C'est ce que j'ai écrit dans l'urgence pour la messe de Robin avec les seuls mots que j'ai pu sortir dans cette tornade, je ne savais pas ce qu'allait dire le prêtre, mais ce fût très beau, plein d'amour et de respect...J'ai modifié quelques phrases des textes emprunté. Les mots exactes pour le dire, est un texte magnifique qui était destiné initialement à un enfant ayant vécu peu de temps.
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Tu sais que j’ai du mal,
Encore à parler de toi,
Il parait que c’est normal,
Il n’y a pas de règles dans ces jeux là.
Tu sais j’ai la voix qui se sert,
Quand je te croise dans les photos,
Tu sais j’ai le cœur qui se perd,
Je crois qu’il te pense un peu trop.
C’est comme ça,
C’est comme ça.
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu’un instant.
Et tu sais j’espère au moins,
Que tu m’entends.
C’est dur de briser le silence,
Même dans les cris, même dans la fête,
C’est dur de combattre l’absence,
Car cette conne n’en fais qu’à sa tête.
Et personne ne peut comprendre,
On a chacun sa propre histoire.
On m'a dit qu’il fallait attendre,
Que la peine devienne dérisoire.
C’est comme ça,
C’est comme ça.
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu’un instant.
Et tu sais j’espère au moins,
Que tu m’entends.
Je voulais te dire que j’étais fier,
D’avoir était au moins un jour,
Un peu ton ami et ton frère,
Même si la vie a ses détours.
C'est comme ça,
C'est comme ça.
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé tenir ta main,
Un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin,
Ne dure qu’un instant.
Et tu sais j’espère au moins
Que tu m'attends.
Il m' est encore difficil de parler de mon petit Robin et de nos vies si étroitement liées.
Robin nous a fait des cadeaux merveilleux, il nous a permis aux personnes que j' aime, à Diego, Roméo et à moi, sa Maman, de partager la joie de sa présence et le bonheur de venir se blottir dans nos mains.
Ils ont su entre frères en profiter tant qu' ils ont pu...
Son prénom, choisit en salle d' accouchement, lui vient de ces moments heureux à communiquer avec ses frères.Il était taquin mais tétu!Aussi taquin que Roméo, car seul lui pouvait le déloger de sa cachette favorite quand il avait décidé d' y rester, en le couvrant de bisous et en lui disant de venir "tout là haut dans mon ventre" en faisant quelques pressions dans son abris.Avec Diego, Robin était plus attentif, il poussait de toutes ses forces pour faire une belle bosse et se blottir dans sa main douce, loyale et protectrice.
Cette association de caractère et le goût prononcé de mes enfants pour la nature m' a fait pensé qu' il ferait un merveilleux Robin des bois!Taquin, tétu, tout en donnant un sens à ses actions.Une amie m' a dit à la maternité, qu' elle était certaine que la signification de son prenom serait liée à notre histoire.En effet, Robin veut dire Lumière.Les enfants me disent que leur petit frère est un ange la journée et une petite étoile la nuit.Il sera désormais la lumière sur notre chemin pour nous rappeller l' essentiel.
Chanson dans ta bulle.
"Quand les lumieres sont plus douces
Quand les bruits du jour s'émoussent
Quand le calme enfin me gagne
Quand le tourbillon s'éloigne
Je te rejoins dans ta bulle
Et mes reves déambulent
Je t'imagine, je te dessine
Je te rejoins dans ta bulle
Ma pensée est funambule
Sur le fil de la tendresse
Je t'effleure d'une caresse
Quand je suis seule dans la foule
Au coeur de la vie qui roule
Quand la ville me décore
Pour oublier son décor...
Je te rejoins dans ta bulle
Dans ton univers je bascule
Je t'imagine, je te devine
Je te rejoins dans ta bulle
Te découvre minuscule
Alors au creux de mon coeur
Je sens s'ouvrir une fleur...
Quand je chante pres du piano
Que ma voix s'envole haut
Quand j'écoute une symphonie
Quand je cherche l'harmonie
Je te rejoins dans ta bulle
Plus rien ne te dissimule
Mon âme s'ouvre, je te découvre...
Je te rejoins, je te vois
Je goute ta présence en moi
Je chante et puis tu t'endors
Dans le berceau de mon corps..."
Fabienne Marsaudon
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Robin a eu une rage de vivre incroyable.La veille, il me semblait protester, mais je ne savais pas encore pourquoi, mis à part que seul un petit gars pouvait protester avec autant de force!...
Lorsqu' à la clinique le verdict est tombé, Robin s' est défendu contre qui voulait envahir notre espace en ripostant et choontant plus fort que jamais lors de sa dernière échographie.Il est alors venu attendre notre implaccable destin, bien au preché dans ma main à l' endroit que lui avait indiqué son grand frère.Il n' en a plus bougé jusqu' à s' éteindre dans la chaleur de ma main.Robin voulait vivre et faire partie de notre petite équipe, il a fallu qu' on vienne l' y déloger et c' est alors qu' on me l' a physiquement présenté...
Je ne peux expliquer la transmission du cadeau qu' il m' a fait durant ces longues heures d' attente, mais je me suis rendue compte qu' il me confait sa rage de vivre et d' être là.Je sais que le deuil sera long, que je passerai par toutes sortes de phases, mais je sais aussi que même si mon corps est affreusement vide de lui, sa présence est infinie et qu' il habite désormais le moindre recoin de mon univers.Qu' il saura à sa façon, rendre encore plus merveilleux les beaux moments que je pourrai vivre plus tard, lui qui était si petit, si beau, si parfait, je voudrai tellement le serrer contre mon coeur...
Il y a un texte qui me parle beaucoup de ce que nous avons vécu depuis sa conception et qui me rappelle le chemin à parcourrir encore.
La porte à claqué sur le jardin d'hier.
Il y a eu une tornade,
Ce beau pays où j'avais esperer mes rêves
Et mis nos couleurs,
A vu ses terres dévastées,
Les fleuves ont débordé; la terre a tremblé.
Il faudra y revenir avec des pelles et des marteaux
Quand le temps sera revenu et revenu le courage.
Ouvrir la porte doucement et longuement
Resemer le jardin, pour en refaire un petit à petit,
Avec amour et patience,
Le jardin sacré, le jardin secret,
Pour voir renaître les fleurs et reconnaître mon chemin ;
Les arbres ne pourront repousser
Mais le pays sera beau tout de même.
Il ne faudra pas laisser souffler le vent
Ni même chanter les oiseaux de peur de réveiller
La tourmente, mais simplement se taire
Et prier pour la paix revenue
Et savoir qu'il y aura pour toujours
Cette porte à refermer
Et qu'il faudra chaque fois repartir sur l'autre chemin,
Dans l'autre pays, celui d'aujourd'hui,
Avec les chemins qui montent,
Les cailloux et le paysage aride
Celui sur la route duquel on ne voit pas encore
Le paysage de demain ;
Même si l'on sait que la même porte du jardin
Est là bas tout au bout
Avec toi qui nous attend derrière,
Mon petit Robin.
Chanson Nulle part ailleurs que partout
Toi la présence dans l'absence
Toi la parole dans le silence
Je ne te trouve nulle part
Nulle part ailleurs... que partout
Tu es la saveur et le sens
De ce qui jamais ne finit
Dans les moments de soif intense
Tu m'as abreuvée d'infini
Mon bonheur d'être, ma source vive
Le beau poème de mes jours
Je te rejoins sur l'autre rive
Là où patiente ton amour
Je t'ai rêvée de part en part
Dans des instants de rien du tout
Je ne te trouve nulle part
Nulle part ailleurs... que partout
Tu donnes sens à mon existance
Je ne peux oublier ce jour
Où frôlée d'un amour immense
Je t'ai sentie là tout autour
Comme le doux murmure du vent
Fredonne une chanson de ciel
Rien ne sera plus comme avant
Je ne vis plus que d'essentiel
Mon bonheur d'être, ma source vive
Le baume à mes peines d'avant
Tu ensoleilles ce qui m'arrive
Autour de moi et au-dedans
Je t'ai rêvée de part en part
Dans des instants de rien du tout
Je ne te trouve nulle part
Nulle part ailleurs... que partout
Longtemps c'est vrai je t'ai cherchée
Sans voir que tu étais toujours
Tout près de moi à peine cachée
Dans les recoins de mon amour.
Toi la présence dans l'absence
Toi la parole dans le silence
Je ne te trouve nulle part
Nulle part ailleurs... que partout.
Fabienne Marsaudon
De la part de sa marraine Céline et de Corinne
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon coté dit : "Il est parti ! "
Parti ? Vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu'un près de moi dit : "Il est parti ! "
Il y en d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux,
s'exclament avec joie : "Le voilà ! "
C'est ça la mort.
William Blake.
Dernier texte
Les mots exactes pour le dire
Je vous en prie, ne me demandez pas si je reussirai à le surmonter,
Je ne le surmonterai jamais.
Je vous en prie, ne me dites pas qu'il est mieux là où il est maintenant,
Il n'est pas ici au creux de moi.
Je vous en prie, ne me dites pas qu'il ne souffrira plus,
Je n'ai toujours pas accepté qu'il ait dû souffrir.
Je vous en prie, ne me dites pas que vous savez ce que je ressens,
A moins que vous aussi, vous ayez perdu un enfant.
Je vous en prie, ne me demandez pas de guérir,
Le deuil n'est pas une maladie dont on peut se débarrasser.
Je vous en prie, ne me dites pas que je ne l'ai pas gardé longtemps,
Selon vous, à quel moment votre enfant devrait-il mourir ?
Je vous en prie, ne me dites pas que Dieu n'inflige pas plus que ce que l'homme peut supporter.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous êtes désolés.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous vous souvenez de son petit passage.
Je vous en prie, laissez-moi simplement parler de mon enfant.
Je vous en prie, mentionnez le nom de mon petit Robin.
Je vous en prie, laissez-moi simplement pleurer.
Chanson s'il suffisait d'aimer
Je rêve son visage je décline son corps
Et puis je l'imagine habitant mon décor
J'aurais tant à lui dire si j'avais su parler
Comment lui faire lire au fond de mes pensées?
Mais comment font ces autres à qui tout réussit?
Qu'on me dise mes fautes mes chimères aussi
Moi j'offrirais mon âme, mon coeur et tout mon temps
Mais j'ai beau tout donner, tout n'est pas suffisant
S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
Si l'on changeait les choses un peu, rien qu'en aimant donner
S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
Je ferais de ce monde un rêve, une éternité
J'ai du sang dans mes songes, un pétale séché
Quand des larmes me rongent que d'autres ont versées
La vie n'est pas étanche, mon île est sous le vent
Les portes laissent entrer les cris même en fermant
Dans un jardin l'enfant, sur un balcon des fleurs
Ma vie paisible où j'entends battre tous les coeurs
Quand les nuages foncent, présages des malheurs
Quelles armes répondent aux pays de nos peurs?
S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
Si l'on changeait les choses un peu, rien qu'en aimant donner
S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
Je ferais de ce monde un rêve, une éternité
S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
Si l'on pouvait changer les choses et tout recommencer
S'il suffisait qu'on s'aime, s'il suffisait d'aimer
Nous ferions de ce rêve un monde
S'il suffisait d'aimer