[ltr]Voila 10 jours que j'ai perdu ma fille Annabelle. 24 semaines de grossesse, 24 semaines de pure bonheur.
Tout ce passait bien jusqu'à l'écho de 22 semaines. Nous apprenions que nous avions une fille, et que nous somme transféré d'urgence à Sainte-Justine. Il n'y avait rien à l'écho de 12 semaines, mais 10 semaines plus tard, notre fille était la, pétante de santé mais avec un énorme tératome sacro-coccygien (kyste au niveau du coccyx) de plus de 9 cm de diamètre (faute à pas de chance. Ce n'est pas génétique, c'est le hasard, une chance sur 35 000). Il est très gros et a poussé très vite, selon les médecins inquiets.
Pendant les deux semaines qui suivent, angoisse et tristesse pendant les nombreuses écho pour voir l'évolution de ce tératome sur ma fille, et ces effets sur son cœur. Car il est très vascularisé, son coeur doit travailler plus fort. Résultat, son coeur et son foie son plus gros que la normal, et son estomac plus petit par manque de place. Les minces solutions qui s'offre à nous sont trop dangereuse pour ma fille ou pour moi, ou trop complexe du a au placenta placé devant. Les médecins sont très inquiet, ma fille doit résister encore 4, 6 semaines au mieux, pour survivre comme bébé prématuré qui devra subir une grosse opération a sa naissance pour lui enlever ce maudit tératome.
Mais j'ai beaucoup de liquide, et un utérus équivalent à presque 32 semaines à seulement 24 semaines de grossesse (comme si j'avais des jumeaux, vu que son tératome est aussi gros qu'elle). La même journée que nous apprenons qu'elle commence a peut-être faire de l'anémie, je ne me sens vraiment pas bien. Après vérification, le col est fissuré, donc le travail a commencé.... 24 semaines...
Mon conjoint et moi somme d'accord qu'elle a assez souffert, les chances sont faible qu'elle survivre comme prématuré de 24 semaines en plus de son tératome. Alors nous décidons de ne plus la faire souffrir (comprendre ici de la soulager médicalement parlant, pire décision à prendre mais je ne pouvais pas concevoir qu'elle souffre d'avantage pendant que les médecins tentais l'impossible pour la garder en vie), et on a laissé la nature faire le reste. Car la nature a quand même décidé. On essaie de ce dire que c'est pour le mieux, mais ca fait déjà deux semaines qu'on espère l'impossible, qu'elle se rapproche du 28 semaines sans séquelle.... Deux semaines d'angoisse.
Alors voila, ma fille est morte le 21 février, je l'ai mis au monde le 22. Et nous avons eu le courage de la voir et la prendre le 23. Tout c'est bien passé physiquement pour moi, accouchement naturel sans aucunes séquelles physique. Mais ca ne me console en rien.
La seule chose que j'arrive a me dire depuis que je suis revenu a la maison est que j'aurai du la prendre dans mes bras encore plus (je sais qu'au final je ne l'aurais jamais assez pris pour que ca puisse me consoler) et je sais pas pourquoi le sentiment de l'avoir abandonné à l'hôpital ne me quitte pas non plus. C'est ridicule je sais.
Nos familles sont la le plus possible, mais j'ai toujours une impression qu'il ne comprenne pas totalement ma peine, ou qu'ils veulent pas que je leur répete que ma fille me manque... je sais que c'est pas pour etre mechant qu'ils le font, que le deuil de enfant qui ne grandira jamais est lourd et tres triste, mais j'avais besoin d'écrire sans jusgement mon histoire, mes sentiments.
Ma fille me manque tellement. J'ai le coeur en 1000 morceaux, et c'est ma première grossesse. Je sais que ma petite Annabelle sera irremplaçable dans nos coeurs. Elle sera toujours la première. Pour l'instant tout ce que je veux c'est de serrer ma petite Annabelle une dernière fois contre mon coeur, et de me dire qu'elle est bien ou elle est, qu'elle ne souffre plus...[/ltr]