- MamandeM a écrit:
- Je trouve que autant la gêne des inconnus est compréhensible, autant notre propre famille nous rajoute la peine. Je leur ai envoyé le lien à cette conférence et mon BP a dit : je ne suis pas d'accord,le deuil est privé, on le porte en nous mais'on en parle pas. En gros faut souffrir et se taire, si j'avais bien compris son message.
J'imagine qu'ils conçoit comme noble de porter son croix sans en parler ( même s'il n'est pas catho du tout, mais il a reçu cette éducation la), mais dans mon ressentie c'est juste d'effacer les morts de discours de vivants, de les faire tomber dans l'oublie. Et en conséquence - de les faire mourir une deuxième fois.
J'ai mal à imaginer les Noël communs s'il vont pas comprendre pourquoi je veux installer une boule pour Mark sur l'arbre de Noël, pourquoi je veux que son prénom soit prononcé sans être entouré par la gêne et regards baissés, comme si son existence aurait été un sujet fastidieux ...
Vos familles et belles familles sont aussi comme ça ? Comment vous gérez ?
2014, j'ai perdu mon grand-père (cancer du poumon à 92 ans). Aujourd'hui je fais vivre sa mémoire avec de précieux souvenirs, des valeurs qu'il m'a transmis. Au repas de famille on rigole de sa manie de déconnecté son "sonotone" lorsque ma grand-mère lui parlait de trucs qui ne l'intéressait pas. Son aplomb quand il ralait parce que quelqu'un avait changer la chaine TV devant le tour de France alors qu'il ronflait devant...
Nous faisons tous cela. Alors pourquoi nos anges devraient ils être relégué dans l'ombre ?
Comme toi je pense que c'est faire mourir une seconde fois nos enfants et les rêves que nous avions pour eux.
Ma famille et ma belle-famille comprend. Par chance ni nos frères (j'ai un frère ainé et mon mari a aussi un frère aine), ni nos belles-soeurs ne "rejettent" Abigaïl. C'est même le contraire !
- La petite amie de mon frère me ramène un bouquet de fleur pour une invitation a manger et elle ramène un second bouquet pour Abigaïl.
- Ma mère parle a son club photo de l'arrivée de la deuxième fille de sa fille (ils sont tous au courant pour Abigaïl et ils sont tous extrêmement prévenant et compréhensifs).
- Ma belle-mère est touchée par l'hommage que nous faisons a notre fille en donnant le nom de sa sœur en second prénom à Lucie.
- Mon autre belle-mère (mon Marco est fils de divorcés) et mon beau père corrigent toujours les gens: ils ont 4 petites filles (bientôt 6) et pas 3 !
- Ma belle sœur et ses filles parlent de Lucie comme la "deuxième" cousine tans attendue de Marjo et Marco.
- Mes nièces cueillent des fleurs des champs et m'en distribuent toujours en plus "pour Abigaïl du ciel".
Coté famille nous avons une chance enorme !
Nous avons coupé les pont avec des personnes que nous comptions parmi nos amis et qui se sont révélé du type "ne pas entendre, ne pas voir, faire comme si rien ne s'était passé".
J'ai conscience que dans un sens c'est cruel surtout que j'étais la "marraine" du fils d'une de ces "amies". Mais il est petit, il va pouvoir "oublier" et je ne supporte plus cette hypocrisie.
Avec le recul, avec mon mari, nous avons vu sous un autre angle certaines choses: le fait qu'ils nous contactaient toujours pour se plaindre de leur situation et qu'ils n'ont jamais tenu compte de nos conseils... A titre personnel j'ai passé des heures a élaboré un système de gestion de son budget car elle n'arrivais pas a payer son loyer certains mois, a lui prodiguer des conseils pour réduire certains frais. Des heures a etre là pour eux.... Mais au final ils ont juste esperé qu'on leur propose de leur "avancer de l'argent" à notre avis...
Oh nous nous en doutions avant et en avions conscience, mais maintenant nous ne leur trouvons plus d'excuse!
Je n'appelle pas cela des amis !