Edouard mon petit ange tant attendu, parti suite à un hellp syndrome

Bonjour à vous toutes les mamanges/papanges et les mamans/papas espoirs, à vous toutes qui avez perdu votre petit bout pour certaines plusieurs petits bouts, votre chair et à travers sa/leur perte une partie de votre âme,

C'est avec beaucoup de tristesse que je prends connaissance de vos témoignages, si différents et semblables également à mon histoire. Je n'arrive pas encore à écrire la mienne car elle trop récente et la douleur est encore trop immense. J'espère pouvoir le faire prochainement, peut-être dans un mois, trois mois, six mois ou un an.... je ne sais pas encore.

Ce que j'ai envie d'écrire c'est que mon fils m'a sauvé la vie ce 14 mars 2015 quand j'ai dû l'accoucher par voix basse après presque 3 jours d'hospitalisation d'urgence suite à une prise de sang mensuel chez mon gynéco. Mon fils est parti à 7h20 du matin à 22sa et a rejoins directement les petits anges au paradis.

Quelle douleur d'avoir perdu mon petit garçon que toute la famille attendait si impatiemment. Je l'aime infiniment.

Mais les dès, selon les médecins qui m'ont soigné, étaient jetés dès le début, dès le jour de sa "conception" en cette fin du mois d'octobre, un bébé d'amour pourtant. Le hellp syndrome (dysfonctionnement lors de l'implantation de l'oeuf dans l'utérus qui va créer un déséquilibre des médiateurs permettant la constriction et la dilatation des vaisseaux au niveau du placenta) a attendu patiemment ma 20ème semaines de grossesse pour se manifester vraiment. Cela me rend encore plus triste de me dire que c'est ma grossesse qui m'a rendu malade, que mon corps s'est empoissonné pendant tout ce temps avec mon petit garçon à l'intérieur de mon bidou (même si je savais que qqch clochait, un pressentiment si fort, qu'aucun de mes proches n'arrivait à apaiser, pas même mon compagnon).

Aujourd'hui, après avoir enterré mon fils Édouard (ce qui signifie le "gardien du trésor") dans un endroit magnifique, je fais mon deuil avec beaucoup de douleur. Beaucoup d'incompréhension. En découvrant ce site, je prends conscience que nous sommes nombreuses, beaucoup trop nombreuses à vivre cette douleur et que je dois apprendre à vivre avec à présent en essayant de ne pas sombrer.

Merci de m'avoir lu. Merci de m'accepter ici. Merci de me faire entrevoir une lueur d'espoir à travers vos nombreux témoignages qui sont bouleversants et courageux à la fois.

A touts nos anges, Karine

Bonjour Karine et malheureusement bienvenue parmi nous. 

Prends le temps de pouvoir nous raconter ton histoire. Sache qu'ici, tu seras écoutée et comprise. Nous sommes toutes dans le même bateau si je peux dire. Quand je me sens étrange avec mon entourage, quand je ne comprends pas tout mes sentiments, je viens ici et je vois rapidement qu'il y a beaucoup de mamanges qui ressentent les mêmes choses que moi. C'est triste de voir que nous sommes si nombreuses mais en même temps, ça fait du bien de se sentir écoutée. Parce que nos proches ont beau dire qu'ils sont là pour nous, ils ne pourront jamais se mettre à notre place. 

Ton deuil ne se fera pas en un jour. Pour ma part, ça fait 6 mois et je ne l'ai pas encore accepté. En même temps, difficile d'accepter une telle injustice. Je pense qu'on apprends juste à survivre avec ça.

Je te souhaite beaucoup de courage et n'aie pas peur de venir dire ce que tu ressens, il y aura toujours quelqu'un pour te tendre la main ici. Pleins de pensées à ton petit Edouard.

Merci Angel pour tes doux mots.

Je pense également bien fort à toi et à ta petite Izia (que c'est joli comme prénom).
Six mois pour toi que ton ange est partie... comment as-tu vécu ou survécu depuis ces six mois ? Moi j'ai l'impression de ne plus vivre depuis 4 semaines...

J'ai envie de crier que ma douleur est immense. Que j'ai peur !!! Peur de ne jamais sortir de cette douleur.

Merci, c'est gentil.

Je ne pense pas vivre en effet mais plutôt survivre. Ma vie s'est arrêtée en même temps que la sienne. J'ai un petit garçon de 5 ans, c'est pour lui que je me lève tous les matins. Sinon, je me serais totalement laissé aller. Au départ, je faisais les choses par automatisme, comme un robot, un zombie. Le ménage, faire à manger, les courses... Avec les autres, je fais semblant. Je pense sans arrêt à elle, elle est tous les jours avec moi. Je commence doucement à sortir la tête de l'eau mais j'ai encore beaucoup de douleur en moi. Je suis enceinte donc c'est une nouvelle raison de me battre, je vois peu à peu un nouvel avenir. Ca m'aide énormément même si je suis terrorisée que ça se finisse encore mal. Cette impression de ne plus vivre restera longtemps en toi je pense. J'ai parfois l'impression que je n'irais jamais mieux... Mais j'essaye, j'essaye pour ma petite princesse. C'est dur, je ne crois plus vraiment en la vie, je ne me sens plus à ma place dans la "société". Je suis à part, différente. Alors je me concentre sur ma famille, sur ce qui comptent vraiment. Il n'y a plus de superficialité dans ma vie, plus d'hypocrisie, je fais en sorte de garder le meilleur. J'ai souvent envie de crier pour que l'on me rende ma fille même si je sais que c'est impossible. Le temps fera son oeuvre... Enfin, il parait. Ca mettra du temps mais bats toi pour ton petit ange. Montre que son passage sur Terre ne sera pas passer inaperçu. Je me dis souvent que tant que je suis là, ma fille vivra à travers moi. C'est mon moteur depuis 6 mois.

Je ne peux que te comprendre... Ce que tu as vécu, je l'ai vécu aussi. Hellp syndrome sévère, césarienne d'urgence, plaquettes a 10000, transfusion sang + plaquettes, hypertension... J'en passe... 
La césarienne m'a sauvé la vie... Mais mon fils n'a pas survécu. J'en suis toujours aussi boulversée. La douleur, le deuil ne s'effacent pas, on apprend malheureusement à vivre avec. Mais je suis la pour te prouver que malgré l'immense tristesse, l'immense douleur que tu peux ressentir à cet instant, nous sommes toutes la pour te soutenir, te réconforter et partager ta douleur. Pour ma part, vu mon recul face au deuil, aux échecs répétés, je peux t'apprendre à gérer ces étapes difficiles, bien qu'elles soient propres à chacune d'entre nous, mais t'aider dans la démarche de deuil... Il le faut...
Pour ma part, j'ai fait faire un dessin de mon ange par un dessinateur pro. Son portrait reste gravé a tout jamais. 
Ce qui m'a fait du bien aussi, c'est d'écrire, d'abord pour moi, l'histoire de mon ange, mon histoire depuis le début de la grossesse, toutes les anecdotes et surtout mon sauvetage maternel qui a valu la perte de mon ange....
Plein de bisous de réconfort. On est la, courage ne perd pas espoir...

Juste vous dire merci les filles pour votre écoute et vos encouragements. C'est réconfortant de vous lire.

Angel, je te félicite pour ta grossesse espoir qui est arrivé et qui te permettra je te le souhaite de te sentir revivre malgré l'angoisse qu'elle suscite. Tu as raison pour la famille. Quand on a la chance d'en avoir une en or, mais c'est dur de ne pas les blesser avec notre chagrin.
Angedile, je suis très touchée de ta réponse. Je t'ai également répondu en mp.

Je pense être au bon endroit pour essayer d'aller mieux.

Bonjour,
C'est avec tristesse que je t'accueille ici, pour te dire que nous sommes toutes là pour nous réconforter et qu'à chaque fois que tu en ressentiras le besoin tu peux venir ici nous écrire tes maux, tes ressentis, ta douleur. Car malgré nos histoires toutes différentes, nous partageons le même chagrin, la même peine, le même vide immense et cette réalité angoissante qu'on ne sera plus jamais les mêmes, que l'on survit, que l'on doit réapprendre à vivre sans nos bébés, sans nos projets de vie avec eux. C'est le deuil de l'avenir, le plus difficile à traverser. Nous subissons d'énormes chocs.
Moi aussi comme @Angel56 je ne crois plus vraiment en la vie, je ne me sens plus à ma place dans la "société". Je suis à part, différente. Le deuil périnatal est un travail très complexe et il ne faut surtout pas rester sans en parler, alors si tu ne te sens pas d'en parler à tes proches, parle à ton petit Edouard, écris lui, moi j'ai fait un cahier où j'écris à ma fille Amma et cela me fait du bien.

Même si nos bébés n'avaient pas les mêmes problèmes, je me reconnais en toi : j'ai accouché par voie basse 4 jours après toi, une IMG obligatoire à 16 SA parce que ma petite princesse avait la trisomie 18, cette satanée anomalie chromosomique très rare qui nous est tombée dessus par hasard puisque je ne suis pas porteuse (ni le papa) de l'anomalie génétique. Un peu comme pour ta grossesse la mienne s'est développée avec cette malformation de conception dès le départ, moi j'étais hyper heureuse d'être enceinte et je me projetais déjà beaucoup en tant que maman, j'attendais cet enfant avec énormément d'amour, enfin le bonheur m'arrivait ! Et c'est à l'écho des 12 SA qu'on m'a appris le pire, puis le diagnostic du généticien a été donné fin février. Depuis mon monde s'est écroulé et je me sens à la dérive .
Ma fille Amma a rejoint les anges le 18 mars à 17h48 et j'ai pu la bercer, lui parler, l'embrasser (même si elle était toute petite, elle était toute bien formée, adorable) et j'ai pu lui dire aurevoir pendant 2h seule avec elle en salle d'accouchement. J'ai accouché (et j'ai refusé le curetage) par amour, pour la laisser partir de moi dans la dignité et la tendresse, pour la voir aussi et donner du sens à notre histoire, à notre rencontre.
Nos bébés anges sont venus dans nos vies, malgré leurs courtes existences dans nos ventres, pour nous délivrer un message, à nous de le déchiffrer. Symboliquement, c'est quelques temps après avoir prénommée ma fille Amma et avoir rempli sa fiche d'état civil "d'enfant né sans vie" que j'ai su que son prénom signifie "mère" en hindi, donc elle est venue au monde pour me faire mère, elle est mon 1er bébé (c'était ma 1ère grossesse à 35 ans) et j'en suis d'autant plus dévastée. Alors je tiens le coup parce que j'ai promis à ma petite étoile de ne pas sombrer, car là-haut elle veille sur moi désormais, je suis sa maman je dois lui faire honneur. Tout comme ton petit Edouard est là aussi bien présent à travers toi, toujours auprès de toi dans ton coeur, et vos âmes bien connectées. Moi j'y crois.

Tu verras, avec le temps, avec le processus de deuil, nous arriverons à mieux nous battre et à mieux survivre. Pour l'instant, c'est normal d'avoir l'impression de traverser le néant et de nous sentir vides, amputées. Une partie de nous-mêmes est désormais avec eux, là-haut, et nos bébés vivent à travers nous ici bas. Nous avons tout notre temps pour réapprendre à vivre, malgré la souffrance et le chagrin. Faisons nous confiance, et laissons nous le temps de vivre notre deuil. Et surtout, un conseil, ne te laisse pas démoraliser par les propos maladroits ou blessants de certaines personnes de l'entourage qui veulent parfois nous pousser à "aller de l'avant", à nous remettre "vite pour avancer" car ça ne les regarde pas, personne ne peut comprendre un tel drame à part les autres mamanges comme nous, alors les donneurs de leçons moi maintenant je leur dis de ne pas m'importuner.
Pleure autant que besoin, fais aussi ce qui te fait du bien, mais quand tu te sens KO alors ne te mets aucune pression : un pas après l'autre.

Je t'envoie tout plein de courage et de force,
Des tendres pensées à nos anges Edouard et Amma, qu'ils reposent en Paix nos petits coeurs.
Bien à toi, bien à vous toutes,
Laurie

Chère Laurie,

Je vois que tu as perdu ton ange Amma encore plus récemment que mon ange Edouard. Quelle douleur encore vive et récente pour nous.

Je te remercie infiniment pour ce magnifique message que tu m'écris. Pour tes mots de soutien et d'espoir. Amma doit te regarder de son nuage et être très fière de sa maman. C'est beau que tu aies souhaité l'accoucher même si c'est très dur comme choix. Je t'admire car tu as souhaité l'accompagner jusqu'au bout pour pouvoir la serrer dans tes bras et la connaître. Je suis désolée pour ta fille et pour sa maladie qui t'as conduit à cette malheureuse issue. Quelle injustice !!!

Tout comme toi, c'était ma première grossesse et je viens d'avoir mes 35 ans jeudi (le pire anniversaire de ma vie). Donc c'est très douloureux car j'ai très envie d'être un jour maman d'un enfant qui pourra vivre et que je pourrai voir grandir. Mon fils me manque tellement. J'ai beaucoup de mal à ne plus l'imaginer dans mon ventre. C'est si récent que je ne réalise toujours pas parfois. Est-ce que cela t'arrive également ?

J'aimerai tellement t'apporter l'espoir comme tu l'as fait pour moi mais je suis tellement dévastée encore. Je te souhaite de vivre ton deuil avec espoir, avec l'image magnifique que tu gardes de ta fille, je te souhaite de vivre chaque jour au moins un moment de bonheur avec ton mari, ta famille, tes proches et amis. Je te souhaite ma chère Laure de vivre sans penser à l'absurdité de cette vie sans ce petit être que tu attendais et que tu aimes plus que tout. Je te souhaite tout ce que je me serai souhaité à moi si j'avais été ma meilleure amie.

Courage et douces pensées à ta petite Amma partie rejoindre les étoiles habitées par nos anges.

Karine

Edouard, mon ange, mon tout petit ange, tu me manques toujours autant voire même encore plus car je commence seulement à réaliser vraiment que tu n'es plus où tu aurais dû être et rester encore quelques mois. J'avais tant de belles choses à partager avec toi et ton papa. Je t'ai tant désiré, tant aimé, je me suis tant inquiété pour toi pendant cette grossesse, sans penser que le problème aurait pu se passer chez moi. Foutu Hellp, Maudit hellp !!! Maladie qui a mis fin à mes rêves de toi.

Papa essaie de me faire rire, de m'apporter un peu de joie alors qu'il est aussi triste que moi. Ton papa est fantastique mon ange. Il est merveilleux. Il t'aime tant. Je l'aime tant.

Oh mon bel Edouard, mon petit gardien des trésors si seulement je pouvais tout refaire depuis le début, revenir quelques mois en arrière. J'empêcherai que mon corps dysfonctionne, je ferai en sorte que tu puisses vivre et naître. Je t'aime mon petit ange des étoiles. Maman t'aime et t'embrasse sur ton joli front. Fais de beaux rêves mon ange.

Les prochains mois seront difficile. Je n'ai réalisé que 4 mois après qu'elle était vraiment partie. Au début, je sentais ces coups dans mon ventre, je l'entendais même pleurer alors que jamais je n'ai entendu le son de sa voix. Le trajet sera long et douloureux, tu auras toujours cette plaie en toi mais tu apprendras à vivre avec. Je t'envoie tout mon soutien et pleins de douces pensées à ton petit Edouard.

Chère Karine,

Merci beaucoup pour ta très gentille réponse, pleine d'espoir et d'encouragements. Toi aussi, même si tu es autant dévastée que moi, tu m'apportes du soutien grâce à tes mots, et cela m'a beaucoup touchée. Ton ange Edouard et mon ange Amma nous manque du plus profond de nos âmes et aussi de nos entrailles.
Contrairement à toi, j'ai fêté mes 35 ans le 8 février enceinte de ma princesse, le plus bel anniversaire de ma vie : l'avenir s'annonçait radieux, je me projetai beaucoup avec mon bébé, j'avais des envies de framboise (d'ailleurs le gâteau pour mes 35 ans était un bavarois framboise, lol), je ne savais pas encore que j'attendais une petite fille, mais je m'imaginais déjà 6 mois plus tard avec un énorme bidou, à siroter des citronnades sous le cerisier du jardin de mon enfance, chez mes parents, à attendre patiemment d'aller accoucher de ce bébé, le bébé de mes rêves. J'imaginais déjà notre avenir, je rêvais qu'elle ait les yeux bleus sublimes de son papa. Mon anniversaire c'était 9 jours avant cette satanée 1ère échographie, celle où l'on ma révélé qu'il apparaissait un grave problème à la mesure de la clarté nucale de mon bébé, tout ça c'était bien avant que je sache que cette horrible et maudite trisomie 18 était en ma fille et qu'on allait devoir être séparées, avant que j'apprenne que jamais elle ne vivrait ni ne grandirait auprès de nous, que cette foutue trisomie 18 allait mettre fin au plus doux et au plus merveilleux rêve de ma vie.

Tout comme toi, c'est très douloureux car j'ai toujours très envie d'être un jour maman d'un enfant qui pourra vivre en pleine santé et que je pourrai voir grandir. Maintenant ça y est on est mamans pour la 1ère fois, mais dans les conditions de deuil, dans le drame, dans les conditions les plus traumatisantes qu'ils puissent exister pour une femme. Moi aussi ma fille me manque tellement.
Contrairement à toi, je ne la "sens" plus dans mon ventre et ce vide m'anéantit. J'ai très très envie qu'elle y soit encore, mais j'ai clairement intégré le fait qu'elle m'a quittée physiquement, peut-être parce que j'ai accouché par voie basse, que je l'ai cajoler durant 2 longues et douces heures en lui parlant, en lui chantant des chansons, et que je l'ai même revue le lendemain au dépositoire avec sa marraine, qui m'a pris d'autres photos (de ma fille et moi ensemble).
En revanche, ne plus être enceinte de ma fille m'est si douloureux psychiquement que j'ai du acheter une peluche toute douce que je colle contre mon bas ventre la nuit pour m'endormir, je la coince dans l'élastique de mon bas de pyjama, ma psy m'a dit que c'était une bonne chose si cela peut m'aider à m'endormir, et car cela calme mes spasmes aux ovaires (la peluche est une jolie petite chouette, car dans une croyance japonaise il paraît que les chouettes protègent les anges, et mon meilleur ami m'a dit "c'est amusant sans le savoir tu as choisi un animal porte-bonheur en méditerranée"). Y a-t-il des petites choses qui t'aident comme ça toi aussi ? Moi le soir je parle à ma fille, je lui dis que je l'aime fort et qu'elle me manque, je lui souhaite bonne nuit.

Hier le papa d'Amma et moi sommes partis faire une longue et belle balade à moto, je n'en avais pas fait avec lui depuis longtemps , et là il faisait un temps superbe et on sait dit que cela nous évaderait. On a pique-niqué, on est allé visiter une église où on a allumé un cierge en parlant à notre fille car elle a été de la balade en quelques sorte dans nos coeurs . Hier j'étais bien, j'étais plus apaisée.

Mais tu vois ma chère Karine, aujourd'hui, je suis super mal , elle me manque trop, je repars en mode "pourquoi elle ? pourquoi cela s'est produit, cette satanée anomalie sur ma fille ? (comme pour ton Edouard, pourquoi lui ?). Non ce n'est pas dans l'ordre des choses qu'on ait été séparées de nos bébés et que l'on n'est pas la chance de vivre nos grossesses comme tant de femmes y arrivent. Hier le papa m'a dit qu'il ne veut pas qu'on réssaye il est trop choqué, alors ça aussi ça m'a fait mal , j'espérais retomber enceinte vite, mais je dois aussi tenir compte de lui, de son accord, de son ressenti, on doit le faire à 2 ce deuxième enfant, et donc il me faudra attendre. Dans le fond il a peut-être raison, je dois d'abord avancer davantage dans mon deuil de notre petite Amma. Je n'arrive même pas à faire le deuil de ma grossesse, je suis en rage intérieure contre l'injustice et la cruauté de la vie, alors il me faut me remettre psychologiquement avant tout.
Aujourd'hui, je pleure beaucoup, et comme je connais ta peine, oui on aura tout ça à traverser encore des mois, comme le dit si bien la mamange d'Izia "on aura toujours cette plaie en nous", les prochains mois vont être hyper difficiles, surtout avec nos dates phares, nos dates de DPA. Oui il nous faut apprendre à vivre avec, il y a des jours de haut et des jours de bas.

Je te souhaite un bon début de semaine Karine, en espérant te lire, je t'envoie tout mon soutien et toute ma force pour t'aider à surmonter un peu mieux ton chagrin, on se donne la main entre maman-ges.

Très douces pensées à ton ange Edouard et à ma petite Amma ange, que leurs âmes scintillent fort là-haut, nos si précieuses petites étoiles. On vous aime fort nos amours !

Je t'embrasse Karine, plein de pensées pour toi aussi. Courage !

Laurie

Chère Karine,
nous vivons l'impensable, l'insoutenable et cette douleur ne s'apaise pas vite (malheureusement).
Le chemin qui s'ouvre devant toi sera fait de haut et de bas, de déni, de colère, de regrets, de remords.
Après du temps (variable d'un parent ange à l'autre) le douceur reviendra dans ton coeur. Mais ton fils sera toujours avec toi (personne ne demande à des parents d'enfants vivants de les oublier, alors pourquoi devrions nous oublier nos enfants morts???)

Accordes toi du temps pour pleurer ton Edouard, pour apprendre à vivre avec un ange.
Je t'envoie tout mon soutien
Doux bisous à Edouard

Karine, je découvre ton histoire certes différente dans la cause de cette perte, mais si similaire dans son vécu. En même tems je découvre les histoires de Malo, Angediles et j'admire votre force à toutes, votre persévérance, votre "foi" en un lendemain rempli de promesses. Je ne sais pas ou vous puisez toutes ces forces, mais chapeau les filles!
On dit souvent que chaque épreuve apporte du positif, c'est parfois dur à croire...je suppose que dans quelques mois quand je regarderais en arrière je pourrais peut être voir un peu de positif en moi.
En attendant, je vous embrasse toutes, vous et vos petits anges.