Comment accepter l'inacceptable?
C'est en juillet 2003 que notre vie familiale débute. Wow! Quelle joie d'apprendre qu'un petit coeur bat contre le mien. Nous vivons des moment extraordinaire, voyant jour après jour l'évolution de cette grossesse avec tout les rêves qui viennent avec. On se voit le bercer, le cajoler, tout les rires ensembles et les beaux moments familiales que nous aurons. Il y a rien qui nous prépare a vivre un échec, c'est pourtant ce qui est arrivé. C'est difficile a croire que ça nous arrive, on attend ce bébé avec tant d'amour, de passion, tout es prêt pour son arriver.
En Janvier 2004, la grossesse prend une tournure bien différente que celle écrite dans les livres. 25 semaines de grossesses et déjà la rupture des membranes survient. Plusieurs semaines d'hospitalisations,d'examens, d'inquiétudes, de peines,ce sont écoulées. Après seulement 29 semaines de gestations Zachary se montre le bout du nez. Il est si petit, si fragile. Bien au chaud dans son incubateur, il se battait. Malgré les bons soins obtenus, le médecin nous pose la question suivante: Nous l'avons réanimer a 2 reprises, il aura plusieurs séquelles donc es-ce que vous voulez qu'on le débranche? 10 heures après sa naissance, Zachary est devenu un ange, nous l'avons accompagné jusqu'à la fin. Jamais je n'oublirai son visage. Nous sommes reparti de l'hôpital avec seulement une petite boîte souvenir.
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Pourquoi ça nous arrive à nous? Qu'es-ce qu'on a fait de mal? Comment va-t-on s'en sortir? On aura jamais les réponses à ses questions. Malgré la montée laiteuse, le regard des gens, on doit continuer jours après jours à vivre notre quotidien sans notre petit Zachary avec nous.
Ange Zachary
La vie reprend sont cours normal. Quelques mois plus tard, quelle joie d'apprendre que je suis a nouveau enceinte. L'émotion était palpable. J'étais heureuse et triste en même temps. La magie et la naïveté de la grossesse n'existaient plus pour nous. Les semaines avancent et tout se déroule bien. Rendu a 12 semaines, je passe la clarté nucal. Voyant le médecin inquiet, je m'interroge à mon tour. Encore une fois, mon rêve s'envole. Le bébé que je porte ne sera pas viable, il est atteint d'anancéphalie; un problème du tube neural. Je dois subir un curtage. Je me demande pourquoi le vie s'acharne sur nous? Encore une fois nous devions faire le deuil, celui de la vie rêvée. Jamais je renoncerai à mon rêve devenir maman.
Les mois passent et passent et rien. Enfin après plusieurs mois d'essai, la cigogne est revenu faire son nids en moi. Je reste couché de peur qu'il arrive un ti pépins, je n'ose plus allé au toilette de peur de voir du sang, la peur m'envahit. Quelques semaines plus tard, la réalité me rattrape, je vois du sang dans la toilette, j'ai tout de suite compris que tant que je n'aurai pas fait mon deuil de Zachary, jamais il aurais de la place dans mon ventre pour laisser grandir un petit être. J'ai du subir un autre curtage. J'ai vécu 3 grossesses en peu de temps et je n'ai encore aucun petits bébé à cajoler. Je pleure et pleure. Je prends maintenant le temps nécessaire pour faire le deuil de mon ange. Je fais appel a un groupe de soutien en deuil périnatal: « Les rêves envolés » je peux enfin parlé à d'autres mamans ayant vécu le deuil d'un petit bébé. Ça me fait du bien de savoir que je suis pas la seule a vivre dans la colère, de me sentir comprise. Je retrouve la paix intérieur. Je suis chanceuse d'avoir 3 anges qui veillent sur moi.
Le 23 Juin 2007, je donne naissance à la plus belle des petites filles. Elle pèse 6 lbs et 2. Je la regarde sans cesse, je m'assure qu'elle respire. Ses pleures me font du bien. Enfin j'ai un bébé à bercer, Anaïs est mon rayon de soleil, ma petite princesses. Qu'elle joie de revenir à la maison, les mains remplies d'amour. L'allaitement est un moments prévilégiés avec ma fille, là où le temps s'arrête.
Quinze mois se sont écoulés depuis la naissance d'Anais. Elle ne veut plus mon lait maternel, je ne suis pas prête à rompre ce lien, celui de l'allaitement. Je me questionne, je comprend ce qui se passe. Anaïs ne voulais plus mon lait car il a changé de goût pas à cause de moi mais parce que je suis a nouveau enceinte. Je porte la vie encore une fois. Une journée à fois. J'ai compris que regarder trop loin peux nous faire de la peine. La grossesses se déroulent parfaitement, et le 10 mai 2009, je donne naissance à un petit garçon de 6 lbs et 13. Elliot et Anaïs nous comble de bonheur. J'adore la maternité. Je remercie souvent mes 3 petits anges de me permettre d'être heureuse, d'être une maman comblé. Je savais qu'il n'étais pas encore le temps de faire le deuil de la grossesse et de l'allaitement, nous voulons avoir une belle grande famille. Je prends le temps nécessaire pour profiter de mes deux amours.
Qu'elle joie d'apprendre qu'en octobre 2011, je porte encore une fois la vie. Je profite de cette grossesses au maximum, je garde dans ma mémoire la sensation de vague dans mon ventre. Cette aventure est bien différente des autres car elle est ma dernière. Nous gardons la surprise du sexe pour la naissance. Je caresse mon ventre, il me répond avec des petits coups de pieds, je porte ma main sur mon ventre et il met sa petite main contre la mienne. Je suis inquiète, une petite voix me dit que je porte un gros bébé. Je parle a mon médecin de cette inquiétude, elle me rassure en me disant que tout semble parfait; un poids normale, une hauteur utérine dans la norme, pas de diabète de grossesse. Je poursuit ma grossesse toujours avec cette inquiétude.
Le grand jour approche, je ne dort plus, les pieds qui enflent. Le 16 juin en après midi, je perd mon bouchon de mucus, j'ai des contractions dans la soirée et toute la nuit, ensuite plus rien. Je reconduis les enfants chez mes parents pour que je puisse me reposer car je crois que nous auront notre trésor très bientôt. Mon feeling était bon, le 17 juin à 22h30 je perd mes os. J'ai hâte de faire sa connaissance. On arrive à l'hôpital, je m'installe dans la salle d'accouchement, la même que j'ai eu pour Elliot. Comme je suis chanceuse, mon médecin traitant est de garde. Je suis en confiance. L'anesthésiste arrive pour l'épidurale à minuit. Wow! Qu'elle belle accouchement tout se déroule à merveille, je me repose avant les poussées. Tout va trop vite. Je débute les poussées à 3h30. 3H50, mon accouchement est devenu un cauchemar. Je ne comprend pas ce qui arrive, mon lieu de tranquilité est devenue une tempête. Le médecin appel à l'aide, 2 infirmières sont sur moi et pèse sur mon ventre, mon chum en panique, moi je cris ; « MON BÉBÉ, MON BÉBÉ» Je perds la notion du temps, les minutes sont des heures. Ma chambre est pleine de personnes, médecin, infirmières, gynécologue, urgentologue, inhnalotérapeute, anesthésiste. Pourquoi sont tous là? Le bébé, Mon bébé, est pris, il ne passe pas. C'est ce qu'on appel une dystocie des épaules. 12 minutes plus tard, soit a 4h05, il est enfin sortie, sans pleur, sans tonus. Pendant que l'on s'occupe de moi, une équipe travail fort pour le réanimer. Au bout de 10 minutes, mon médecin vient me voir et on lui dit d'arrêter les manœuvres. Victor pesait 8lbs et 7. J'avais raison. J'avais fait plein de rêves pour la naissance. J'entendais mon bébé pleurer, on le mettais sur mon ventre, je l'allaitais; les gens venaient nous voir pour nous féliciter. Au lieu de félicitation, ils nous offrent leurs condoléances. Tout mes rêves autour de cette belle naissance tombent à l'eau.
Mes yeux sont vides. J'ai peur. J'ai déchiré au 4 ième degrées, j'ai des équimoses partout, j'ai perdu beaucoup de sang, je ne peux pas uriné à cause de l'enflure et en plus j'ai pas de bébé sur mon ventre pour me consoler. Je dois annoncer la terrible nouvelles à ma mère, à ma fille qui attends ce bébé avec impatience. Comment vais-je faire?
J'ai restée une semaine à l'hôpital, je suis en très mauvaise états, physiquement et moralement. J'ai pris Victor avec moi tous les jours, je l'ai bercé, il a fait dodo avec moi. Il était très beau, le petit nez de sa sœur et pour la première fois j'avais un bébé joufflu. Je dois affronter la réalité. L'hôpital était pour moi ma bouée de sauvetage, elle filtrait mes appels, mes visites et surtout j'avais mon Victor avec moi. De retour à la maison, nous devions affronter une chambre vide,le regard des gens, organiser les arrangements funéraires, choisir une urne digne de sa beauté.
Après la petite cérémonie des anges, nous avons ramené Victor avec nous, il sera toujours à mes côtés en poussière d'étoile. Bien qu'il a passé trop vite dans nos vie, je suis fière et honoré qu'il soit un membre de notre belle famille.
Les gens fuient notre regard, ne sachant pas comment réagir. Moi je ne veux pas qu'on fasse comme si rien ne s'était passé. J'ai vécu une super grossesse, j'ai mis au monde un beau garçon du nom de Victor et j'en suis très fière. J'ai seulement besoin qu'on me regarde, qu'on me sourit, qu'on me donne une petite tape sur l'épaule en signe de compassion et d'encouragement. J'ai eu beaucoup de soutient de ma famille et des mes amies.
Déjà un mois après ce terrible cauchemar, je regarde en avant, je profite de mes deux enfants en parfaite santé et surtout je remercie la vie d'avoir un amoureux comme le mien. Je prends la vie une journée à la fois et j'en profite parce qu'on ne sait pas ou nous serons demain.
Pour tout les parents qui vivent un deuil périnatal et leur famille , je vous suggère un livre extraordinaire qui aborde ce sujet tabou. «Les rêves envolés »
Lettre à Victor
Cher Victor, mon petit ange,Nous t'avons tellement désiré. Papa, ta soeur, ton frère et moi,avec t'attendions dans notre belle famille impatience. Tous avaient hâte de te bercer, te cajoler mais la vie en a décidé autrement.Ce fut un honneur d'avoir eu la chance de te porter durant neuf long mois. Tes petits coups de pieds, tes caresses sont gravés dans mon coeur à tout jamais. Je t'ai embrassé, j'ai fait dodo avec toi et je t,ai bercé de longues heures, maintenant il est temps de te laisser rejoindre ton frère Zachary. Il t'attends et prendra bien soin de toi.Sache que nous t'aimonsMaman et papa xxx
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