Je vous présente, Nejma, notre étoile, envoyé par notre fils.
Nejma veut dire "étoile" en tunisien.
Elle est arrivée le 10 mai à 3h, pesait 3kg700.
Jeudi matin, je me lève vers 10h avec quelques contractions mais elles
n'étaient pas douloureuses et elles étaient espacées donc je ne dis rien
à Karim pensant que c'était un faux travail. Il part chez son frère. Je
commence mon repassage puis je vais voir Ikbel, la fille avec qui j'ai
fais les cours de prépa et qui avait accouché le mardi soir. Les
contractions toujours présentes mais supportables, je suis arrivées à
conduire sans aucun problème.
En rentrant, vers 15h, je commence à
noter le temps des contractions : toutes les 5 min. Karim me demande de
venir le chercher.... Je préfère pas et lui demande de rentrer tout en
lui disant que c'est sûrement une fausse alerte mais je serai plus
rassurée s'il était présent. Étant en bus, il met un peu de temps : je
commençais un peu à paniquer... les contractions étant à 4 minutes.
Lorsqu'il
arrive, je lui demande d’appeler un de ses ami afin de me conduire à la
Clinique tout en croyant que c'était toujours du faux travail, Karim
pensait aussi que c'était le cas et qu'on allait repartir.
A 17h30, la sage-femme m'examine et me dit que je suis à 4 cm et que le travail a bien commencé !
Le col s'ouvre d'un cm toutes les heures à peu près.
Arrivée
à 8-9 cm j'ai craqué et j'ai pris la péridurale : la sage-femme a été
géniale, elle ne m'a forcé à rien et m'a conseillé. L'argument qui m'a
fait flanché était que je risquais d'être fatiguée pour l'expulsion.
La
péridurale est donc en place par contre la miss ne l'était pas : elle
était trop haute et le regard en haut. La sage-femme voulait lui faire
tourner la tête donc on a essayé plusieurs choses : une position à
quatre pattes sur la table, puis un médicament pour relancer plus
fortement les contractions et la rupture de la poche des eaux. Rien à
faire, elle ne voulait pas tourner la tête et mon col n'était pas tout à
fait effacé.
La sage-femme appelle la gynéco de garde qui n'était
pas la mienne. Celle-ci m'ausculte et me dit qu'il reste un tout petit
bout de col et qu'il y a deux solutions. Soit j'arrive à pousser soit
c'est la césarienne. Au mot césarienne : col ouvert. L'expulsion a été
un peu dur car je pensais ne pas y arriver.
Lorsque j'ai décidé de me
lâcher, j'ai hurlé mais sans exagérer j'ai dû réveiller tout le service
(heureusement j'étais la seule ce soir là à accoucher et c'était super
car elles étaient très disponible), ça m'a libéré et la petite est
arrivée : je n'ai pas hurlé de douleur, c'était un besoin, une
libération.
Je n'ai pas de mot pour décrire cette sensation, cet amour, c'est "piiiouffff"
Karim
a été formidable, il est resté jusqu'au bout et il a même un peu
regardé car il m'a dit qu'il voyait ses cheveux : il m'a encouragé de
manière inconditionnelle.
Lorsque l’auxiliaire puéricultrice a
terminé les premiers soins, elle lui a tendu la petite : Karim a paniqué
mais il l'a prit et me l'a vite donné loooooooooooool.
C'était magique !
Retour à la chambre, je n'ai pas dormi de la journée, trop d'excitation.
Le
soir, j'ai dormi 3h car je vérifiais qu'elle respirait... Du coup, la
sage-femme me l'a prise à la nurserie pour que je dorme un peu. Le
lendemain pareil : je n'ai pas pris de repos. Le soir, j'ai eu du mal à
la faire manger : re-belote, la sage-femme me l'a prise à la nurserie et
j'ai dormi 4h.
Entre dimanche et lundi je l'ai gardé et on a enfin instauré un rythme qu'on a gardé tout le lundi.
Ce
matin-là, j'ai demandé au personnel si je pouvais donner le bain le
soir afin qu'elle dorme plus facilement et surtout, si au cas où je ne
me sentais pas, appeler éventuellement quelqu'un pour surveiller. La
personne me répond qu'il n'y a aucun problème. Le lundi soir, donc, je
la prépare pour le bain : j'appelle le personnel car je ne me sentais
pas de le faire tout seul. La personne arrive et me rétorque qu'elles ne
sont pas assez nombreuses et qu'elle ne pouvait rester. La manière dont
elle m'a parlé m'a fait pleurer : elle était très sèche ! Ensuite, elle
insinue que je suis une menteuse car ça lui paraît étrange que la
personne du matin m’ait conseillé d’appeler le soir..... Donc là j'étais
en larmes, je lui dis que j'ai peur pour ma fille, elle me dit de
manière très méchante : "c'est pour ça que vous la donner le soir ? On
vous a dit qu'elle allait très bien !". Je lui rétorque que le dernier
soir je l'ai gardé avec moi mais je n'ai pas continué car j'en pouvais
plus. Avant de partir, elle de dit en gros que je devrais aller voir un
psy.................................. Donc d'après ce que j'ai compris,
j'étais la pauvre maman qui avait dû subir une IMG et qui était folle.
J'étais
dans tout mes états : la fatigue aidant, je me suis mise à pleurer,
j'ai passé une très mauvaise nuit et le rythme mit en place avec ma
fille a été cassé mais surtout la confiance que j'avais pris
envolé.......
Le matin, jour de sortie : les visites du personnel
pour elle et moi se sont enchaînées. Impossible de remettre le rythme en
place.
Nous sommes enfin sortie le mardi aprèm'.
Le retour à la maison s'est bien passé : on essai de trouver le bon tempo. On fait des essais.
Je pense que Karim et moi sommes sur la bonne voie !