Dimanche le 1er mai 2016
Sincèrement, j'avais espéré ne jamais avoir à renplir les pages de ce cahier. Mais la vie et ma geande sensibilité en ont décidé autrement. Me voilà qui, par interférence, revie ma peur et ma tristesse.
À moins que, tout simplement, je ne vive l'étape que j'ai dénié? C'est-à-dire, ce moment où j'ai tout simplement omis d'avoir peur en tentant de me convaincre que tout allait bien... Quand j'ai vu cette jeune femme dont la grossesse ne tenait plus qu'à un fil, j'aurais réellement voulu prendre sa place pour avoir la chance d'espérer. Parce que moi, l'espérance, je l'aiddirectement mise au rancart. Quand le médecin cherchait désespérément les battements de ton petit coeur, j'ai su, bien avant qu'il ne prononce la moindre parole, que tu t'étais déjà éteinte... Et j'ai réalisé à quel point j'avais été aveuglée par mon déni.
Mais voilà que cette jeune femme, elle, avait la chance d'espérer. Et j'étais jalouse de la sérénité avec laquelle elle espérait! Parce qu'elle sentait encore la vie bouger en elle. Et qu'il était possible d'agir!
Toi, tu t'es éteinte si doucement, sans bruit, paisiblement. Si subtilement que je n'en ai même pas eu conscience. Tu ne m'as même pas laissé la chance d'essayer de te retenir. Et je suis jalouse de cette femme qui avait toute l'efficacité de la médecine actuelle à sa disposition.
Mais j'ai la sincère conviction que tu as choisi de partir. Et je sais que la vie est ainsi faite. Les gens vivent, puis ils meurent. Et ça doit se passer ainsi.
Voilà presque 6 mois que tu t'es éteinte ma douce Mia.