai éconduit.
j'ai cette place uniquement pour cette raison, tout est bouché dans notre région alors je doute que je puisse changer de service.
en + j'ai commencer a travailler en janvier alors que j'ai perdu mon ange en novembre, c'était pas le bon plan je crois de commencer tout de suite, je pensais que c'était la vie qui me demander d'avancer. en tout cas merci a vous <3

merci à toutes et tous de ce partage....

et comme toutes les infirmières ou dans le domaine de la santé...on adore discuter!!

calinox ...pas facile, je suis restée longtemps contractuelle....oui tu vas ou il y a du boulot....courage ma belle

et on adore discuter de pipi et caca

merci Delphine :-)

lol!!

c'est étonnant d'une région l'autre.... nous par chez nous il recrute un peu encore mais c'est vrai qu'il est difficile de promettre un CDI car pas de sous. J'ai été diplômée en 2009, cette année là c'était la pénurie, j'ai eu le droit de choisir le service, j'ai eu une prime d'installation ( deux fois mon salaire le premier mois), j'ai négocié un échelon et donc ma paye de débutante et j'ai été stagiairisé au bout de deux mois, titulaire au bout d'un an.

ah oui quand même.
j'ai passé mon entretien d'embauche en octobre avec comme phrase "pas de poste a pourvoir" et on m'a appeler fin décembre pour commencer début janvier.
sinon avant ca j'avais postuler dans une vingtaines d'établissements, tout confondu, et seulement 3 entretien avec comme phrase "pas de poste a pourvoir".
c'est la loose. la les étudiants de 3éme années en chient aussi pour trouver un emploi
et a la sortie d'école j'étais quand meme une étudiante sérieuse avec des stages que beaucoup enviaient (réa, méd, chir...)

j'en reviens pas que ça soit si difficile. Le système est mal fait....

il parait qu'il y a plus de sous dans les caisses de l'état

Pas pour tout le monde !
Mais bon, je dis ça, je dis rien. Je veux pas lancer le sujet sur un post qui n'a pas fait pour ça.

très beau témoignage!!! ca m'a beaucoup touché!! je ne suis pas infirmière mais je trouve que ce que tu as écrit est très joli!!!!
j'adore quand tu dis que c'est ton petit Yanis qui te donne la force d'avancer car moi aussi depuis que j'ai perdu mon Gabriel je suis plus forte et même s'il n'est plus là je trouve la force d'avancer grâce à lui...

merci marjo!!ce témoignage est ouvert à tous donc merci d'avoir laissé ton petit commentaire. Je dis souvent nous sommes à la fois plus forte et plus faible, pour certaines personnes ça peut paraître bizard c'est opposé mais nous savons ce à quoi ça correspond

de rien pour le commentaire c'est vrai tu as raison nous sommes plus forte et plus faible en même temps!!!! des fois je me sens faible, je me dis que je n'arriverai jamais à surmonter le deuil de mon bébé et les gens autour de moi me disent toujours que je fais preuve d'un courage extraordinaire!!! mais je me dis qu'en même temps je n'ai pas le choix, il faut avancer tout en gardant mon bébé dans mon coeur...je n'ai que 23 ans et je pense que je dois aller de l'avant sans pour autant oublier Gabriel...je suis actuellement enceinte de mon bébé espoir et je n'ai pas le choix,je dois avancer...même si des fois j'ai extrêmement peur de revivre la même chose...

Moi aussi je suis infirmière et je dois reprendre mon poste dans 2 semaines.

Pour être honnête j'appréhende, j'ai peur de ne plus être capable de prendre autant soin des patients qui me sont confiés, de ne plus être aussi empathique. En plus bébé espoir est déjà en route (pour notre plus grand bonheur!), mais j'ai peur de la réaction de mes collègues, en effet je vais retourner travaillé pour deux mois puis arret et pose du cerclage... je vais donc encore manquer dans l'effectif et c'est dure de se dire que les collègues vont encore devoir me remplacer. Quand je lis tous vos témoignage je vous trouve super forte, et j'espère pouvoir en faire autant que vous...

ptibout pense pas aux collègues pense a bébé2
si on passait sa vie a tout programmé en fonction du boulot on ferai rien de nos vies car des malades y en aura toujours.
ne culpabilise pas et essaye de profiter de ta grossesse ce qui est pas facile quand c'est une grossesse espoir

ptitbout calinox a raison. Le décès de Yanis m'a rendue un peu égoiste, je fais souvent en fonction de moi, de ce qui me bouscule pas trop, e ne fais plus attention aux autres car quand tu es au fond du trou, il y a personne pour te relever, tu as beau être entourée c'est contre toi que tu te bats aussi. Je le dis toujours mon pire ennemi c'est moi. Avant j'étais une femme épanouie et heureuse maintenant c'est comme si j'avais deux personnalités, une qui tente de garder le sourire, de vivre malgré tout, et d'un autre côté je suis si triste si terne.... c'est bizarre j'alterne ces deux phases sans arrêt. je sais pas si ça vous le fais....??
Autre chose, quoique tu fasses dans la vie les gens trouveront toujours à parler.... alors laisse les, pense à toi, ton conjoint, à Alizée et à sa future fratrie! Tu seras forte aussi, tu l'es déjà, probablement parce qu'on a pas le choix, et parce que nous avons rencontré un jour un ange.... elle est dans ton coeur, et te guide.... prend soin de toi le reste on s'en fou! Elles ne vivent pas ce que tu vs donc de toute façon elle ne comprendront pas.

Marjo, je pense comme toi, parfois j'essaie de faire avec, parfois je me dis à long terme e n' arriverai pas, vivre ainsi, avec la tritesse, le manque, le vide.... toute ma vie, ça me parait insurmontable. c'est surtout que c'est difficile de se dire faut vivre ainsi j'envie les gens qui vivent dans le bonheur, sans aucune fausse note dans leur vie, alors je me demande toujours pourquoi nous??? j'étais tellement heureuse avant, pleine de vie.... on se demande encore et toujours pourquoi?? mais comme tu dis on a pas le choix. Je pense qu'il n'y a pas de demi mesure: ou on lutte, ou on lache prise. J'associe souvent notre malheur à une maladie chronique, incurable.... car le manque on l'aura à vie et personne pourra jamais pallier.

En passent, Bravo les filles pour les espoirs!

De vous lire j'en pleure lol, merci pour votre soutiens. De toute façon on le veut tellement se petit frère ou cette petite soeur! J'espère juste que je saurait rester une bonne soignante... sinon j'aurais plus qu'à changer de métier lol


http://www.mamanandco.fr/frisettes/sticker.php?ID=18d4c53a809b7c01ca4b58222afe542f5257

au départ on en doute toutes mais comme je dis on est pas soignante pour rien, c'est généralement plus qu'un métier, alors les débuts sont difficiles, il m'a fallut plusieurs mois mais le naturel revient. Je suis sure qu'aucun patient peut deviner ce qu'il m'est arrivé car j'essaie de leur donner le meilleur lors de leur "séjour", un sourire, une attention, une main posée.... parfois c'est trop lourd, parfois ça demande bcp d'effort alors je m'isole, pleure un bon coup et repart. Les gens m'apportent aussi bcp, je me sens utile et le travail me sort un peu de ma vie de tous les jours, de mon calvaire quoi. A l'heure actuelle mon métier me "sauve" mais il n'est plus LA priorité... voilà la nuance

au départ on en doute toutes mais comme je dis on est pas soignante pour rien, c'est généralement plus qu'un métier, alors les débuts sont difficiles, il m'a fallut plusieurs mois mais le naturel revient. Je suis sure qu'aucun patient peut deviner ce qu'il m'est arrivé car j'essaie de leur donner le meilleur lors de leur "séjour", un sourire, une attention, une main posée.... parfois c'est trop lourd, parfois ça demande bcp d'effort alors je m'isole, pleure un bon coup et repart. Les gens m'apportent aussi bcp, je me sens utile et le travail me sort un peu de ma vie de tous les jours, de mon calvaire quoi. A l'heure actuelle mon métier me "sauve" mais il n'est plus LA priorité... voilà la nuance

petit bout il y a des moments ou il faut penser à soi avant de penser aux autres. Tu seras une bonne soignante et ne t'en fais pas , si tu dois t'arrêter, tu t'arrêteras et l'hopital arrivera à tourner;) et tu n'auras pas une mlédaille ni une reconnaissance primeure d'avoir été au delà de tes limites....alors fais confiance à ton médecin et si il t'arrêtes et ebn voilà c'est la vie et tu profiteras de ta grossesse....tes collègues n'ont pas besoin de tout savoir de ta vie!

Quant à ton rôle de soignant, je pense que tu retrouveras tes marques et ton désir d'aider, d'être présente, tu as changé mais tu es toujours la même personne ....alllez ne te prends pas la tête et profites de chaque jour en en te posant pas trop de questions (facile à dire, je sais lol)

marjo non n'avons pas le choix car il faut avancer et cela n'enlève pas la peine mais la vie décide et doit nous donner cette force! courage

xx

Bonjour,
Et oui, encore une infirmière !!! Et ce depuis 15 ans.
Je travaille dans un service de Soins Intensifs de cardiologie depuis six ans, exclusivement de nuit.
Je me suis aussi beaucoup retrouvée dans vos témoignages, si touchants ...
Pour moi, qui aime aussi  beaucoup mon métier, mon expérience m'a apporté aussi beaucoup d'angoisses dès le début de ma grossesse, mon expérience ou mon pressentiment, je ne sais pas.
Travaillant dans un service assez lourd et de nuit, j'ai été arrêtée dès le début de ma grossesse. Mes angoisses étaient trop fortes aussi. Depuis le début, je me disait que tout pouvait encore arriver, que rien n'était gagné. Trop consciente de l'existence de maladie, accidents et autres... On a beau se raisonner, et se dire qu'il n'y a pas de raison ... J'avais un pré-sentiment...
Et puis c'est posé à moi un dilemme. Avoir à choisir entre la vie et la mort de mon bébé a été pour moi surnaturel. Moi qui me bas pour la vie normalement. Moi qui suis capable de soigner d'habitude. J'ai fait le non-choix de lui épargner une vie que je ne lui souhaitais pas. Choisi de l'accompagner aussi dignement que possible jusqu'au bout. Entouré de tout mon amour jusqu'au bout. Souffrir de sa perte jusqu'à ma mort, pour lui épargner ses souffrances. Vivre avec à l'intérieur de moi, un combat perpétuel entre mon cœur et ma raison... Là encore je  me retrouve dans vos témoignages ! Avoir l'impression d'être deux personnes à la fois. Sentir en moi des sentiments contraires en même temps. Tout le paradoxe de la vie et la mort. La vie ne m'avait de toute façon pas épargnée jusque là, y toujours pire bien sûr, mais ce sentiments que parfois elle s'acharne. La mort, je la côtoie presque tous les jours. Mais là, j'ai vraiment l'impression que j'ai jamais rien vécu d'aussi dur, d'aussi injuste.
Je reconnais que mon métier m'a souvent aidé à remonter la pente dans ma vie. Vos témoignages me rassurent quand à l'avenir que j'ai encore du mal à envisager. La reprise de mon travail me semble impossible pour le moment. Je ne me sens pas à la hauteur. Mais il est certainement trop tôt de toute façon. Ils se passeront encore de moi au moins jusqu'à ma dpa...Mais qui sait, c'est peut-être aussi grâce à ce métier que j'ai trouvé la force de tenir jusque là... ...

Tendres pensées à vous et Gros Bisous à nos Anges.
Courage à celles et ceux qui bossent...

Très touchant ton témoignage maman de Tom.... j'ai aussi discuté récemment avec la maman d'Ayden, aussi infirmière. ça pose questions.... nous qui sommes si attentives aux autres, nous devons surmonter une telle épreuve.... Au départ de la perte de Yanis, comme toi je ne me voyais pas retravailler, je venais à en détester mon métier, c'était une certaine colère. Je me disais je me consacre aux autres et en échange voilà ce que la vie m'inflige. Mais j'ai bien compris que ça fonctionnait pas comme ça. La vie est injuste, imprévisible, hors de notre contrôle et hélas la vie n'est pas faite au mérite, sinon nous aurions toutes une équipe de foot dans nos chaûmières! 
Tu as fais ce qui te semblait de " bon" pour Tom, tu as fais le choix d'être maman, et donc d'avoir la responsabilité de lui, c'est à dire lui offrir le meilleur, et ici il n'y avait pas de meilleur pour lui alors malgré tes souffrances tu lui a ôté les siennes à venir. Je n'ai pas eu à faire à l'IMG mais ce que je sais c'est que toutes les mamans ici sont aimantes et ont fais au mieux pour leurs chouchous.
Pour le travail, oui laisse passer la Dpa, c'est un certain cap....les débuts seront difficiles mais tu verra au départ ça change le quotidien, tu penses à ton bébé mais plus paisiblement car le travail prend le dessus, puis je suis sûre que le goût pour ton métier reviendra. Je le répéte nous sommes pas infirmières pour rien et comme tu le dis, finalement peut être que ce métier nous aide à surmonter les drames de nos vies, et à travers les gens de voir la vie différemment, d'apprécier ce que l'on a et de profiter de certains moments qui avant semblaient ordinaires. 

tendres pensées à tous nos chouchous du ciel!<3<3<3

bonjour,

je suis également infirmière, (c'est vrai qu'on est nombreuse ici...)
on prend soin des autres tous les jours, on s'investit énormément, on ne compte pas nos heures...etc...
et voila comment nous sommes récompensés..., 
je ne fais pas ce métier pour la reconnaissance et la gratitude (sinon j'aurais changé de métier tout de suite ! lol) mais parce que j'aime prendre soin des autres,

je n'ai pas encore repris le travail, mais tout me parait tellement futile maintenant, les bobos et les petits malheurs des autres franchement je m'en fiche maintenant, et ça m'agace quand j'entend "je suis contrarié et j'ai mal dormi parce que j'ai une bosse sur ma voiture"... j'ai envie d'hurler "moi je suis dévastée et je ne dort plus sans médicament parce que j'ai perdu ma fille"

alors comment reprendre mon travail en ayant peur de mal le faire?, j'ai peur de ne plus être à l'écoute, ni sourire, j'ai même peur de devenir désagréable...même avec mes collègues quand elles parleront, à la pause, des futilités qui les contrarie
en plus j'ai 3 collègues qui sont enceintes dans mon service, et je ne suis toujours pas capable de regarder une femme enceinte
j'ai peur de devenir une mauvaise collègue, et une mauvaise infirmière...

bisous à ma Margaux, ma princesse, mon ange...
et à tous vos anges

Ton deuil est récent maman de Margaux, comme je le dis, mais ça n'appartient qu'à moi, avant de soigner les autres il faut prendre soin de soi. Tu n'es peut être pas prête à reprendre pour le moment donne toi le temps. Ton questionnement je l'ai eu. J'ai repris 4 mois après le décès de Yanis. J'écoutais les futilités des collègues, j'écoutais les gens se plaindre et dans ma tête je me disais " Si vous saviez ce que je vis..", j'avais du mal à m'investir, à être le moi d'avant. J'ai travaillé sur moi même, un jour je me suis dis certes ils n'ont pas vécu ce que tu vis, et n'ont pas vécu la perte d'un enfant donc ils se plaignent à la hauteur de ce qu'ils vivent.... comme on faisait avant.... Nous relativisons car nous avons vécu ce drame, mais ce n'est pas le cas de tout le monde et les gens ont le droit de souffrir aussi, il n'y a pas que nous. La douleur est propre, chaque personne a une histoire et il faut faire ainsi. Mais ça j'ai pu le faire avec le temps pas a départ. Je me surprends à consoler des copines qui se séparent, à prendre des nouvelles des autres, à rassurer des amis qui ont des problèmes financiers.... des choses qui peuvent nous paraitre si futiles. Tout cela fait parti de notre colère et un jour tu seras moins en colère et tu arriveras à te réadapter... bon tout n'est pas si facile..; quand je vois sur facebook des copines avec des bébés qui disent " bébé à pleurer toute la nuit!! vdm (vie de merde) ou " il a fait des bêtises, qui cherche un bébé à acheter?".... bin là la colère reprend le dessus, je ne dis rien mais pense très fort que moi j'aimerai que mon bébé fasse tout ça!!!! mais encore une fois elles n'ont pas notre histoire et ne connaissent pas la chance qu'elles ont. Nous, quand nous aurons nos bébés vivants, nous serons savourer notre rôle de maman, nous serons la chance que nous avons d'être ENCORE maman....
Infirmière est une vocation, comme toi je fais pas ce métier pour le mérite, ni pour l'argent!lol mais parce que je me nourris des autres.... je leur apporte ce que je peux.... comme le dis la maman de Tom je pense aussi que ça aide à surmonter nos drames.. 
L'envol de Yanis m'a changé en mieux, en moins bien, à la fois plus forte et lus fragile mais je sais que grâce à lui je connais le coût de la vie, je prends ce qu'on me donne en toute simplicité... je suis plus humaine..... Et tout ça pour que Yanis soit fier de sa maman, qu'il ne soit pas parti pour rien.... que son départ ne reste pas que colère....
Tendre pensée à ta Margaux...

Wow Melimelou,

Quel beau récit... En plein ce que j'avais besoin aujourd'hui et je pense exactement comme toi!!

Mercixoxo

bisous maman de Louka

j'espère vraiment pouvoir dépasser ce cap, ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule a avoir ce sentiment.

merci pour tes mots Mamange de Yanis

bisous d'amour a nos anges

trompettemimi comme je l'ai dis plus haut je suis IDE en pédiatrie dans l'hôpital ou on m'a annoncer que mon bébé allait mal, mon bébé est décédé en novembre et j'ai pris le poste en janvier. grossière erreur de ma part. j'ai pas pu prendre soin de moi, et aujourd'hui je suis au bord d'une crise de nerfs car simplement je m'en fou de la vie des autres. donc je vais m'arreter quelques temps puis j'irai voir la medecine du travail pour qu'il me trouve un autre poste car clairement je commence a être une mauvaise IDE.
et ce qui me choque c'est que tout le monde (cadre de santé, cadre sup, medecin du travail) était au courant de ma situation et ils m'ont quand même laisser prendre le poste.
enfin voila pour ma petite histoire.

tout cas pour dire que melimelou a raison, les collègues vont se plaindre de leur futilités alors que nous nous avons connu le pire, tout le reste nous parait dérisoires. mais sinon tu peux toujours faire ce que je fais "ne pas écouter", fais abstractions de leur petits bobos du quotidiens, c'est pas facile a faire mais ca s'apprend. et comme melimelou l'a si bien dit il faut d'abord prendre soin de soi avant de prendre soin des autres. car personne le fera a ta place.
courage a toi

je suis de tout cœur avec toi Calinox, j'espère que tu auras un autre poste, et prend le temps de souffler.
merci pour tes mots également, et je ne pense pas que tu puisses devenir une mauvaise infirmière, tu arrives a me donner des conseils et me rassurer alors que ce que tu es entrain de vivre à ton travail est difficile (moi je me plaint et je n'ai même pas encore repris le travail, j'ai un peu honte je suis désolée).

je pense a toi, courage a toi également

bisous d'amour à nos anges