Ouf c'est difficile

Il y a longtemps que je ne suis pas venu sur le site.
Pour quelles raisons, je ne sais pas. Question d'oublier, question de passer à autre chose, d'éviter le mal ou simplement car je suis occupée à autre chose.
Peut-être que je m'occupe à autre chose pour ne pas venir et ne pas affronter la réalité.
Depuis lundi, j'ai commencé à peinturer la chambre d'enfant, la chambre qui aurait été à Victor et je réalise que je la peinture pour un bébé qui est au ciel.
Un bébé qui aurait du naitre le 12 juillet mais qui a décidé de rejoindre le ciel le 16 mars.
Des jours, je vais mieux d'autres c'est le désastre.
Des jours, je penses que je m'en sors et d'autres jours je n'avance pas.
Il me manque tellement.
J'ai recommencé à me questionner sur le pourquoi de son départ. On dirait que je régresse.
Et la simple idée de peut-être songer à avoir un autre enfant, j'ai peur de le perdre encore.
Je veux une famille mais j'ai peur.
Mon copain me dit de voir les choses du bon côté, que la nature a bien fait les choses.
Il aurait pu être handicapé, j'aurai pu avoir des séquelles mais je ne suis pas capable car la vérité c'est qu'il est parti et on ne sait pas pourquoi et il était parfait.
Et je me suis rappellée un détail que je n'ai pas mentionné au médecin lors de l'accouchement.
La journée avant, j'ai eu des sécrétions très abondantes comme du blanc d'oeuf et à deux reprises. Est-ce que c'était mon bouchon muqueux.
Quelles sont les raisons de la perte du bouchon muqueux, une béance du col, décollement placentaire comme ils m'ont dit... Je ne sais plus.
Et j'ai l'impression que tout le monde autour de moi a oublié et que je suis la seule à souffrir. Je souffre en silence.
Et je lui parle et j'espère que là-haut sur son nuage il m'écoute.
Je me suis achetée le livre les rêves envolés, pour m'aider. Je ne suis pas capable de le lire. Je pleure en le lisant. Que dois-je en tirer?
Et puis la DPA qui arrive.
Et mes amies qui sont plus enceintes que moi.
Je le voulais tellement ce bébé. mon coeur est démoli.
J'aimerais dire à quelqu'un que je ne vais pas bien et qu'il m'aide, qu'il m'accompagne mais les gens ont autres choses à faire.
J'en ai beaucoup à dire!
Je suis allée à un mariage il y a deux semaines.
À l'annonce du mariage, j'avais calculé que j'aurais eu 36 semaines de grossesse.
Je suis arrivée au mariage avec mon ventre presque plat et j'ai dû affronter une femme enceinte de 32 semaines et une autre de 35 semaines.
L'alcool mélangé à ma peine ont fait que j'ai pleuré.
Chaque fois que la réalité me frappe je pleure. Signe que je ne suis pas guéri même si je démontre le contraire.
De l'aide, du réconfort, de l'amour, de la compréhension, de l'écoute, j'en ai besoin mais je ne trouve pas sauf ici sur le site.
Mais je voudrais en avoir en vrai en face de moi.
C'est comme ça que je me sens ce soir.
J'espère que demain sera un jour meilleur.

C'est pas facile de te lire, moi aussi parfois j'ai l'impression de régresser. Notre cheminement est fait de vague, il y en a des plus grosses que d'autres.

J'espère que tu trouveras quelqu'un à qui te confier, le fait de parler, d'exprimer tes émotions te permettra sûrement d'avancer. Si tu n'a vraiment personne il y a toujours les groupes de soutient, tu peux vraiment tout dire personne n'est là pour te juger. Sinon consulter aussi, un t.s., un médecin, ou un psychologue pourrait peut-être t'aider. Mais ne reste pas avec tout ça toute seule, comme tu dis tu as besoin de compréhension, d'attention, d'amour,... Je te le souhaite.

Ne te gêne pas pour t'exprimer ici, il y aura toujours quelqu'un pour t'écouter.

En te lisant je vois bien que je pourrais faire un copié-collé avec comment tu te sens.
Je me sens identique. Et je me dis que mon petit ange il avait une maman qui aimait la vie avant, il faut que je trouve une façon de l'aimer de nouveau. Donne toi le temps d'être triste, de pleurer.
Accorde-toi ce temps, va chercher de l'aide à l'extérieur si c'est ce qu'il faut, ça ne te fera que du bien.
Douces pensées pour toi et ton Victor.
Et tout plein de courage!
Elvira

Ce n'est pas pcq on est "guéri" que l'on ne pleure pas...
et comment "guérir" d'un tel deuil? en plus, en si peu de temps?
Oui... ça fait plus de 3 mois. Mais c'est tellement peu en regard de la blessure si profonde!

Si tu n'as pas envie de pleurer en public, quand tu te sens fragile, évite de boire. L'alcool, malgré les effets "youppi" des premiers verres, est un dépresseur du syst nerveux. Tu n'as sûrement pas besoin de ça Si je te fais un clin d'oeil, c'est que malgré tout... vaut mieux rire de nos larmes! Elles sont aussi la preuve de notre humanité (vs des robots).

S'accepter dans nos hauts et dans nos bas... ou plutôt, profiter de nos hauts pour nous accepter dans nos bas... et quand notre bb est mort, des bas, il y en a! De la colère, de la peine, de l'incompréhension, de la peur pour l'avenir, etc. Mais il y a aussi la découverte de ressources intérieures, la (re)découverte d'activités qui nous font plaisir (c'est TRÈS important de se faire des petits plaisirs, tous les jours), la réalisation que tu n'es pas toute seule (même si, dans ton entourage immédiat, c'est l'impression que tu as), etc.

Fuir dans les activités... j'ai essayé (et j'essaie encore parfois ). Ça ne marche pas. Ça nous use par contre encore plus... et il faut courir encore plus vite pour fuir notre peine . Alors, que tu penses "retomber" maintenant... c'est peut-être une bonne chose si ça te permet d'aller vraiment voir ce qui se passe dans ton coeur (de l'aide professionnelle est aussi une bonne idée pour aider à le faire). Ça t'évitera peut-être de faire comme moi et ainsi... ton deuil vraiment fait (ce qui ne veut pas dire l'oubli de cet enfant, ni la fin de l'amour que tu lui portes)... peut-être te sera-t-il plus facile de trouver en toi le bonheur au quotidien (avec un autre enfant ou deux? vous verrez!).

Gros câlins

Merci Catou (même si c'est pas mon post) pour ce beau message. Ton message est plein de douceur et de vérité que je n'étais pas capable de nommer ni même de concevoir sur certains passage. Merci!

Merci de vos conseils.
Je crois que je vais devoir demander de l'aide mais j'ai la fâcheuse impression de déranger. Je m'explique.
J'ai consulté une infirmière du clsc de ma région qui se spécialise en deuil périnatal et elle m'a dit qu'elle allait s'occuper de faire mon suivi, de m'appeler ... Mais elle m'a appeler une fois et a parlé à mon conjoint au téléphone et n'a jamais rappelé. Mon lien de confiance que j'avais un peu créé lors de la première rencontre n'est plus là.
Pour consulter gratuitement un psy, il y a une liste d'attente. Je ne veux pas attendre, quand j'ai besoin j'ai besoin dans les jours qui suive pas dans les mois.
Je ne voulais pas payer car mes moyens sont bas mais je crois que je n'aurai pas le choix. De cette façon je pourrais consulter plus rapidement.
Je vous remercie encore une fois d'être là pour me lire et pour me conseiller.
Tendres pensées à vous et vos anges.

Je t'envoies par MP les coordonnées d'une dame de notre coin, dame qui m'a énormément aidé à - enfin - vivre le deuil de mes enfants-anges.

Gros câlin

Ha, la dpa arrive très bientôt. Malgré ça, le down de l'autre jour est passé.
Je me sens mieux.
J'ai beaucoup pleuré et finalement parlé avec mon conjoint et tout se place.
Mais comment vais-je me sentir le 12 juillet, ça je ne sais pas.

Aujourd'hui, je tente de voir le positif et d'avancer.
Je compte les mois avant le début des essais pour bébé espoir.
Il reste juillet aout et en septembre on pourra essayer si j'ai ma job.
Je ne compte plus les jours depuis le départ de Victor.
J'ai lâché prise.

J'ai vu mon médecin, et j'ai le feu vert de sa part.
Mes prises de sang sont revenues normales donc je crois que je regagne confiance en moi.
Je me dis que le prochain sera le bon et que je vais être finalement capable de tenir mon bébé vivant dans mes bras.

Je crois que plus que jamais je crois en la phrase un jour à la fois.
Tout peut changer à chaque jour, et il ne faut pas se laisser abattre.
Courage et amour.
On va toutes y arrivées.