Bientôt 2 ans et toujours autant de chagrin

Le 8 février 2010, on a mis en route notre bébé, je me souviens parfaitement de la date car cela faisait trois mois que j'avais arrêté la pilule et c'était notre premier mois d'essai !!! j'avais calculé ma ptite date d'ovulation et hop hop, 6 semaines plus tard : test positif !!!! la crevette était en route, nous étions heureux ! Je me suis tout de suite sentie à deux, je ne sais comment l'expliquer cette impression que mon ptit bout de chou et moi formions une équipe, je ne me sentais plus seule, je me sentais deux !!! première consultation che le gyneco qui nous félicite et n'en revient pas de la facilité avec laquelle notre bout de chou a été conçu !! les deux premiers mois sont idylliques, mon homme est fou d'amour et ses deux petits garçons à l'époque agés de 2 et 4 ans étaient fous de joie.,A la mi-avril, la maman de mes beaux fils nous a donné les petits(nous sommes en garde alternée), je me suis aperçue que le plus grand était couvert de boutons et fiévreux, quand on l' a appelé sa réponse a été "ah oui il a de la fièvre et des boutons depuis trois jours". Urgence chez le médecin, verdict varicelle, pas très bon pour moi mais bon on fait avec et je m'occupe de mes ptits boutonneux !!! tout va bien, on est pressé de faire la première écho, qui doit avoir lieu le 26 mai !!! on a trouvé les prénoms et je suis en train de faire les démarches pour avoir un congé maternité longueur trois enfants car malgré les mauvaises langues, ce ne sont pas mes fils mais deux ptits monstres à la maison plus bébé ca risque d'être éreintant ! Début mai, je récupère les enfants et la maman appelle mon chéri pour lui dire "attention le lapin a la gale, enzo a des plaies autour de la bouche et faut que magali fasse attention dans son état". Ca ne rate pas j'emmène les enfants en urgence au doc et le verdict tombe : la gale !!!!!!! Pas très bon pour moi mais maintenant que j'ai été en contact !!!! Le 20 mai, je suis fatiguée, j'ai mal au dos et au coeur. Le 21 mai je rentre à la maison et on s'engueule parce que je suis de mauvaise humeur. Je vais me coucher et suis réveillée par des crampes et des pertes de sang. Direction l'hôpital, juste une demi-heure plus tard je suis examinée et le verdict tombe, il n'y a plus de bébé. L'interne me dit que c'est pas grave, que ca arrive tout le temps et qu'il faut expulser. Il me prescrit du cytotec 18 cachets en 48h. Les douleurs sont atroces, je saigne à n'en plus finir et je pleure, je pleure .... Retour pour l'écho de contrôle, encore des restes comme il dise hop 18 cachets de cytotec à reprendre. Retour une semaine plus tard pour l'echo : encore des restes bon encore un peu de cytotec. Je demande pourquoi pas un curetage, ca fait quinze jours que je saigne, que le bébé part bout par bout, je suis en train de devenir folle. L'interne répond que le curetage c'est dangereux dans ce cas, que je risque de ne plus avoir d'enfants et qu'il n'y a pas à faire un tel cinéma. Je bosse, je saigne,je pleure. Une semaine après j'y retourne toujours pas terminé et il décide de m'aider un peu : hop sur la table à me cureter à vif pour m'aider !!! on me renvoie chez moi, je pleure. Au bout de quatre semaines, nouvel interne et mon chéri qui a toujours été là (je ne l'en remercierai jamais assez) s'énerve très fort quand il me dit "vous faites comme vous voulez ou on attend ou on fait un curetage. L'infirmière le calme et dit qu'après un mois autant me laisser un ou deux jours de plus plutot que le traumatisme du curetage. le 24 juin c'est fini enfin, je vais chez le gyneco et comme tout le monde "c'est pas grave, 20 % des grossesses se terminent en fc, il faut relativiser, t'es jeune et blablablabla. Pendant ce temps la tout le monde accouche, la meilleure amie de ma belle soeur qui a avorté six mois auparavant est enceinte et c'est un accident. J'ai envie de bouffer tout le monde, je m'en veux et me reproche d'avoir été aussi insouciante face à la varicelle, et tout et tout. Ca n'a pas été facile dans notre couple, j'ai été odieuse, je l'ai accusé de la mort de la crevette, je n'avais plus envie de rien. A partir d'aout on a réessayé encore et encore et rien, au mois de decembre ca faisait 16 mois qu'on essayait. Le pire c'est que tout va bien, apparemment tout est psychologique, j'y pense trop. C'est vrai j'ai le sentiment d'être vide, de ne servir à rien. Le pire c'est que je travaille, que j'ai deux beaux fils merveilleux et une conception de la femme active et libérée mais quand je me regarde dans la glace, je ne vois qu'une machine à bébé défaillante. Je suis venue sur le site car j'ai l'impression qu'on ne juge pas. je ne peux pas en parler autour de moi car ce n'était pas un bébé, ca faisait moins de 4 mois et les gens se disent que je ressasse. même mon conjoint ne veut pas en parler pour lui il faut passer à autre chose. Me faire aider, je sais que ce serait bien mais pour dire quoi, voila j'ai fait une fc et j'avais déjà programmé les vingt prochaines années de bonheur avec un embryon. Pour la nouvelle année, j'ai décidé de reprendre la pilule et laisser un peu derrière moi ces histoires de procréation mais je me demande surtout quand est ce que ce pincement au coeur va arreter quand je croise une femme enceinte ou que je traverse le rayon puériculture et que je m'y attarde car ca fait du bien en même temps que ca fait mal. J'ai honte face à ces témoignages de maman qui ont perdu un enfant à 6,7,8 ou 9 mois mais je me dis que je trouverai peut être quelqu'un qui comprendra.

Magali, je me retrouve completement dans ce que tu ressens et on a plein de points commun.
J'ai moi aussi 2 beaux fils dont nous avons la garde alternée.

1ère grossesse: je tombe enceinte au bout du 2ème cycle en aout 2009, quelle joie !!
Nous annoncons la nouvelle aux garçons le 2 janvier 2010. Nous ne voulions pas que la maman le sache avant car elle nous pourri la vie...

J'ai perdu mon ange le 23/01/10, et c'était l'effondrement total. J'en ai voulu à mon mari et à ses 2 fils meme si je les aime très fort et me le rendent très bien.

Bref, je suis retombée enceinte en mars 2011 mais FC à 12 sa... puis de nouveau tombée enceinte en octobre 2011 et FC à 10 sa.

Je suis allée voir un psy car je devenais vraiment excécrable avec mon mari et mes beaux fils (ils ont 7 et 8 ans). je leur en voulais mais c'était inconscient. J'en voulais à mon mari car lui y a déjà 2 enfants et que moi j'arrive pas à en avoir.
Et puis les enfants me parle de la grossesse de leur mère... elle est enceinte de la meme date que moi si je n'avais pas fait de FC.
C'est très dur.

N'ai pas honte de ce que tu ressens car chaque fausse couche est une épreuve difficile. Moi j'ai connu les 2: perte d'un ange et perte de 2 brybry... et en plus j'avais des jumeaux pour la dernière. donc encore plus les boules...

Pour moi les causes de FC sont inexpliquées: causes inconnues, mis à part p-ê le psychologique. C'est pour c aque je suis allée voir un psy en janvier. Et il m'a dit que je faisait un déni de mon deuil, et que le seul truc que je voulais c'est de tomber enceinte pour prouver que je peux porter un enfant et palier à ces échecs.

Là je souhaite plus que tout retomber enceinte et le gygy m'a donné un coup de pouce au clomid. ca booste les ovaires.

Tiens le coup ma belle, j'espère que ton mari te comprends.
J'ai été aussi très odieuse avec le mien, c'est pas facile tous les jours surtout avec une semaine sur 2 avec des enfants qui ne sont pas les tiens.

courage♥

merci, j'espère que le clomid va marcher pour toi !!! c'est vrai que le couple a vite fait de se détériorer et que je ressens des sentiments assez ambivalents envers mes beaux fils : je les aime et j'ai l'impression de tout leur donner comme le ferait une maman et je me dis aussi que pour les soigner, chose qu'aurait du faire leur mère, de la varicelle, de la gale, j'ai mis mon enfant en danger. Je culpabilise et inconsciemment j'en veux à mon conjoint car pour lui ce n'était que le "troisième" et je pense que nous ne sommes pas à égalité. encore merci, j'ai moins le sentiment d'être une pauvre loque qui ne fait que s'apitoyer sur son sort.

Non Magali, tous ces sentiments entremêlés font parti du deuil que tu dois faire.
J'ai eu moi aussi ce sentiment de tout donner aux enfants comme une mère le fait. Et c'est vrai ! Tu es présente 1 semaine sur 2, tu fais partie de leur vie, tu les éduques comme si c'était tes enfants. Donc une belle maman a aussi le rôle de maman.
Moi aussi je me suis dit que j'ai mis mon enfant en danger qd j'ai eu ma FC en noveambre 2011 car ils m'ont bien énervé à un moment où j'etais excedé. Je me suis mise en colère presuqe à la limite de l'hystérie. Et j'ai toujours pensé que c'était a cause de ça que j'avais fait ma FC.

Mais la psy m'aide à me déculpabiliser... et il l efaut pour que la prochaine grossesse soit plus sereine.

Bonjour Magali,

Ton témoignage m'a énormément touché. J'ai moi aussi un beau-fils, un ado de 13 ans, et rien n'est plus comme avant avec lui. D'ailleurs, rien n'est plus comme avant tout court.

J'ai perdu mon petit être à 14SA, au cours d'une interruption médicale, car il avait une grave malformation au cerveau et ne pouvait vivre en dehors de mon corps. Nous avons appris ce triste diagnostic le 3 novembre, lors de la première écho. Depuis, les flammes de l'enfer me brûlent toute entière.J'ai l'impression d'être en pilote automatique,je fais les choses car je dois les faire, manger, dormir (mal) aller au travail... mais sans être tout à fait là. Avec mon conjoint, c'est difficile depuis plusieurs semaines, alors qu'il m'avait énormément soutenue avant. Et il y a des conflits à cause du fait qu'il a un enfant, quoi qu'il arrive, et moi non. Pour finir, il gère le deuil différemment, me dit d'aller de l'avant, refuse d'en parler et me dit de tourner la page. Je me sens incomprise et surtout très seule. L'entourage n'aide pas, me renvoyant que "ce n'est pas si grave", comme s'il savaient ce que je vis.

Voilà, je ne sais pas si ça t'aidera, mais je peux te dire que tes mots m'ont vraiment touché. Et tout l'amour que tu as pour tes beaux-fils, je trouve ça aussi très touchant. J'espère à nouveau te lire et échanger si tu le souhaites.

Je pense à toi, à ta petite étoile et à tes beaux-fils

Céline