Depuis quelques temps, je visite souvent «Nos petits anges au paradis», j'y ai trouvé beaucoup de réconfort... Je ne me sentais pas prête à partager mon histoire avant aujourd'hui, c'était déjà tellement difficile à accepter... Accepter le départ de ma petite poussière d'ange, accepter toute la douleur et la tristesse que je vivais. J'ai compris que jamais je n'oublierais le passage de cette petite boule d'amour dans ma vie, mais j'espère qu'un jour la douleur laissera place à de meilleurs sentiments... Alors voici mon histoire; notre histoire à mon copain et moi.
C'est en septembre que nous avons décidé de se lancer dans le projet «bébé»! Malgré notre jeune âge, nous avons 21 et 22 ans, nous nous fréquentons depuis plus de 5 ans, avons fait l'acquisition de notre maison il y a 2 ans et menons une vie bien rangée. Nous avons toujours chéri le rêve d'avoir des enfants, plusieurs enfants. Nous parlions souvent de tout l'amour que nous voulions leur donner. De toutes les belles choses que nous allions leur apprendre le moment venu et des valeurs que nous souhaitions leur transmettre... Plusieurs mois se sont écoulés, et nous n'avions toujours pas eu de résultat positif. C'est donc en mars que je suis pris en charge par un gynécologue, un merveilleux docteur, humain et tellement compréhensif. Devant notre impatience à devenir parents et mes craintes reliés à des antécédents de santé ayant pu compromettre ma fertilité, il me prescrit dont un traitement de stimulation ovarienne. Confiante et rempli d'espoir je débute donc ce traitement au cours du mois de mars et reçois la confirmation de ma première grossesse à la veille du congé Pascal, au mois d'avril... Les mots sont insuffisants pour vous décrire tout l'amour que je ressentais déjà à ce moment pour mon petit amour, caché bien en moi. Tous les rêves imaginés étaient à présent à notre porté. Mon copain et moi parlions s'en cesse de l'arrivé de notre petit trésor. Il faisait maintenant partie de nous, de notre vie et tous nos projets étaient fait en fonction de son arrivé. Nous étions désormais une famille...
Notre entourage était tellement content de la venu de notre premier enfant. Déjà, nous parlions des prénoms que nous aimions, du petit paradis que nous allions faire pour notre trésor. Vraiment, nous vivions un début de grossesse tellement agréable. J'avais débuté la prise de multivitamines prénatales, avait ralenti mes activités en dehors des activités professionnels et avait adopté une alimentation idéale. Je lisais tout ce qui touchait au développement de l'embryon, m'informait déjà sur tout ce qui était relié de près ou de loin à la grossesse et l'accouchement. Étant moi-même infirmière, j'étais consciente que certaines grossesses étaient plus difficiles et j'acceptais les risques de malformations, de prématurités et de maladies, par exemple... Je parlais souvent à mon bel amour, lui-disait que je l'aimerais comme il serait, que j'était prête à accepter ce que la vie voudrait bien m'offrir... Mais honnêtement, je n'étais pas prête à me faire enlever l'amour de ma vie, mon trésor, ce que j'appel aujourd'hui ma petite poussière d'ange... J'étais prête à accepter le pire, tant que je tiendrais mon enfant dans mes bras. Je ne pouvais accepter d'avoir vécu un si grand bonheur pour qu'on me l'enlève si brutalement...
Malheureusement, c'est le 1er mai, à la veille de mes six semaines que je me suis présenté à l'urgence en raison de douleurs importantes au bas du ventre. J'ai été prise en charge rapidement puisqu'à ce moment, le diagnostique établi était : grossesse extra-utérine. Simple fausse couche, grossesse extra-utérine ? Impossible de savoir, mais la triste réalité c'est que 2 jours plus tard, soit le 3 mai, mon copain et moi apprenions que la grossesse était interrompu, je perdais mon trésor, mon bel amour, l'espoir d'une vie rêvée... Tout le bonheur laissait place à la douleur, à une détresse importante, à une peine incroyable. J'était anéantie... Je n'en voulais pas à la vie que ca m'arrive à moi, j'en voulais à la vie que ce genre de situation survienne...
Partagé entre la douleur d'avoir perdu mon trésor, et le bonheur de l'avoir porté je vis aujourd'hui avec la conviction que j'aurais été la meilleure maman pour ma petite poussière d'ange... Je l'aimerai toujours, d'un amour profond et sans limite. J'ai confectionné un sac souvenir sur lequel j'ai inscrit : «Notre ange». J'y ai déposé toutes les choses que j'avais choisi avec amour pour elle... Sa petite couverture, une peluche, le journal de grossesse que j'avais commencé à rédigé avec tellement de soins... J'y ai également mis la tétine que nous avions offerte à mes parents en leur apprenant la grande nouvelle... et j'ai pleuré... J'ai pleuré et je me suis isolée... Je devais vivre ma peine seule avant de pouvoir affronter le regard des gens... Nous avons était bien entouré mon copain et moi. Malgré l'incompréhension des gens et leurs propos parfois maladroits, vraiment, nous avons eu de la chance de se savoir si bien entouré, écouté et supporté. Mais tout le support ne peut effacer la souffrance que nous avons vécu...
Pour moi, ma petite poussière d'ange était une fille, une petite princesse que j'aurais tellement voulu rencontrer. Je l'aurais aimé, chérie et protégé tout au long de sa vie, comme je l'ai fait durant 6 merveilleuses semaines... Je ne pourrai jamais oublié ma première grossesse. Et malgré que cette grossesse n'aura pas fait de moi une mère, elle aura fait de nous une famille...
Voici ce que j'ai écrit à ma petite princesse, quelques jours après son départ
Ma poussière d'ange, mon bel amour...
Si je pouvais te dire aujourd'hui, toutes les choses que j'avais imaginé te raconter, tous les moments que je rêvais partager à tes côtés...
Si je pouvais te dire, mon trésor, que d'apprendre ton existence nous avait procuré tant de bonheur pour ton papa et moi... Si tu avais vu la fierté dans ses yeux, de savoir que tu étais la, bien en moi... Si tu avais vu sa joie, lorsqu'il annonçait ta venu, à nos familles et amies...
Si je pouvais te dire merci aujourd'hui, d'avoir fait de nous une famille... Bien que ton passage ait été court, jamais nous ne pourrons oublier les sentiments que tu as fait naître en nous...
Si je pouvais te dire, mon amour, ma poussière d'ange, comme nous aimions parler de toi... De toutes les belles choses que nous allions acheter pour toi... De tout l'amour que nous mettions à préparer ton arrivé...
Si je pouvais te dire, mon trésor, qu'aujourd'hui , je pense à toi à chanque instant et que malgré les moments difficiles je suis heureuse d'avoir partagé quelques semaines avec toi... Je sais que rien n'aurait pu changer le cours des choses... et que rien ne fera disparaitre tout l'amour que j'ai pour toi...
J'espère qu'en partageant mon histoire avec vous, cela me permettra de laisser ma petite poussière d'ange s'envoler paisiblement au paradis, et m'aidera à préparer une éventuelle grossesse espoir. J'espère que cela aidera toutes les mamans qui vivent avec la douleur reliée à une fausse couche, une douleur trop souvent banalisée...