Bonjour à toutes et à tous,
Je vous ai déjà parlé de mon histoire il y a un peu moins d'un an. (regarder la liste de sujet un peu plus bas)
Je reviens aujourd'hui car dans 9h23, mon fils aurait eu un an, s'il n'avait succombé à cet "accident de naissance" comme je l'appelle.
J'ai culpabilisé, je n'ai plus cru en la vie, j'ai fait "comme-ci" pour rassurer les autres et qu'on me laisse tranquille avec ma douleur, mais un jour, j'ai cessé de me réveiller en pensant à lui, j'ai arrêté de surveiller la présence de son doudou à mes coté quand j'étais éveillée, j'ai arrêté de lui parler à haute voix pour mieux lui parler dans mon coeur. Un jour j'ai recommencé à respirer même si aujourd'hui j'ai le souffle court et les mots me manquent.
Dans mon histoire s'est invité la maladie, les traitements m'ont certainement rendu stérile (j'ai des symptomes de ménaupose - bouffées de chaleur, insomnies, aménorhées) mais j'ai choisi de continuer, car si j'ai la chance de guérir "pour de bon", mon projet d'être parent, d'être mère, maman à nouveau reste fort et concret.
Je me rappelle ma première connexion ici, le 16 août 2012, je ne pouvais ni lire, ni comprendre, ni même imaginer ce genre de message, et même si je dois admettre que je ne suis pas tous les jours "au top", il m'est aussi arrivé d'aller bien. Malgré l'absence d'Arthur, malgré la stérilité, malgré le faible espoir en un avenir meilleur.
Et je vous raconte tout cela aujourd'hui, car j'ai choisi de vivre. Au début, j'aurai juste voulu mourir/ Tout simplement. Mon mari m'en voulait de vouloir l'abandonner. Je ne sais pas comment j'ai tenu.
J'ai essayé la méditation, vivre la seconde présente rien de plus. Et en prenant les jours, un à la fois, j'ai tenu... un jour de plus.... et un jour j'ai fait le constat que ça allait "mieux".
Le premier jour où je me suis rendue compte que je n'avais pas pensé à mon fils "comme avant", j'ai culpabilisé. C'était très dur, j'étais une mère de 8 jours et en plus une mère indigne.
Lorsque je me sens mal, je me rappelle les raison positives qui m'ont donné envie d'avoir un enfant, de partager avec lui cette vie.
C'est extrêmement dur, et nous sommes tous quelques part des survivants. On survit au chagrin, à l'absence, à la peur.
Je n'ai rencontré qu'un mort dans toute ma vie et c'était mon fils, le premier né dans nos familles respectives, le plus attendu.
J'ai laissé le temps au temps. Mais il est vrai que même ne rien faire peut sembler insurmontable. Souvent j'ai pensé ne pas être capable de vivre jusqu'au lendemain.
Aujourd'hui, nos démarches pour adopter sont en cours. Nous avons choisi la vie.
Et même si nous ne savons pas comment aborder ces anniversaires (de sa naissance et de sa mort), nous continuerons à choisir la vie. Pour tout vous dire, je pense aller chez le coiffeur pour être belle pour mon fils.
Je serai toujours amputée d'une partie de moi même, il me manquera toujours quelqu'un mais si j’accepte mon histoire, son histoire, j'aurai gagné car cette simple victoire justifie qu'on est tenté de partager nos vies avec nos chers anges.
Je pense bien à vous toutes aujourd'hui, je vous souhaite du courage et de la douceur.
AvA