Voilà.
3 ans aujourd'hui que ma puce nous a quittés.
Je me remémore cette horrible journée et puis très vite j'essaie de m'occuper pour ne plus penser...
Je suis plus forte qu'avant. Je ne m'encombre plus avec les gens que je n'apprécie pas beaucoup. Je pense plus à moi. Je vis ma vie mieux qu'avant, parce que ma fille n'est plus, parce que certaines personnes ont été trop méchantes ou trop indifférentes.
Je redoute un peu moins la solitude parce que le dicton ''mieux vaut être seul que mal accompagné '' a pris tout son sens lors de cette tragédie. La colère que j'ai ressentie vis-à-vis a laissé place à l'indifférence, bien que je dois reconnaître que quelques fois ça revient mais c'est moindre et furtif par rapport à ce que ça a été et qu'est-ce que je respire aujourd'hui.
Ça a été difficile d'admettre que certaines personnes ne m'auront pas comprise et ne me comprendront jamais, que seuls les parents qui perdent un bébé peuvent complètement se comprendre. C'est comme ça. C'est dur mais j'ai lâché prise.
Je ne bats plus contre quasi le reste du monde. J'ai acquis une certaine forme de sérénité. Je les laisse à leur nombril, à leur futilité, à leur bonne envie de croire que leur vie est parfaite alors qu'ils ratent les belles choses essentielles, simples, basiques qui sont juste devant leurs yeux. Ce sont toutes ces petites choses que je ne voyais pas avant ou que je ne prenais pas le temps de voir.
Maintenant je m'arrête. Je respire. Je regarde. Je profite. La vie est courte. Elle est rude. Je vis pour moi et je pense à la fille qui n'est pas là pour les voir.
J'ai et j'aurai toujours le cœur déchiré, des larmes qui monteront sans que je ne m'y attende, le cœur qui se serre... J'aimerai toujours ma fille de cet amour tendre, si fort, intense et si illogique et étrange.
Aujourd'hui, je suis triste, résignée... Ça fait mal.
Aujourd'hui fait parti de ces jours où la sérénité s'en va... Ces dates. Toujours ces dates. Sa mort avant sa naissance. Son enterrement. Ce vide. Et cet Amour inouï.
Je t'aime Marion.