Je ne peux pas vivre sans elles

Bonjour,

Cela fait un moment que je vous lis, mais je n'avais encore jamais posté. J'ai perdu mes filles à 23 SA le 6/11/2014. Cela faisait 8 ans que nous essayions d'avoir un enfant et c'était la première fois que c'était positif.

Nous ne savons pas vraiment pourquoi j'ai accouché si tôt ; l'équipe médicale qui nous a suivis non plus et j'ai parfois encore du mal à me dire que tout est terminé. Parfois je me dis que j'ai rêvé.

Depuis, je me sens comme morte à l'intérieur. Je n'ai plus envie de voir personne et je m'isole de plus en plus, y compris de mon compagnon qui a pourtant été parfait avec moi.

J'ai également des complications qui m'empêchent de faire mon deuil et qui m'empêchent de me projeter et d'aller de l'avant : j'ai toujours le placenta. Ils m'ont fait un curetage après l'accouchement mais ils n'ont pas réussi à l'enlever. Du coup, je n'arrive à me projeter d'autant que je ne sais pas si je pourrais avoir d'autres enfants à cause de ça.

J'ai besoin de vous car je sens que je m'enfonce ; j'ai besoin de savoir qu'après ça, il y a encore de l'espoir (s'il y en a). pour l'instant, je suis en colère : je ne comprends pas pourquoi ça nous est arrivé, je ne comprends pas pourquoi le soleil brille encore après ça et enfin, je ne comprends pas que mon corps lui même continue sa route (j'arrive à dormir, j'ai faim...). Je crois que c'est ça qui me met le plus en colère. Il m'a lâché et j'ai le sentiment d'avoir tué mes filles, car je les sentais bouger peu de temps avant d'accoucher.

J'espère ne pas avoir été indécente en vous racontant tout cela, car en lisant vos histoires, j'ai vu que j'étais loin d'être la seule et que personne ne mérite de vivre une chose pareille.

Merci de m'avoir lue

Eugénie

Mon dieu non, que tu n'es pas indécente !!!

Et tu as le droit d'être perdue, en colère, de ne pas supporter que le soleil se lève le matin (c exactement ce que je me disais il y a qqs mois) ou que la terre continue de tourner pour les autres ... et au bout d'un moment tu te détestes pcq tu as oser rire alors que ton bb est mort ... et là, 5 mois plus tard, je m'en veux parfois le soir en me couchant pcq je me rends compte que je n'ai pas vraiment pensé à lui et par là je veux dire que oui j'ai pensé à lui ms que cela ne m'a pas plongé ds la douleur/tristesse comme avant ...

Alors en effet la route est longue, je commence à voir que j'ai fait du chemin ms je sais que je ne suis pas au bout, je sais que je suis changée à jamais et qu'il restera ds mon coeur pour tjs.
Le temps aide à ce que la douleur devienne plus supportable mais surtout ce qu'on en fait :
- parler de soi et de ce que l'on vit aide à faire son deuil (je vois une psy et ss elle je n'en serais pas là et j'en parle énormement autour de moi, mes amies par ex prononcent son prénom naturellement et cela me fait bcp de bien ...)
- s'entourer de gens bienveillants (et fuir ceux qui te font du mal)
- s'écouter, être un peu égoiste (franchement tu as le droit !) et faire les choses que si elles te paraissent faisables
- dormir, manger, essayer de voir du monde ... même si ce ne sont que des moments volés on en a besoin (une fille du forum appelait cela "les vacances de la réalité" et elles ns sont nécessaire pcq déprimer tt le tps c trop dur)

Voilà les choses qui m'aident, je ne sais pas quoi dire d'autre ms je suis sure que les filles trouveront.

Je ne suis qu'une jeune mamange (5 mois c long et c court à la fois) mais oui on peut aller mieux et  tout ce que je te souhaite !

Bcp de courage à toi et des baisers à nos anges
M

* je voulais écrire "et C'EST tout ce que je te souhaite"

Bonsoir mesanges 47, tu n'es pas indescente loin de là. C'est si dure de continuer à vivre après cette douloureuse épreuve. On est toute pareil tu sais on s'en veut de tel ou tel chose moins tout au début je m'en voulais de rire, maintenant je me rends compte que ce n'est pas pour cela que je les oublie. Ton histoire ressemble un peu à ma mienne j'ai mis plus de 8mois à avoir droit de tombé enceinte de mes jumeaux et toit comme toi j'ai accouché prématurément à 23semaines et 3jours je ne sais pas pourquoi et ne serai jamais .... je vois une psy depuis un mois à peu près et j'espère pouvoir dire un jour sa va! Pour le moment je suis comme toi en colère l'impression qu'on m'a repris mes bébés comme si je ne les méritais pas que je ne méritais pas ce bonheur.... beaucoup de courage à toi et te souhaite malheureusement la bienvenue parmi nous, de gros bisous à nos anges envolés

Bonsoir... Tu n'es pas indécente et il ne faut pas avoir peur de partager tes ressentis ici. Justement, c'est avec des mamans ayant vécu la même chose que tu te sentiras comprise. Nous sommes toutes comme toi. Pour ma part, je suis en colère aussi. J'en veux à la terre entière et je m'en veux à moi aussi. J'ai l'impression que mon corps est la tombe de ma fille et c'est tellement horrible. Je me sens si mal quand mon conjoint pose sa main sur mon ventre. Je ne sais pas si après ça, il y a de l'espoir car je n'en suis pas encore à ce stade. J'ose l'espérer car j'ai besoin de m'y raccrocher. J'ai envie de me dire que la vie peut nous apporter de belles choses aussi. Ca ne sera pas facile mais je pense que l'on peut retrouver une certaine sérénité après un tel drame. Ca restera gravé en nous mais on peut vivre avec ça. Ce n'est pas de ta faute, ça arrive malheureusement a beaucoup de mamans et il n'y a pas toujours de raisons. Courage à toi et n'aie pas peur de choquer qui que ce soit ici, tu peux dire tout ce que tu ressens.

Merci les filles,

Je vois bien que je ne suis pas seule ici, et quelque part, ça me désole. ça arrive plus souvent qu'on croit, en tout cas, que je le croyais.Comment vous faites pour vous lever le matin et encore trouver un sens à la vie ?

Pour l'instant, la vie n'a plus de sens pour moi. Angel, moi aussi j'ai du mal quand mon conjoint met sa main sur mon ventre. J'ai mis un temps fou à faire confiance à la vie, et quand je me suis enfin relâchée, j'ai perdu mes filles. Du coup, je ne sais pas comment je peux avoir confiance en la vie.

Je vous embrasse et vous souhaite de tout coeur de retrouver de l'espoir !

de rien mesanges47, oui on est beaucoup trop nombreuses a avoir vécu sa malheureusement. Moi ce qui me permet de continuer c'est mon mari mais j'avoue que sans lui je ne sais vraiment pas où je serais ....
je me lève tout les matins sans en avoir l'envie .... sans savoir vraiment pourquoi .....
je me demande également comment faire confiance à la vie, après tant d'année d'attente de cette grossesse j'étais tellement heureuse alors pourquoi la vie à décider de me les reprendre ...
bon courage à toi

Courage moi aussi mon mari m aide beaucoup c est pas évident . C est injuste personne ne devrait vivre celà on a le droit d être en colère d en vouloir à la terre entière d être jalouse c est si dur... Je pense qu il faut faire selon
Ses envies et y aller doucement courage bisous à tes anges

Merci les filles!
Pepette ce que tu decris je le ressents aussi. Ma psy m'a dit qu'il fallait que je sois en colère du mieux possible. Pour l'instant c'est la seule chose dont je sois capable. La colère fait partie du processus de deuil.
Tous les jours je me demande pourquoi c'est arrivé et je me dis que je ne serai plus jamais heureuse et que je ne serai plus jamais la même personne.
Je vous souhaite beaucoup de courage car c'est ce qu'il y a le plus dur au monde.
Gros bisous

oui ce qui est sûre c'est que nous ne seront plu jamais les mêmes ... oui la colère fait parti du processus de deuil !!! on ne sera jamais pourquoi? on en veux à la terre entière... je pense que de n'avoir aucune raison qui explique sa n'arrange pas .....
bon courage, gros bisous

Qd j'ai perdu Corentin tous mes collègues étaient au courant que j'étais enceinte - forcément presque 6 mois ça ne se cache pas - et l'une d'elle ns a appris à ce moment là qu'elle avait subi (je déteste le mot "bénéficié" qu'utilisent les médecins) une img à 14 semaines il y a de ça 15 ans, les médecins ne lui ont rien expliqué juste dit de prendre les cachets et aurevoir madame ... bon ça c pour raconter un peu son histoire ... ce que je voulais te dire c qu'elle nous a raconté qu'elle était tellement en colère qu'elle c retrouvée ds un champ à hurler sur des vaches pcq elles elles arrivaient à faire des bb au moins !!!

Moi j'ai hurlé plusieurs nuits ds mon jardin  ! La colère fait partie du cheminement et on a le droit de l'exprimer même violemment (tant qu'on ne fait de mal à personne comme m'a dit ma psy) et l'accepter est probablement la seule façon pour qu'elle diminue ...

Bon courage à toutes
M

Merci marie pour ton témoignage.
Je n'arrive pas à faire sortir ma colère même si elle est bien présente.
Je pense que le temps apaisera nos souffrances mais j'ai l'impression que plus le temps passe plus c'est dur.
Seul mon compagnon me maintien un semblant de vie.
Courage à vous; à nous toutes

Oui je t'assure mesanges, les choses évoluent ... je ressens encore parfois de la colère ms ce n'est plus ce qui domine. Après cette phase j'ai eu comme un mieux puis le mois d'octobre a été un vrai enfer (c le mois où il aurait du naître !!) depuis ça commence à aller mieux doucement. La tristesse est tjs là, je pense à lui ts les jours ms de façon plus douce et plus sereine. Reste les nuits qui sont tjs très dures car mon cerveau me fait revivre plein de choses et je n'arrive pas à dormir ms en journée c déjà mieux.

Je pense que l'on passe toutes par là, on se dit que c de pire en pire (et parfois c vrai) mais il y aura aussi du mieux et il faut se raccrocher à ça !

Je t'embrasse toi et ton compagnon,
M

Ce soir je suis mal. J j'ai fait une hémorragie suite à un placenta acreta. Elle semble résorbée et j'ai enfin expulsé le placenta mais je suis hospitalisée à la maternité où j'ai accouché. Ils m'ont déclenché des contractions pour que je puisse expulser les caillotset le placenta. J'ai revecu mon accouchement du coup.
Et là j'entends des bébés pleurer dans tous les coins et j'en peux plus.
Jamais je n'entendrai mes filles pleurer. C'est de la torture.
Elles me manquent tellement :'(
le

Courage mesanges, ce que tu vis doit être en effet très difficile .. retourner là bas au service mater ... je comprends ! Accroche-toi à ton compagnon, j'espère qu'il te serre dans ses bras (ça fait un bien fou)  et j'espère que vous allez bientôt rentrer chez vs !

M

Tu dois encore vivre de difficile épreuve avec cette hospitalisation.
 J'imagine sans souci l'état de lequel tu dois être.

La perte de nos bb et la vie qui suit sans eux est  une tragédie auquel aucun mot ne peut donner du sens ou du réconfort.
C'est en nous , en toi , dans ton couple.
C'est important que ton mari te soutienne.
Ta famille et tes ami(e)s  sont aussi présents j'espère , même si selon les moments on préfère s'isoler.

Je comprends ta colère , ton incompréhension  et tes interrogations sur l'avenir.
Le temps atténue paraît- il... c'est un peu  vrai mais pour ma part je ressens toujours de la colère même si elle est moins présente , elle n'en demeure pas moins forte.
On apprend a vivre avec.

J'espère que tu pourras rapidement rentrer chez toi .

Merci les filles pour vos messages de réconfort.
Je suis sortie de la clinique aujourd'hui. Je me rends compte que j'ai eu chaud avec cette hémorragie. J'ai eu un placenta accreta et ce que je lis sur le sujet ne me rassure pas pour une future grossesse. Il y a apparemment un risque accru de rescidive. Une autre grossesse etait ce qui me permettait de ne pas perdre pied avec mon compagnon. Je suis perdue.
Merci à vous
Bon courage à vous également. C'est très dur.

Contente d'apprendre que tu es rentrée ... même si les infos sur ton placenta accreta ne te paraissent pas bonnes sur le net, on trouve de tt ! Ton gynéco pourra surement te guider d'avantage s'il ne l'a pas déjà fait.
Je te souhaite de te remettre (physiquement d'abord bien sûr ...) 
Des bisous à vous toutes !
M

Bonjour MMA,


Merci pour ton message il m'a beaucoup touchée. Ne t'excuse pas d'avoir encore de l'espoir et d'en donner.


Voici l'histoire de nos petites fées :
Nous essayions d'avoir un bébé depuis 2006, et en 2010 nous avons démarré les tests pour savoir pourquoi ça ne marchait pas. Il s'est avéré que mon compagnon etait OATS mais par contre, rien d'anormal en ce qui me concernait.
Nous avons donc démarré directement par les FIV ICSI. Nous en avons fait 3 sans succès. Nous n'avions même pas d'embryons à transférer car ils arrêtaient leur développement. Au final, en 2013 on nous a dit qu'on ne pouvait rien faire pour nous et qu'il fallait qu'on passe par le don d'ovocytes.
Ce fût un coup dur car on ne s'y attendait pas ; jusque là il n'y avait rien d'anormal pour moi. Nous avons pris un peu de temps pour réfléchir car le projet parental n'était pas le même. Finalement, mon désir d'être mère a été le plus fort et nous avons commencé nos démarches auprès du CECOS en France et dans les cliniques étrangères. Ce qui me consolait c'était que j'allais quand même porter mon enfant.


Suite à ça, nous avons été convoqués par le CECOS et là, gros coup de massue : ils refusent notre demande car le don d'ovocytes ne servirait à rien compte tenu des problèmes sévères de mon compagnon. Ils nous ont donc orientés vers le don d'embryons : 3-4 ans d'attente et 18% de chances de réussite.
Nous avons donc abandonné l'idée de passer par le CECOS et avons continué nos démarches auprès des cliniques étrangères. Nous en avons choisi une qui nous convenait. Là, le délai a été de 6 mois et nous avions 60% de réussite. Nous avons choisis de faire un double don (ovocytes et spermatozoïdes) ce qui est interdit en France.
A notre première tentative, nous avons eu le grand bonheur d'avoir un +++ et lors de la première echographie nous avons appris que nous attendions des jumeaux.
Ça nous a fait drôle et on a beaucoup flippé car deux bébés à porter c'est une grossesse à risques et s'occuper de deux bébés nous paraissait très compliqué.
Du coup, même si j'étais heureuse de devenir maman et d'accueillir nos bébés, j'étais quand même inquiète. Ma hantise était précisément de ne pas arriver à les mener à terme.


Avec toutes ces inquiétudes, j'ai eu du mal à me projeter et à m'investir dans cette grossesse. Je ne voulais rien acheter pour les bébés tant que je n'aurais pas passer les mois. Je le regrette maintenant..


Les premiers mois se sont passés sans encombre. Et j'ai eu une pyelonéphrite qui n'a pas été soignée correctement. Du coup, j'ai été hospitalisée une première fois. A la clinique, ils m'ont mise sous antibiotiques et tout est rentré dans l'ordre.
Deux semaines ont passé, j'étais en arrêt de travail. Puis j'ai commencé à avoir des saignements. Ce fût ma seconde hospitalisation. J'avais également des contractions mais ne les sentais pas. Là, ils m'ont trouvé un placenta bas inséré, j'ai donc dû rester allongée à la maison. Avec le repos, les saignements se sont arrêtés.


Deux semaines plus tard, un dimanche, j'avais mal au ventre comme des gazs mais comme j'étais constipée je ne me suis pas inquiétée. J'ai aussi eu un écoulement très clair et liquide mais qui s'est arrêté. Pendant la nuit, j'ai fait un rêve qui ma réveillée : j'étais à mon travail et les bureaux étaient déserts ; sauf un : c'était un de mes collègues dont la fille a perdu ses jumeaux l'année dernière. A mon réveil, je suis allée aux toilettes et j'ai vu que je saignais abondamment sans que ce soit hémorragique. Nous sommes partis en urgence à la maternité.
Là, on me fait un test pour savoir si j'ai fissuré la poche des eaux qui s'est avéré négatif. Le second test, lui, était positif. Là, une sage femme m'annonce que je vais accoucher. Tout s'est écroulé à ce moment là. Mes bébés n'étaient pas suffisamment avancées pour survivre à l'accouchement.
Par acquis de conscience, la sage femme m'a refait un test qui s'est avéré négatif. Finalement, je n'étais pas en train d'accoucher. Ça c'était le lundi.


Ils ont pu calmer les contractions avec des perf et à l'écho mes pepettes allaient très bien. Le mardi dans la nuit, je n'ai pas bien dormi ; je recommancais à avoir des contractions et le mercredi ils m'ont fait des perf + injections pour les arrêter mais sans succès. Ils ont quand même vérifié mon col qui était tonique et fermé. Une infirmière qui a vu que je m'inquiétais beaucoup est venue me rassurer en me disant que toutes mes analyses étaient bonnes et que tout allait bien. Les contractions n'agissaient pas sur le col. Ça m'a un peu rassurée et effectivement, dans la soirée du mercredi, les contractions se sont calmées.
Dans la nuit, je me suis réveillée car les douleurs sont revenues et je pensais vraiment être constipées. Je me suis levée pour essayer d'aller à a selle en me disant qu'après la douleur passerait. Et aux toilettes, je me suis rendue compte que ça ne poussait pas au bon endroit. J'ai appelé les sages femmes et elles m'ont allongées et là, le verdict est tombé : j'étais en train d'expulser Gabrielle. Tout s'est effondré. Ma fille était en train de sortir sans que je puisse rien faire. Le temps qu'ils m'amènent en salle de travail, je la sentais coincée au niveau du col et je crois même que je l'ai sentie bouger. En deux poussées elle était née. Il était 2h30 du matin le 6/11/2014.
Après la naissance de Gabrielle, les médecins ont attendu que Camille descende. Je la sentais bouger dans mon ventre et ai attendu 10 heures qu'elle vienne au monde en sachant que la faire naître lui enlèverait la vie.
Les contractions s'étaient ralenties mais en fait, elles étaient bien là, c'est juste que je ne les sentais pas. J'ai mis plus de temps à accoucher pour Camille, mais elle est née à 12h05.


Ensuite, ils m'ont laissée dans la salle de travail pour que j'expulse le placenta. Pendant ce temps, nous avons pu voir nos filles. Elles étaient à 23 SA mais elles avaient tout ce qu'il fallait extérieurement. Elles étaient magnifiques. On savait qu'elles ne nous ressembleraient pas puisqu'on avait fait un double don mais mon compagnon a trouvé qu'elles avaient son nez. J'ai aussi remarqué qu'elles avaient toutes les deux une fossette au menton. C'étaient les plus jolies petites filles du monde. Les avoir dans les bras nous apaisait, et nous a apaisés à chaque fois qu'on les avait avec nous.


Finalement, comme le placenta ne sortait pas, ils m'ont endormie pour faire un curetage mais sans succès.


Je suis restée jusqu'au lundi suivant à la clinique car j'étais très faible (j'avais perdu beaucoup de sang). Organiser leurs obsèques a pris du temps car je voulais m'en occuper avec mon compagnon et comme j'étais hospitalisée, je ne pouvais pas. Finalement, ils ont vu que c'était important pour moi et m'ont laissée sortir. Pour moi, c'était le seul acte de maman que je pouvais faire pour mes filles.
Comme on ne leur avait rien acheté, nous sommes allés leur acheter un doudou à chacune pour les leur laisser dans le cercueil. Nous leur avons laissé une lettre chacun et une photo de nous 4 prise à la maternité. Nous avons également assisté à la mise en bière. Les laisser a été un déchirement pour nous deux.


Maintenant, cela fait un mois qu'elles sont parties et la douleur est encore plus vives car elles ne laissent que du vide. Tous les moments qu'on ne vivra pas, je les vois. C'est une torture chaque jour.


Cette semaine, j'ai dû revenir à la clinique pour une hémorragie à cause du placenta et j'ai vraiment eu l'impression de revivre mon accouchement. Même si le placenta était dangereux pour moi, j'ai l'impression qu'on me les a enlevées une deuxième fois et de les avoir abandonnées.


J'essaie de me raccrocher à mon compagnon mais c'est très difficile. Je n'arrive pas à prendre le dessus.
Elles n'avaient pas notre sang mais la vie sans elles a perdu tout son sens.
Je me fais aider par une psy mais honnêtement, je ne sais pas si j'arriverai à me relever de ça. J'avais mis toutes les forces qui me restaient dans ce dernier traitement et là, je n'en ai plus assez pour faire face à cette épreuve.

Je sais bien que je ne suis pas la seule mais je ne sais pas comment vous avec fait pour surmonter ça et pour avoir de nouveau de l'espoir.

Merci encore

Eugénie

Bonjour Eugénie,
Je suis certaine que tes filles étaient les plus belles du monde.
Pendant la grossesse, elles ont senti tout votre amour
Qu'elles soient de votre sang ou pas, ça ne fait pas de différence. Vous les aimez et les aimerez toute votre vie. C'est tout ce qui compte.

Elles sont parties il y a un mois, c'est tout récent.
Lorsque j'ai perdu mes enfants, les parents d'anges me disaient d'étre patiente et de prendre tout le temps qu'il me faut et qu'un jour j'irai mieux. Ils avaient raison.
Accordes toi du temps. Tu vis le pire enfer que l'on puisse vivre.
Et ça ne se regle pas rapidement.
Avec du temps, et l'amour de ton conjoint, tu iras mieux.
Je t'envoie du courage
Douces pensées à tes filles Gabrielle et Camille

Merci Malo pour ton message de soutien.
quand je vois ton parcours, je me dis que tu as beaucoup de force. J'espère sincèrement que tu as pu trouver un peu de paix.
si ce n'est pas indiscret, as-tu réussi à devenir maman ? Comment as-tu fait pour surmonter ces deuils ? J'espère ne pas t'avoir blessée avec mes questions.

Merci encore pour ton soutien

T'inquietes pas, tes questions sont légitimes après ton drame. Tu veux retrouver de la force et de l'espoir c'est normal.
J'ai un grand garçon de 15 ans (d'un autre papa) et avec mon conjoint, nous avons 3 anges.
Après le décès de Gwen, j'ai fais des examens. Une trompe bouchée et ovaires paresseux. Donc direction pma. Les jumeaux étaient de la 4eme fiv (5eme traitement, car une fiv avec ponction nulle)
Pour reprendre goût à la vie, je me suis lancée à corps perdu dans d'autres traitements. Mais au final, nous n'avons pas d'autre enfant vivant.
Je pense commencer à être en paix. Je ne suis pas très rapide! Heureusement, certaines y arrivent plus vite que moi.

Je te le redis, accordes toi du temps. C'est tout ce que tu peux faire pour l'instant.

Aujourd'hui c'est difficile . Nous sommes allés à la clinique pour récupérer les photos de nos petites et c'est dur. Elles me manquent terriblement.
Je ne sais pas comment faire pour retrouver un sens à ma vie. Je sens que mon compagnon s'agace par moment. Je fais tout ce que je peux pour me relever mais j'ai du mal.

Mes puces, j'aurais tellement voulu vous garder encore un peu au chaud.
Vous me manquez terriblement et je vous aime plus que tout.
Donnez moi la force mes chéries.
Votre maman qui vous aime.

Courage
Pour ton compagnon, parles lui. Il ne faut pas perdre le dialogue et en même temps faire comprendre à l'autre nos réactions. Tu dois aussi écouter sa douleur (les hommes ont tendance à ne pas dire - enfin presque tous)

Les photos de tes filles sont précieuses, mais surement trop douloureuses pour l'instant. Tu pourrais les ranger dans une jolie boite et les regarder que de temps en temps? C'est comme ça que j'ai fais, car c'était trop difficile pour moi de les voir tout le temps.
Bise

Oui Malo tu as raison. Je vais les ranger dans une jolie boîte. Je sais que mon chéri souffre. Moi je lui parle mais lui non. J'ai peur pour mon couple et c'est pas le moment de flancher.
Merci pour ton message ! Je vais suivre ton conseil.
Bises

Merci mma

J'apprécie tes messages! Tes ressentis ressemblent aux miens. Ce que tu décris dans tes relations avec ton mari c'est exactement ce qui se passe pour nous. Lui voudrait passer à autre chose et m'en veut car je le tire vers le bas, et moi je lui en veut car il passe trop vite à autre chose. Je vais chez la psy toute seule mais je vais lui proposer de consulter en couple.
Parfois je me dis qu'on ne doit peut-être pas devenir parents compte tenu de notre parcours pma et la perte de nos filles.

C'est vrai que d'avoir pu serrer nos fillesdans nos bras a été d'un grand réconfort. Quand ça ne va pas j'essaie de me rappeler ce que je ressentais quand je les avais. C'est vrai que c'est une chance.

Et toi, comment se passe ta grossesse ? Tu arrives à rester à peu près sereine ?

Merci encore pour ton message. De tendres pensées à tes anges.

Mes petites puces
Aujourd'hui j'ai été un peu plus apaisée même si je n'ai pas cessé de penser à vous.
J'ai fait les cartes de remerciements. Beaucoup de gens nous ont transmis des messages pour vous. J'ai été très étonnée d'ailleurs.
Vous étiez tres attendues mes chéries.
Je me pose beaucoup de questions. Je ne suis pas croyante habituellement et après ce qui s'est passé j'aurais plutôt tendance à perdre le peu de foi qui me reste. Mais j'ai envie de croire qu'il existe un endroit où vous êtes bien et où vous faites plein de bêtises pour les faire tourner en bourrique.
Ce ne serait que justice pour vous avoir séparées de nous, vos parents qui vous aimons plus que tout.
J'espère aussi que vous viendrez me rendre visite dans mes rêves pour me dire que vous sentez notre amour et pour nous insuffler de la force pour tenir le coup sans vous.
Je vais vous laisser pour aujourd'hui. Je vais rejoindre votre papa qui ronfle à côté. Il est peut-être déjà aupres de vous.
A tout de suite dans mes rêves.

Votre maman qui vous aime.

Comme toi, je crois en cet endroit où nos enfants ont bien.


Je te serre fort dans mes pensées

Des doux bisous pour tes filles

Merci Malo. J'essaie de me raccrocher à quelquechose.
Comment vas tu en ce moment ?
Moi aussi je te fais un gros calin virtuel.
De gros câlins à tes anges.

Mes petites chéries
Ce matin c est plus dur. Vous me manquez terriblement. Je me sens videet seule sans vous.
Hier ça allait mieux car j'ai discuté avec votre tatie fanny qui m'a un peu reconfortee. Elle aussi a perdu une petite zoé il y a quelques années.
Faites moi un signe mes choupettes.
Je vous aime très fort.
Votre maman

Mes petites puces
Hier votre papa et moi avons fait notre sapin de Noël. Je ne voulais pas le faire mais votre papa y tenais.
On vous a amené quelques décorations.
Vous nous manquez à tous les deux. Cette période est très difficile et il me tarde que ça soit passé.
Je vous aime très fort mes chéries.

Mes chéries
Aujourd'hui j'étais un peu plus apaisée. Je n'ai pas cessé de penser à vous toute la journée mais je n'ai pas pleuré.
Vous me manquez terriblement et jai encore du mal à me dire que vous ne me reviendrez pas. Chaque nuit j'espère que vous me ferez un petit signe.
J'espère que, le temps où vous étiez au chaud, vous avez senti tout l'amour que j'avais pour vous. Et j'espère que vous le sentez toujours. Une chose est sûre c'est que je vous aimerai toujours.
Donnez moi de la force pour continuer à vivre malgré votre perte. Faites que le souvenir de vous ne me transperce plus le coeur mais m apaise.

Bonne nuit mes douces.
Votre maman qui vous aime

Ce soir j'ai réalisé que je passerai noël sans mes choupettes. 1 mois et demi qu'elles sont parties. J'ai encore l'impression d'avoir rêvé.
La réalité me saute à la figure et je suis submergée par tout un tas d'émotions.
Comment faites vous les mamanges pour affronter cette période ? Surtout quand on a pas d'enfants ?
Dimanche jai un grand repas de famille et j'appréhende beaucoup. Jai dit qu'ony allait pour faire plaisir a ma grand-mère qui n'est plus toute jeune mais je n en ai pas envie. Vous avez des conseils?
Je vous adresse à toutes mes tendres pensées en cette période difficile.
Mes chéries, n'oubliez jamais que papaet maman vous aiment très fort.

Mes petits anges
En cette nuit de réveillon vous nous manquez terriblement. On vous a acheté une petite bougie en pensant très fort à vous.
Je pense à toutes ces mamanges qui sont dans la peine et je leur envoie de tendres pensées ainsi qu à leurs petits anges.
Demain on passe Noël avec vos papis et mamies mais le coeur n'y es pas. Il est avec vous mes chéries.
Je vous souhaite une douce nuit. J'espère vous voir dans mes rêves.
Je vous embrasse très fort mes puces.

Mes petites fées
Vous nous avez beaucoup manqué hier. Aujourd'hui nous avons nnettoyé votre petite maison et ça m'a fait mal au coeur de devoir jeter les fleurs de vos funérailles.
Je vous aime tellement et le manque de vous me fait si mal. ..
Par moments je crois encore que vous allez nous revenir. Le retour à la réalité est rude.
Je vous aime mes anges

Mes puces
Ce vide. .. ce vide que vous avez laissé en partant. .. ça fait tellement mal mes chéries. Vous me manquez terriblement.
La seule chose qui me rendrait heureuse je ne peux l'avoir. La vie est bien dure... j'espère que pour vous, les 5 mois où vous étiez avec moi, elle a été douce et que vous avez senti mon amour.
Vivement que ces fêtes passent.
Je vous aime mes anges.