De l'atttente du miracle au désespoir, de l'amour à la souffrance: Laeticia

Je me sens sereine et je me sens heureuse depuis quelques temps et j'espère que tout ce positivisme me vient de tout l'amour que m'envoient ma Laeticia et ma soeur Patricia. Je regarde vers l'avant et je n'y vois plus que de la souffrance et l'absence de celles que j'aime. J'y vois des projets d'avenir et de nombreuses possibilités de bonheur.

Au Pérou, je me suis acheté un petit chandail unisexe vraiment adorable. Je l'ai choisi pour un futur bébé. C'était comme une façon de marquer le début d'une nouvelle aventure qui, elle aussi, prendrait naissance au Pérou (certaines d'entre vous sont au courant des liens très forts qui me lient à ce pays). Sur le coup, j'ai ressenti de la culpabilité. Je ne veux pas que Laeticia pense que je passe à autre chose, en la laissant derrière. Évidemment, je sais que ce n'est pas le cas mais, que voulez-vous, je crois que nous ressentons toutes cela. Je n'ai pas prévu de date pour la reprise des essais mais ce petit chandail est mon objectif pour les prochaines semaines. Je l'ai mis dans la garde-robe vide de Laeticia et je vais apprendre à vivre avec lui et ce qu'il signifie. Ce petit vêtement n'est pas à ma fille et ne le sera jamais. Il est pour son frère et sa soeur. Peu à peu, je veux m'habituer au fait qu'un autre enfant viendra (je touche du bois!) et ouvrir mon coeur à ce petit bout de vie qui sera un être entièrement à part. Ce bonheur n'enlèvera rien à Laeticia, elle le partagera avec nous.

Je suis, et c'est très personnel, fière d'avoir passé à travers cette première année "seule avec moi-même". C'est-à-dire, vivre ma souffrance à 100% sans avoir une grossesse à laquelle me raccrocher pour atténuer la douleur. Je me sens plus forte, plus solide. Cela m'a permis de faire du ménage dans ma tête et dans ma vie. J'espère que cela m'a aussi permis de mieux me préparer pour la venue d'un futur bébé. Seul le temps le dira!

Voilà où j'en suis, 1 an, 2 semaines et quelques jours plus tard. Je respire enfin, j'ai repris confiance en la vie, même si je ne pourrai jamais lui pardonner la perte de ma fille, ni celle de ma soeur d'ailleurs. Je sais plus que jamais que la vie ne tient qu'à un fil et que, lorsqu'on s'en sent enfin capable (il faut en baver tout un coup avant, je le sais!), il faut s'y accrocher et l'apprécier à chaque minute qui passe. La douleur en fait partie, mais le bonheur aussi. C'est comme ça.

Merci à vous toutes. Les "anciennes" du Forum et les nouvelles. Ce site m'a été si précieux... Heureusement qu'il existe.

Je vous embrasse très fort et je pense à vous et tous nos bébés qui nous manquent tellement.